Le pari du staff

  • XV de France - Jacques Brunel et Fabien Galthié, lors d'un entraînement des Bleus
    XV de France - Jacques Brunel et Fabien Galthié, lors d'un entraînement des Bleus
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TEST MATCH - Alors que beaucoup d’observateurs s’attendaient à une grande revue d’effectif pour ce match en Écosse, le staff tricolore a privilégié la continuité. Un choix qui serait tout bonus en cas de victoire, mais pourrait provoquer de sacrés maux de tête dans l’éventualité d’une contre-performance…

Ils se sont accumulés, l’air de rien. Qui ? Oh, ces petits nuages qui sont venus obscurcir le ciel tricolore après la superbe embellie de Nice, qu’il s’agisse de la suspension de Paul Gabrillagues, le passage par l’hôpital de Jacques Brunel, et tout dernièrement le forfait de Wesley Fofana. Autant de petits détails qui, mis bout à bout, peuvent ressembler pour les superstitieux à autant de mauvais signes… On exagère, vous dites ? Sûrement un peu, allez...

Reste qu’à l’heure d’aborder ce match retour en Écosse dont le sélectionneur Greg Townsend a grommelé que son équipe "doit au moins gagner en agressivité" et que les plus féroces chroniqueurs du pays ont appelé à "le faire, ou mourir", on comprend aisément que c’est à une toute autre promenade que celle réussie sur la baie des Anges qu’il faut s’attendre cet après-midi. D’autant qu’à part le fantastique deuxième ligne Jonny Gray, toujours blessé, c’est peu ou prou l’équipe-type du XV du Chardon qui sera de sortie, cette fois…

Enjeux individuels

Autant dire que, dans ce contexte, certains auront tout à perdre. On pourrait évoquer les cas individuels, bien sûr, à commencer par ceux du capitaine Guilhem Guirado ou du deuxième ligne Félix Lambey qui auront – entre autres – pour mission de rectifier le tir en touche, à Arthur Iturria qui serait bien inspiré d’éloigner la menace François Cros, à Sofiane Guitoune qui a hérité au pied levé du rôle de régulateur de la défense, sans oublier Thomas Ramos attendu au tournant dans le rôle de buteur, principal moyen pour lui de déboulonner son coéquipier de club Maxime Médard.

Toutefois, au-delà des situations personnelles, c’est une autre entité qui jouera gros en Écosse. Qui ? Mais le staff, parbleu ! Ce staff qui avait laissé longtemps laissé entendre qu’il procéderait à une large revue d’effectif sur les deux premiers matchs, pour finalement se raviser (un rétropédalage assez similaire, finalement, à celui de la gestion des réservistes)... Car s’ils ont choisi en début de semaine d’aligner une équipe "dans la continuité" ainsi que l’exprimèrent Jean-Baptiste Elissalde et Julien Bonnaire, les entraîneurs tricolores ont surtout joué un drôle de quitte ou double, en toute connaissance de cause.

Le contrat de confiance passé avec leurs hommes est ainsi on ne peut plus clair : après la bonne performance du premier match à Nice, les joueurs mobilisés sur ce deuxième test auront, en cas de victoire, toutes les chances de débuter la compétition contre l’Argentine, le 21 septembre. Auquel cas, le match de la semaine prochaine contre l’Italie se résumerait à une aimable partie de campagne destinée à faire engranger un peu de temps de jeu aux futurs coiffeurs, ainsi qu’à remercier les six non-réservistes pour leur investissement durant la préparation. Mais en cas d’échec à Murrayfied ? Ce serait, en somme, tout le contraire, avec des cartes totalement rebattues, qui obligeraient le staff à repartir de zéro.

Deux défaites consécutives en Écosse

Faut-il le souhaiter ? Non, à la vérité, tant on imagine aisément que certains cas furent très difficiles à trancher en interne dans la semaine. Parce qu’une défaite en Écosse, au-delà de remettre en question certaines options humaines et tactiques, aurait tôt fait de raviver certaines insatisfactions, et perturber la vie de groupe. La pire des choses, vous l’aurez compris, avant de se lancer dans ce voyage au Japon où la solidarité des 31 joueurs sera primordiale, tout comme l’institution d’une certaine hiérarchie.

Aux joueurs donc de ne pas se laisser griser par les compliments qui entourèrent leur prestation de la semaine dernière, et s’avancer plus que sérieusement sur cette pelouse de Murrayfield où les Bleus restent sur deux défaites consécutives. Sachant qu’une troisième défaite de rang en Écosse n’a plus été aperçue depuis la trilogie 88-90-92, un temps où nombre des Tricolores d’aujourd’hui n’étaient pas encore nés...

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