Guirado : "On a pris suffisamment de claques dans la gueule pour ne pas rester humbles"

  • Test Match - Guilhem Guirado (France)
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  • Test Match - Guirado marquant le dernier essai des Bleus
    Test Match - Guirado marquant le dernier essai des Bleus
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TEST MATCH - L’équipe de France joue samedi les Fidji dans l’optique de remporter une deuxième victoire dans cette tournée d’automne, ce qui serait une première depuis 2014. Le capitaine des Bleus Guilhem Guirado assure que ses troupes ne vont pas prendre ce match à la légère.

Rugbyrama : Comment a été rythmée cette dernière semaine de la tournée ?

Guilhem Guirado : Le match contre l’Argentine a été éprouvant physiquement. Le lundi a donc été plus décontracté et centré sur la récupération. On a ensuite enchaîné par deux jours à très haute intensité. De ce que j’ai vu, je suis très satisfait de l’état d’esprit du groupe, qui a su profiter de cette victoire qui a fait énormément de bien mais aussi se reconcentrer sur le match des Fidji. On a de l’appréhension car on connaît bien les Fidjiens. On en a tous dans nos clubs respectifs et on sait que ce sont des individualités impressionnantes. Sur le ratio puissance/explosivité, c’est ce qui se fait de mieux dans le monde. On sait qu’on devra nous appuyer sur le collectif et notre état d’esprit contre l’Argentine pour gagner samedi.

Le staff et les joueurs ont loué votre abnégation et vos qualités de meneur d’hommes après l’Argentine. Pensez-vous avoir franchi un cap en tant que capitaine ?

G.G. : Je pense que c’est lié à l’expérience et à tous ces revers qui m’ont forgé. J’appréhende ce capitanat plus sereinement et j’échange plus facilement avec les anciens et ceux qui sont très importants dans le groupe comme Mathieu (Bastareaud, ndlr) avec qui j’ai un rapport fraternel et qui m’aide beaucoup. Tout ça me permet de me préparer différemment par rapport à mes débuts, où j’apprenais. Malheureusement, il faut apprendre vite. Et ce rôle-là est impressionnant et pas du tout facile à endosser, surtout avec ce parcours semé d’embuches. Pour me protéger, j’ai voulu paraître le plus froid et réservé possible. Maintenant, j’approche aussi de la fin de ma carrière et quand je regarde dans le rétroviseur, je me dis que je n’en ai peut-être pas suffisamment profité et que je dois croquer le temps qu’il me reste à pleines dents. Il y a trois, quatre ans, je suis arrivé sur la pointe des pieds. Aujourd’hui, je sais tout ce qu’il faut faire pour y arriver.

Test Match - Guirado marquant le dernier essai des Bleus
Test Match - Guirado marquant le dernier essai des Bleus

Avez-vous échangé durant la semaine avec le sélectionneur sur le bienfondé de rester dans la continuité des deux premiers tests pour sa composition ?

G.G. : Absolument pas. Je ne me le permettrais jamais, je reste à ma place. Parler de l’équipe avec le coach me parait inconcevable et totalement irrespectueux par rapport au groupe. J’ai trop le respect de la hiérarchie pour cela. Et puis cela voudrait dire que je me permettrais de juger les copains à côté de moi, ce qui est pour moi inimaginable.

Ce match France – Fidji a une énorme valeur sentimentale pour moi

N’avez-vous pas un avis sur cette reconduction quasi-totale du XV de départ vainqueur de l’Argentine ?

G.G. : Cela paraît logique. Si c’est faire du changement pour faire du changement, ou pour faire plaisir, je ne vois pas l’intérêt. Il a été dit et répété qu’il fallait construire ce groupe. La meilleure façon d’y parvenir, c’est de le reconduire quand il a fait de belles choses. Pour autant, personne ne se croit arrivé. J’estime qu’avec tout ce qu’on a traversé, les joueurs se servent de cette expérience pour ne pas prendre ce match contre les Fidji à la légère. Je n’imagine pas qu’on puisse se relâcher. Je ne l’ai en tout cas pas vu cette semaine à l’entraînement. On respecte ces Fidjiens qu’on connaît mieux que personne et on sait la dangerosité qu’ils peuvent avoir. On sait d’où on vient, on a pris suffisamment de claques dans la gueule pour ne pas rester humble.

Gardez-vous quelques souvenirs de vos affrontements avec les Fidji ?

G.G. : Oui, clairement. En 2014 (40-15), après la tournée en Australie, c’est la première fois que je suis confirmé en tant que titulaire malgré les présences de Dimitri Szarzewski et Benjamin Kayser. Je faisais un bon début de saison, et cette confiance du staff de l’époque m’a fait me dire : "tu as peut-être ta chance en équipe de France, essaie de la saisir. Cela a donc été un test charnière dans ma carrière. En 2010, c’est aussi contre les Fidji que j’ai connu ma toute première titularisation avec le XV de France. C’était à Nantes, il pleuvait des cordes et je m’en souviens forcément bien. Ce match France – Fidji a donc une énorme valeur sentimentale pour moi.

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