Des Bleus satisfaits mais pas dupes

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TEST-MATCH - Le XV de France s’est imposé dans les grandes largeurs ce vendredi contre une faible Italie (47-19). Une dernière victoire toujours bonne à prendre avant le Mondial. Mais en lisant entre les lignes, on comprend aussi que les hommes de Brunel ont conscience de l’écart qui sépare cette rencontre, et même les deux précédentes, de ce qui les attend au Japon.

Le décor était déjà posé avant ce dernier test estival. Il ne fallait pas être devin pour prévoir que l’Italie offrirait une opposition très éloignée de ce que connaîtront les Bleus dans un mois avec l’Argentine et l’Angleterre. Le résultat est plutôt conforme aux projections d’avant-match, avec le meilleur total de points marqués par le XV de France depuis novembre 2016 (52-8 contre les Samoa). Que ce soit le contenu ou l’affluence du stade, vide aux deux-tiers, tous les indicateurs ou presque ont montré que le "warm up" de vendredi, puisque c’est comme cela qu’il était vendu, n’avait guère de préparation à la Coupe du monde que le nom. En zone mixte, les Bleus ne l’ont pas dit comme cela, bien-sûr, mais n’étaient pas dupes non plus.

L’essai très rapide de Yoann Huget a été suivi par une indiscipline historique et ce total interpelant de dix fautes et deux cartons jaunes en l’espace de vingt minutes. "Scandaleux" pour Gaël Fickou qui, lucide, déclarait : "Ce soir, les Italiens prenaient la touche mais dans un mois, ce sera trois points, trois points, trois points… " et match perdu, donc. Cette période passée, grâce à un contre il est vrai rondement mené, les joueurs du XV de France ont eu un match bien plus facile par la suite. Tellement facile qu’ils ont pu se permettre quelques facéties. Comme ces deux essais tout cuit mais dévorés tout cru par un Sofiane Guitoune à la volonté un peu trop manifeste de briller : "J’avais envie de marquer, c’est sûr, mais j’aurais dû donner la balle " a d’ailleurs reconnu en toute franchise le Toulousain qui, en plus de se faire chambrer, a eu droit à quelques mots de Maxime Médard au coup de sifflet final.

"L’Italie n’est pas une top équipe mondiale mais nous ne le sommes pas non plus"

Sur l’aspect défensif, le XV de France a encaissé trois essais, dont deux par manque de concentration évident. Ce fut le cas sur le premier, conséquence directe d’une pénalité jouée rapidement par Sergio Parisse qui a pris de court toute la défense tricolore, et peut-être un peu plus encore sur le deuxième, alors que la victoire était déjà en poche. Un petit coup de pied par-dessus, comique au départ, signé du troisième ligne Jake Polledri, et une réalisation des plus improbables à l’arrivée : "Je saute au ballon, il me bouffe en l’air et il s’est régalé " raconte Arthur Iturria. "Il peut le retenter dix fois, il ne le réussira plus " préfère en rire Guitoune.

Presque inconcevable, en effet, de voire pareille fantaisie hasardeuse récompensée au Japon. Qui plus est face au gratin du rugby mondial. Un gratin dont n’a pas goûté le XV de France cet été, comme le concède Iturria : "C’est sûr que l’Italie n’est pas une top équipe mondiale mais nous ne le sommes pas non plus. Tous les succès sont bons à prendre et nous amènent un peu plus de confiance. Les Écossais, au premier match, n’étaient pas les mêmes qu’au deuxième, on le sait aussi mais il faut savoir gagner les matchs quand l’occasion se présente et c’est chose faite ". Tant mieux car le plus dur commence et la transition risque de piquer.

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