Belleau, les promesses de l'ombre

Par Rugbyrama
  • Anthony Belleau lors de France / Nouvelle-Zélande
    Anthony Belleau lors de France / Nouvelle-Zélande
  • Antoine Dupont lors de France / Nouvelle-Zélande
    Antoine Dupont lors de France / Nouvelle-Zélande
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TEST-MATCH - Alors qu'il honorait sa première cape internationale, Anthony Belleau n'a pas su sublimer le XV de France samedi face aux Blacks (18-38). Et si, à l'image de l'équipe, il a relevé la tête en seconde période, le demi d'ouverture de 21 ans n'a pas eu l'influence qu'il peut avoir sur le jeu du RCT. Mais Belleau n'a pas été le Tricolore le plus en difficulté. Il mérite d'être revu.

Si brillant avec Toulon depuis le début de saison, Anthony Belleau a, hier face aux All Blacks, été confronté au très haut-niveau. Pris de vitesse par un Beauden Barrett de gala, le jeune ouvreur a d'abord semblé dépassé par les événements. La meilleure illustration ? Habituellement irréprochable au pied, Anthony Belleau voyait sa première transformation en coin (28e) fuir les poteaux (avant de régler la mire pour un honorable 3 sur 4 !), mais manquait surtout un surprenant renvoi en jeu (17e).

Un plaquage manqué sur deux

Pire, le néo-international, généralement imperméable en défense, manquait quatre de ses huit plaquages. Mais comment expliquer cette performance poussive du maître à penser toulonnais, qui récite son rugby depuis six mois ? A-t-il manqué d'intensité ? Certainement. D'expérience ? Indubitablement. Pourtant, Anthony Belleau n'a certainement pas été le Français le plus en difficulté au Stade de France.

Car s'il n'a pas su sublimer ses coéquipiers comme il peut le faire en club, le numéro 10 n'a pas été aidé par un pack qui reculait, et la bataille perdue dans les rucks ne lui a pas permis de mettre son jeu en place. Et si, dans le marasme collectif, Antoine Dupont a illuminé la soirée tricolore, Anthony Belleau a tant bien que mal tenu la baraque.

Antoine Dupont lors de France / Nouvelle-Zélande
Antoine Dupont lors de France / Nouvelle-Zélande

A l'origine du carton de Sonny Bill Williams

Avec l'insouciance de ses 21 ans, le Varois n'a donc pas hésité à attaquer la ligne et à tenter des passes au cordeau, quitte à avoir du déchet. Mieux, alors que le chrono du Stade de France affichait 47 minutes, que les Bleus mettaient enfin les Blacks sur le reculoir, et alors que le jeu semblait imposer du pick-and-go, "Belitcho" a pris ses responsabilités. D'une transversale sur l'aile de Yoann Huget, suivie d'un ballon volleyé en dehors des limites du terrain par Sonny Bill Williams, l'ouvreur obligeait l'arbitre de la rencontre à distribuer un carton jaune au centre All Black, offrait un essai de pénalité aux Bleus et initiait la révolte française, seule note positive d'une trop longue soirée d'automne.

Après la rencontre, le sélectionneur du XV de France, Guy Novès a d'ailleurs reconnu que, peu aidé par la performance de ses coéquipiers, le demi d'ouverture avait, tant bien que mal, répondu aux attentes. "Pour un premier match à ce niveau, on l'a vu faire des choses intéressantes. Il s'est efforcé de remplir la mission demandée. Mais avec Antoine Dupont, ils ont bénéficié de ballons qui n'ont pas toujours été de qualité" a estimé le sélectionneur.

De quoi imaginer la reconduite de la prometteuse charnière Dupont-Belleau face aux Sud Africains (mardi, pour la "revanche" face aux Blacks, Trinh-Duc sera titulaire et l'équipe, comme prévu, totalement remaniée, ndlr) ? Les deux "96" ont en tout cas évolué 72 minutes main dans la main et semblé toucher du doigt les standards internationaux.

Par Pierrick Ilic-Ruffinatti

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