Le Japon une formalité, vraiment ?

Qu’il semble loin ce 4 juin 1995 où le Japon enregistrait un triste record face aux All Blacks en phase de poule de la Coupe du monde (défaite 145-17). Aujourd’hui 11ème nation mondiale, devant la Georgie, l’Italie, la Roumanie, les Tonga ou bien encore les Samoa, les Braves Blossoms figurent désormais comme une équipe tout à fait sérieuse dans le concert international. Forts de leur succès historique face aux Springboks (32-34) à la Coupe du monde 2015, les Nippons poursuivent leur progression et sont loin d’être ridicules face aux meilleures nations mondiales comme en témoignent leurs résultats contre l’Irlande (22-50 ; 13-35) et l’Australie (30-63).

Tombeurs des Tonga samedi dernier sur la pelouse d’Ernest-Wallon à Toulouse (39-6), les Japonais, auteurs de cinq essais, débarqueront à la U Arena de Nanterre affûtés.

Mais nos Bleus, eux, que savent-ils au juste de cette équipe nippone guidée par le capitaine et troisième-ligne Michael Leitch ?

"Rien, sourit le deuxième-ligne Sébastien Vahaamahina. Tout ce qu’on sait ce qu’ils ne font pas de bruit, ils travaillent et ils avancent, ils avancent, ils avancent…. Depuis la Coupe du monde 2015, ils ont plein de confiance. Ils ont des ambitions avec un jeu basé sur beaucoup de vitesse."

On sait que ça va aller très vite. Il ne faudra pas se louper sur les plaquages. (Anthony Jelonch)

Ce jeu, justement, parlons en. Avec leurs appuis de feu, les Braves Blossoms proposeront un rythme effréné aux Français. Et les trois-quarts Lomano Lemeki, d’origine tongienne, et Harumichi Tatekawa représenteront les principaux dangers pour la défense tricolore.

"C’est une équipe très offensive, souligne le troisième-ligne Anthony Jelonch. On a vu à la vidéo qu’ils ont marqué pas mal de points à de très grosses équipes. Il faudra vraiment être précis en défense et ne pas se louper sur les plaquages. On sait que ça va aller très vite. Ça court partout. Ils ont beaucoup de mobilité et se replacent plus vite que certaines nations. Il faudra faire un gros boulot devant pour les empêcher de jouer ces ballons."

La question est également de savoir sur la pelouse synthétique de la U Arena, une enceinte couverte, sera à l’avantage de la formation du sélectionneur Jamie Joseph.

"Nous aussi, on aura plus d’appuis, coupe le trois-quarts centre Geoffrey Doumayrou. Il faudra simplement ne pas tomber dans la facilité. Les Japonais vont envoyer du jeu. Il faudra être en place."

Ils ont de bons gabarits. Il ne faut pas croire que ce sont de petits japonais tout frêles. (Geoffrey Doumayrou)

La principale erreur serait enfin de penser que les Japonais seront friables dans le défi physique. Avec le deuxième-ligne Wimpie van der Walt, originaire d’Afrique du Sud, le troisième-ligne centre Amanaki Mafi, natif du Tonga, et le flanker phénomène Kazuki Himeno, les Japonais ne s’échapperont pas dans le combat.

"Quand on rentre sur un terrain et qu’on prend des mecs de 120 kilos, il faut s’en méfier, souligne Doumayrou. Ils ont de bons gabarits. Il ne faut pas croire que ce sont de petits japonais tout frêles."

Seul rescapé du dernier France-Japon, disputé lors de la Coupe du monde 2011, François Trinh-Duc (31 ans, 62 sélections) ne manquera certainement pas de rappeler à ses coéquipiers que le XV de France avait dû s’employer pour disposer des Nippons (victoire 47-21 avec trois essais français dans les 10 dernières minutes du matches, ndlr). Mais comme nous le confiait l’entraîneur des avants Yannick Bru dimanche dernier, il ne serait pas normal que le XV de France soit inquiet avant d’affronter le Japon.