La mêlée française toujours visée, ça commence à bien faire !

  • Rabah Slimani et d'autres avants français, à l'entraînement, à Marcoussis, le 6 novembre 2017
    Rabah Slimani et d'autres avants français, à l'entraînement, à Marcoussis, le 6 novembre 2017
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À l’image de Rabah Slimani dernièrement contre la Nouvelle-Zélande, la mêlée française semble plus que jamais dans le viseur des arbitres internationaux. Cette mauvaise réputation qui lui colle à la peau agace les acteurs du pack tricolore.

Dans les colonnes de Midi Olympique, Rabah Slimani avait avoué sa peur de perdre sa place en bleu après France – Nouvelle Zélande. La raison ? Les pénalités qu’il coûte au XV de France en mêlée fermée. Ce secteur dont il est prophète en son pays et étrangement jugé criminel à l’international. "Rabah a plus de pression que n’importe quel droitier dans le monde, regrette son partenaire de la première ligne française Jefferson Poirot ! Il doit faire face à l’équipe adverse et en plus à sa réputation alors qu’il a beaucoup travaillé et admis ses erreurs. Et je pense qu’il est moins vicieux que d’autres noms du rugby mondial. Mais lui ne parle pas anglais".

Est-ce donc là son plus vilain défaut ? Et plus globalement celui d’une équipe rarement récompensée dans ce secteur depuis déjà plusieurs années. D’aucun n’aura oublié en 2014 à Murrayfield ces interminables minutes à s’user tant et plus à concasser de l’Écossais pour, au final, n’obtenir qu’une fin de non-recevoir du Neo-Zélandais Chris Pollock. Ou, plus récemment, cette panne de sifflet de Glen Jackson, Neo-Zélandais lui aussi, au moment d’offrir la pénalité de la gagne l’an dernier à des Bleus qui avaient pourtant mis les Wallabies sur le toit sur la dernière mêlée du match (23-25). En ces temps obscurs, on mesure aujourd’hui l’importance qu’aurait eu ce succès qui nous fait tant défaut face à une grande nation du Sud.

Nous, Français, sommes toujours identifiés comme les mauvais garçons du rugby mondial

S’il a créé des frustrations à bien des égards, le marasme de samedi dernier contre l’Afrique du Sud (17-18) n’a pas donné lieu à des frustrations en mêlée fermée. Mais les Bleus, dans l’obligation de parler à demi-mots sur le sujet, savent qu’ils marchent sur un fil : "Nous, Français, sommes toujours identifiés comme les mauvais garçons du rugby mondial en ce qui concerne la conquête et cela devient un peu dérangeant, s’agace Jefferson Poirot. On voit des choses dans les mêlées des autres nations et on sait que nous ne pouvons pas nous permettre le quart de ce qu’elles font. Je ne sais pas si cette réputation vient du passé mais nous, on veut montrer qu’on pratique un rugby plus positif et qu’on essaie de sortir les ballons et de jouer".

Une promesse louable qui ne trouve, pour l’instant, que peu d’écho parmi les arbitres étrangers : "Ils ne tolèrent plus les mauvaises habitudes, ils veulent que la mêlée soit un combat équilibré et le plus clair possible mais je comprends la colère de certains, nous éclaire l’entraîneur des avants du Racing 92 Laurent Travers. La mêlée est également arbitrée différemment en Champions Cup qu’en Top 14. Les arbitres ne veulent plus de combat illégal et que cela dure trop. On sait qu’il y a une volonté de faire évoluer la mêlée mais il ne faut surtout pas penser non plus qu’il n’y a que les Français qui font les choses mal".

Les adversaires le savent et appuient dessus

Et l’ancien talonneur de développer : "Cela ne doit pas rentrer dans les esprits comme une vérité car c’est faux. Les adversaires le savent et appuient dessus. Et cela devient facile, après, d’influencer. On a toujours été très fort en mêlée en France. C’est un secteur qu’on aime et il ne faut pas qu’on nous le tue de cette manière. On a notre part de responsabilité mais on ne peut pas non plus tout prendre et dire que ce n’est que de notre faute. La discussion doit être ouverte avec le corps arbitral. On doit encore travailler de notre côté, mais il faut aussi voir, de l’autre côté, que les efforts ont été faits". Ce XV de France compte suffisamment de failles pour ne pas lui en inventer.

Rugby - Bleus - Bleus : le pilier droit Rabah Slimani prend un carton jaune en mêlée https://t.co/9qrRzCVfZ2 pic.twitter.com/qFThTHw56Y

— News Rugby (@News_Rugby) November 11, 2017
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