Vivre libre ou mourir

  • Louis Picamoles pris dans la nasse, face à la Nouvelle-Zélande - 11 novembre 2017, Stade de France
    Louis Picamoles pris dans la nasse, face à la Nouvelle-Zélande - 11 novembre 2017, Stade de France
Publié le Mis à jour
Partager :

L'équipe de France est dos au mur, avant d'affronter l'Afrique du Sud ce soir au Stade de France. Elle doit l'emporter pour stopper à une spirale infernale. Sans quoi, le fil de la confiance sera rompu et Guy Novès ouvrira une nouvelle ère, avec de nouveaux joueurs.

Qu'est-ce qui différencie une défaite d'une autre, dans un bilan comptable actuel effectivement famélique ? Plein de choses, en fait. Prenez les deux dernières, face aux All Blacks : ce n'est pas tant la défaite que le contenu qui a frustré, samedi dernier au Stade de France. Ce sentiment de vide, cette impression de néant mâtiné de ridicule au terme d'une première période comme une plaie que la seconde, orgueilleuse tout au plus, n'a pas suffit à apaiser. Et comme dit en préambule, c'est moins la défaite que la manière qui fâche.

Sinon, on aurait quitté le Groupama stadium meurtri de ces mêmes sentiments, mardi. Ce ne fut pas le cas. A Lyon, c'est un Zola du rugby qui s'est joué. Un indémodable: au pied du mur, promis à la saignée après trois jours seulement d'entraînement en commun, les gamins bleus se sont soudés pour faire front. Qui a déjà joué au rugby sait cela. C'est un grand classique, que les insubmersibles Barbarians expérimentent tous les ans.

Ça ne suffit pas à faire de vous une grande nation du rugby, régulière au plus haut niveau. Mais il y a des leçons à en tirer. Jonathan Danty confiait ceux-ci, après le match : "On savait que tout le monde nous donnait perdant. On s'est dit qu'on ne lâcherait rien et, surtout, qu'on allait oser. Qu'on allait tenter des passes depuis notre camp et s'amuser". Henry Chavancy, qui fut son pendant au centre, confiait alors ceci : "Le rugby est quelque chose d'assez compliqué mais, parfois, les choses les plus simples fonctionnent bien. Il faut juste y mettre du cœur. C'est ce qu'on a fait".

C'est finalement tout ce qu'on leur demandait. Et c'est ce qui devra inspirer les autres Bleus, les "grands", ce samedi face aux Springboks. La victoire serait un plus, la manière est une obligation. Que cette équipe se lâche, ose, éprouve la bête sud-africaine sur les grandes largeurs et depuis son camp. Qu'elle pratique le rugby des vingt ans de sa charnière, qu'elle se trompe et, s'il le faut, qu'elle se fasse contrer deux fois sur quatre. Mais surtout qu'elle vive, libre, ou qu'elle meure. Le public, "son" public, ne lui demande finalement que cela.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?