Ce France-Argentine est-il déterminant dans l’optique du Mondial ?

"L’équipe qui gagnera samedi gagnera au Japon…" Le demi d’ouverture des Pumas Nicolas Sanchez a lancé mercredi la guerre d’usure mentale. Un petit jeu où les Argentins sont experts, surtout quand il s’agit de faire douter les Français. "Je le connais bien, il dit ça pour nous mettre de la pression mais je ne pense pas que ce soit le cas", explique le demi de mêlée Baptiste Serin qui a côtoyé l’ouvreur argentin sous les couleurs de l’UBB. Même son de cloche chez le pilier girondin Jefferson Poirot : "Je vais lui répondre que celui qui gagne le match de samedi gagne le match de samedi."

Ça nous galvanise

En janvier 2015, Patrice Lagisquet, alors entraîneur des arrières tricolores, nous confiait l’importance de battre l’Irlande dans le Tournoi des 6 Nations avant de retrouver les coéquipiers de Rory Best en match de poules du Mondial. L’ancien technicien du Biarritz Olympique redoutait ce fameux ascendant psychologique. L’histoire retiendra que les Bleus s’étaient inclinés en février (18-11) avant d’être corrigés à Cardiff huis mois plus tard (24-9). "Une équipe peut gagner ce week-end et perdre l’année prochain en Coupe du monde. Il n’y a pas trop de vérités dans le sport. Mais ça nous galvanise", lance Serin.

Le 21 septembre 2019, le XV de France retrouvera donc l’Argentine lors du premier match de la Poule C du Mondial disputé au stade Ajinomoto de Tokyo. Comme une redite de 2007 où les Bleus avaient été giflés en match inaugural face aux Pumas (12-17). "L’histoire a montré en 2007 qu’on peut perdre une rencontre et se qualifier…", préfère nuancer Jacques Brunel qui faisait partie du staff de Bernard Laporte à l’époque. Mais à l’heure où le mental est devenu une composante prépondérante du rugby professionnel, le match de samedi pourrait bien avoir des répercussions sur la future rencontre du Mondial.

Cette rencontre n’est pas le prélude de la Coupe du monde

Déjà préoccupé par les défaites actuelles de son équipe, le sélectionneur du XV de France ne veut surtout pas ce rajouter un mal de tête supplémentaire et balaye la question. "On tirera peut-être des enseignements de ce match mais je dis depuis le début que ça n’aura que très peu d’incidence sur le match de la Coupe du monde, insiste-t-il. Cette rencontre n’est pas le prélude de la Coupe du monde. On sera dans des conditions complètement différentes avec des équipes qui auront un temps de préparation identique."

Reste que les Pumas ont le chic pour ronger le mental des Bleus même si d’un point de vue strictement comptable les deux équipes se partagent le même nombre de victoire (5) sur les dix dernières rencontres. Alors que faut-il attendre de ce deuxième test disputée à Villeneuve-d’Ascq ? "Si j’ai un message pour Nicolas Sanchez, c’est d’essayer de la jouer tranquille, cool et de nous laisser gagner, ce serait pas mal", s’amuse Jefferson Poirot. Pas sûr que les Pumas, habités par leur esprit patriotique, débarquent sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy à la cool…