Doumayrou : "Prendre des piquettes tous les étés, c'est un peu lourd"

Rugbyrama : En 2013, Philippe Saint-André avait qualifié la tournée en Nouvelle-Zélande de "tournée d'une vie". Ça vous parle ?

Geoffrey Doumayrou : N'en faire qu'une seule de tournée, déjà c'est possible. Personnellement, c'est ma première tournée d'été. C'est une chance. La Nouvelle-Zélande, c'est LE pays du rugby. Maintenant je suis de ceux qui pense qu'il ne faut pas non plus trop regarder ce qui se passe ici. On se doit d'être acteurs et de prendre conscience de l'importance de la rencontre de samedi.

Gagner un test en Nouvelle-Zélande, qu'est ce que cela représente à vos yeux ?

G.D. : C'est une très grosse performance. Je me souviens de la victoire de 2009 à Dunedin. J'avais regardé ce match car il y avait tous mes potes du Pic Saint-Loup (Ouedraogo et Trinh-Duc). Gagner contre les Blacks, c'est rare. Gagner chez eux, c'est encore plus rare. Mais pourquoi pas nous cette année ? On verra bien.

On dit souvent que le premier test d'une tournée d'été est souvent le plus abordable. Vous y croyez ?

G.D. : Je ne sais pas, j'espère effectivement qu'il y a un coup à jouer. C'est notre objectif.

Que savez-vous de vos vis-vis Crotty et Lienert-Brown ?

G.D. : Crotty, je l'ai déjà affronté en novembre dernier. Il était placé en deuxième centre. Cette fois-ci, il aura le numéro douze. C'est un très bon joueur, très complet. Je le vois bien jouer comme un second ouvreur pour aider Barrett, car il est capable d'utiliser un peu le pied au pied, notamment rasant. Ce n'est pas le plus puissant. Quand à Lienert-Brown, il est tout de même plus physique. Il essaie de jouer souvent après-contact. L'opposition sera vraiment intéressante, on va avoir du boulot. Mais ce sont des matchs vraiment intéressants à jouer.

Faut-il vraiment chercher à rivaliser sur l'intensité avec les Blacks ou est-ce préférable de ralentir un peu le jeu ?

G.D. : Jouer à deux à l'heure contre les Blacks ou n'importe quelle équipe, c'est l'assurance de tomber contre un mur. Le "must", c'est de bien choisir les séquences sur lesquelles on va pouvoir accélérer le jeu. Et entre deux séquences, surtout ne pas s'exposer.

Mais les laisser jouer à leur guise n'est-il pas plus dangereux ?

G.D. : Ils peuvent aussi très bien jouer plus vite que la musique et nous offrir quelques bons ballons de récupération. C'est un choix à double-tranchant.

Ressentez-vous la peur de recevoir une gifle ?

G.D. : Non, on n'y pense pas, mais on sait très bien que si on est n'est pas dans le match, ça peut faire lourd à la fin. Et franchement, "prendre des piquettes tous les étés, c'est un peu lourd". On espère vraiment être dans le match d'entrée.

Vous n'êtes pas du genre à "bader" les Blacks contrairement à certains de vos partenaires. Pourquoi ?

G.D. : Quand on discute entre-nous, je vois que certains ont les yeux qui brillent en évoquant les Blacks. Mais ça ne m'agace pas, chacun voit le rugby comme il veut. Tant que sur le terrain, on ne les regarde pas, je m'en fous. En fait, ce qui m'énerve le plus, c'est quand un "Sudiste" arrive dans le Top 14, tout le monde le "bade" alors qu'il n'a pas encore jouer dans le championnat. Surtout, ils ne sont pas si nombreux les mecs à avoir confirmer ce qu'on attendait d'eux.