Les Bleus boxent bien en deuxième division

  • Guy Novès
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Publié le Mis à jour
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Au-delà de son piteux match nul contre le Japon (23-23), le XV de France a confirmé que sa huitième place au ranking World Rugby était bien justifiée. Les Bleus boxent aujourd’hui dans la deuxième division mondiale. Un constat alarmant à deux ans de la Coupe du monde.

Les défaites face aux All Blacks (18-38) et à l’Afrique Sud (17-18) avaient jeté le plus grand doute pour ce dernier test de novembre. Imaginez ! Comment ne pas trembler face à ces terribles japonais ! Samedi soir, dans la torpeur de la U Arena, le XV de France est passé tout près d’une première défaite contre les Brave Blossoms (23-23). Mais il n’a pas échappé au ridicule. Le mot est faible. Fébriles, "amorphes" dixit Guy Novès à la pause, les Bleus sont tombés sur des Japonais plus précis, plus inspirés, plus vifs (24 plaquages manqués par les français, ndlr), tout simplement meilleurs joueurs de rugby. Et c’est bien ça le plus alarmant.

"C’est la pauvreté du contenu qui me tracasse." (Novès)

Auteurs de trois essais, contre deux français, les Nippons auraient mérité de s’imposer tant leurs enchaînements limpides, leur faculté à faire vivre le ballon, leur courage aussi dans l’affrontement direct ont semé la panique dans le camp tricolore (64% d’occupation et 57% de possession en faveur des Japonais, ndlr). "Il y a beaucoup de travail devant nous, a reconnu le sélectionneur à l’issue du match. C’est la pauvreté du contenu qui me tracasse. A chaud, j’ai l’impression d’une perte de confiance qui a une incidence majeure sur notre jeu. Cela se traduit par un match haché, saccadé avec les fautes habituelles de ces derniers temps. Dans le chantier en question, il faut retrouver un peu de sérénité."

Les "remboursez" et les sifflets de la U Arena

Entre leurs en-avants désormais greffés à leurs combinaisons et leur lecture de jeu désastreuse sabordant des surnombres ahurissants (Teddy Thomas à la 7e et Baptiste Serin à la 17e minute, ndlr), les élus de Guy Novès sont devenus prévisibles, inoffensifs. Et les sifflets des travées souvent déprimées de Nanterre sur le choix des Tricolores de tenter une pénalité au lieu de trouver la touche pour un essai valeureux ont démontré toute l’anxiété des coéquipiers de Guilhem Guirado de perdre ce match. "Je peux comprendre la peine des spectateurs, leur désarroi, a confié le capitaine du XV de France très affecté. Qu’est-ce que je voulais que je vous réponde de plus… On a fait un match catastrophique. Les supporters font beaucoup d’efforts pour venir voir les matches. Je ne peux être que désolé."

"Aujourd’hui, on est nuls. C’est un échec total." (Dominici)

Dans les dernières minutes de la rencontre, quelques avions en papier volaient même au-dessus de la pelouse de la U Arena. Des avions moqueurs d’un XV de France qui a définitivement perdu tout crédit. "Guy Novès a utilisé 65 joueurs, il n’a jamais réussi à trouver son équipe, lançait Christophe Dominici sur RTL à la fin du match. Aujourd’hui, on est nuls. C’est un échec total. On doit faire un remaniement fédéral en vue de la Coupe du monde 2019 au Japon." In fine, ce match nul relève pourtant d’une logique implacable. Le XV de France, huitième au ranking World Rugby a buté sur la onzième nation mondiale. C’est là, dans cette deuxième division du concert international, que le rugby français gît lamentablement.

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