Bru : "Certains joueurs amènent les autres au fond du ravin..."

  • Guilhem Guirado mène les Bleus, dans le couloir du Stade de France, avant le match face aux All Blacks (11 novembre 2017)
    Guilhem Guirado mène les Bleus, dans le couloir du Stade de France, avant le match face aux All Blacks (11 novembre 2017)
  • Louis Picamoles pris dans la nasse, face à la Nouvelle-Zélande - 11 novembre 2017, Stade de France
    Louis Picamoles pris dans la nasse, face à la Nouvelle-Zélande - 11 novembre 2017, Stade de France
  • Guilhem Guirado (France) tente de contrer Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) - 11 novembre 2017, Stade de France
    Guilhem Guirado (France) tente de contrer Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) - 11 novembre 2017, Stade de France
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TEST-MATCH - Au lendemain de la lourde défaite face aux All Blacks (18-38), Yannick Bru livre un constat sans langue de bois sur la prestation de ses joueurs, notamment de ses cadres. Pour l’entraîneur des avants tricolores, les maladresses des Bleus ont entraîné un naufrage collectif.

Que vous a apporté cette nuit blanche par rapport à l’analyse à chaud du match ?

Yannick Bru : Je pense qu’il faut mesurer ses propos, notamment sur le constat de la première période. On vient de prendre une gifle. Les joueurs n’ont pas manqué d’agressivité. Ils se sont envoyés dans le combat. En revanche, on a multiplié les erreurs individuelles qui ont fragilisé le système, notamment en défense. On s’est suicidé maladroitement à plusieurs reprises. On a des faiblesses sur des contacts. Certaines erreurs sont inacceptables. Elles ont entraîné un naufrage collectif qui donne une image moche de l’équipe de France. Nous ne sommes pas content parce qu’on a vu ne correspond pas à ce qu’on a travaillé.

Je trouve le mot 'indigne' trop fort

Mais comment expliquez-vous cette entame indigne du niveau international ?

Y. B. : Il y a des manques sur certaines de nos montées défensives, sur certaines lectures de jeu, un manque de réactivité mais je trouve le mot "indigne" trop fort. Les joueurs n’ont pas triché. Il faut juste reconnaître que les Néo-Zélandais sont un peu meilleurs que nous partout. Ça va plus vite, c’est plus technique, c’est plus puissant par moment, c’est plus organisé à d’autres. C’est une claque. On est navré parce qu’on y croyait dur mais la réalité qui nous a éclaté au visage hier, c’est que les Néo-Zélandais sont un peu meilleur que nous partout.

Quel regard portez-vous sur les joueurs expérimentés qui ont très peu pesé sur ce match ?

Y. B. : Une équipe de rugby, c’est une cordée qui, face à la Nouvelle-Zélande, marche très près du précipice. Le problème, ce sont ces erreurs individuelles importantes, parfois de joueurs majeurs, qui ont provoqué la chute de la cordée au fond du ravin. C’est vrai que personne n’a été à son avantage. La faillite des uns a entraîné la chute des autres. Là, à très court terme, on va panser nos plaies, faire nos débriefings... certains seront sévères, évidemment.

Louis Picamoles pris dans la nasse, face à la Nouvelle-Zélande - 11 novembre 2017, Stade de France
Louis Picamoles pris dans la nasse, face à la Nouvelle-Zélande - 11 novembre 2017, Stade de France
Louis (Picamoles) ? Il y a des matches où je lui en ai plus voulu

Existe-t-il une alternative à Louis Picamoles ?

Y. B. : (Silence) La question est un peu brutale. Vous attendez beaucoup de Louis, nous aussi. Je ne vais pas vous parler de nos échanges privés avec Louis. Mais effectivement, les joueurs leader doivent tirer le collectif vers le haut. Dans ces moments durs, où on affronte des nations confirmées, Louis doit nous amener de la confiance. Mais je le répète, noyé dans les erreurs des uns et des autres, le collectif ne lui a jamais permis de s’exprimer. Pour être franc avec vous, il y a des matches où j’en ai plus voulu à Louis que sur celui-là.

De l’extérieur, on sent Guilhem (Guirado) très seul...

Y. B. : Dans la préparation du mach, il s’appuie sur Jefferson Poirot, Louis Picamoles, Kevin Gourdon, qui prend de la place, Mathieu Bastareaud, qui s’est beaucoup investi cette semaine, la charnière qui malgré son jeune âge est étonnante de maturité. Des solutions de leadership, on en a.

Guilhem (Guirado) fait une erreur qui n’est pas conforme à son niveau

Mais Guilhem Guirado, en tant que joueurs, n’est-il pas dans la difficulté ?

Y. B. : (Silence) C’est notre leader incontestable, incontesté. Mais c’est vrai que Guilhem fait une grosse erreur défensive sur le premier essai néo-zélandais et ce n’est pas normal à ce niveau. Je disais que certains joueurs amènent les autres au fond du ravin… sur le coup, il fait une erreur qui n’est pas conforme à son niveau. On lui fera savoir.

Guilhem Guirado (France) tente de contrer Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) - 11 novembre 2017, Stade de France
Guilhem Guirado (France) tente de contrer Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) - 11 novembre 2017, Stade de France
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