L’antisèche : 40 minutes puis le naufrage

Le résumé : des Bleus aux deux visages

Jacques Brunel voulait s’appuyer sur une défense solide pour construire son équipe de France. Un projet qui n’a malheureusement tenu que 50 minutes face à la Nouvelle-Zélande. Bien en place en première mi-temps, les Bleus ont su résister durant le premier acte aux déferlantes blacks. En offrant des phases défensives héroïques devant leur ligne avec notamment celle d’Anthony Belleau face à Ryan Crotty juste avant la pause. Bien en place durant les 40 premières minutes de la rencontre, les hommes de Jacques Burnel ont parfaitement réussi à faire déjouer des Kiwis trop imprécis.

Un premier acte satisfaisant qui permit aux Tricolores de rentrer aux vestiaires avec 3 points d’avance 11 à 8. Revenus en seconde mi-temps avec d’autres intentions, les Kiwis n’ont laissé aucune chance à des Bleus totalement dépassés durant le second acte. Pris de vitesse à chaque prise de balle et chaque accélération des Néo-Zélandais, les Français ont encaissé pas moins de 7 essais en seconde période. Une défense totalement à l’agonie durant les 30 dernières minutes dont les Blacks ont parfaitement profité pour réciter à merveille leur rugby.

Le tournant du match : carton jaune Paul Gabrillagues

Malgré une nette domination dès le retour des vestiaires, les All Blacks n’ont réussi à scorer qu’à partir du carton jaune reçu par Paul Gabrillagues suite à un plaquage haut. Réduits en infériorité numérique à la 51e minute de jeu, les Bleus ont sombré à partir de ce moment-là. En encaissant deux essais à 14 contre 15, les Tricolores ne sont jamais parvenus à relever la tête dans ce match. Dominés physiquement, les Tricolores ont sombré collectivement dans les 30 dernières minutes. Le carton jaune reçu par le deuxième ligne du Stade français a, sans aucun doute, déclenché le naufrage de l’équipe de France.

Le facteur X : des remplaçants pas à la hauteur

À la peine physiquement dans le deuxième acte, les Bleus n’ont pas vraiment été aidés par les remplaçants. Pas à la hauteur, les entrants se sont surtout illustrés avec des erreurs défensives. Rentré à la place d’un bon Morgan Parra, Baptiste Serin a vraiment souffert en défense. Coupable d’un mauvais placement sur un ruck, le demi de mêlée de l’UBB a aussi été déposé par Damian McKenzie, avec un magnifique cadrage-débordement, lors du cinquième essai des Blacks. Adrien Pélissié, le talonneur remplaçant, n’a pas été aussi à son avantage. Coupable de perte de balle en touche, le joueur de l’UBB a offert le doublé à Rieko Ionae avec une passe hasardeuse.

La décla : Mathieu Bastareaud (Capitaine du XV de France)

On n’a pas assez cru en nous, sur les attitudes, on n’a pas été au rendez-vous. Le rugby, c’est un sport de combat et on a mis aucune agressivité aujourd’hui. 



La stat : 44

Un chiffre qui résume parfaitement la physionomie de la rencontre. Devants au score à la mi-temps (11-8), les Français ont encaissé un cinglant 44 à 0 en seconde période. Totalement dominés en seconde période, les Bleus ont sombré dans les 30 dernières minutes de la rencontre. Les Tricolores ont concédé 7 essais durant le deuxième acte dont 5 en l’espace de seulement 14 minutes. Passés à côté de leur deuxième mi-temps, les Français ont été sévèrement punis par des Néo-Zélandais qui ne demandaient pas tant d’errance défensive.

La question : les Français peuvent-ils remporter un test ? 


C’est la grosse incertitude au vu de la démonstration des Néo-Zélandais dans cette rencontre. Même bousculés, les Blacks ont surclassé l’équipe de France en seulement 30 minutes. Alors que la plupart des observateurs disaient que la France pouvait vaincre la Nouvelle – Zélande sur le premier test-match, la question se pose de savoir si la France va pouvoir se relever après cette gifle. S’ils veulent créer l’exploit, les Bleus devront montrer plus d’agressivité, mais aussi être capables de tenir sur 80 minutes. Défaillant en conquête et notamment en touche, les Tricolores devront sans aucun doute régler tous ces petits défauts pour pouvoir vaincre la meilleure équipe du monde. Les hommes de Jacques Brunel devront sortir le match parfait pour s’imposer face aux Blacks à Wellington lors de la prochaine rencontre.