Dupont, l’insouciance du XV de France

  • Antoine Dupont lors de Toulon - Toulouse en Top 14 le 10 septembre 2017
    Antoine Dupont lors de Toulon - Toulouse en Top 14 le 10 septembre 2017
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Auteur d’un début de saison impressionnant avec le Stade Toulousain, Antoine Dupont confirme tout l’étendue de son talent. A seulement 20 ans, le demi de mêlée des Bleus pourrait être l’une des grandes révélations face aux All Blacks (samedi, 20h45).

Avec son visage poupin, il dégage une certaine innocence. Mais ne vous laissez pas tromper par les apparences. A seulement 20 ans, Antoine Dupont est un compétiteur né, la nouvelle merveille du rugby français. Depuis ses débuts avec le Castres Olympique en 2014-2015, le natif de Lannemezan a connu une ascension fulgurante. Une trajectoire hors-norme qui lui a ouvert les portes de l’équipe de France en mars 2017 face à l’Italie (18-40), accompagnée d’une litanie de louanges.

"Quand c’est en bien, c’est toujours agréable de recevoir des compliments, souligne-t-il avant de relativiser. Il ne faut pas s’enflammer et écouter tout ce qu’on raconte. On sait tous que quand un joueur fait quelques bons matches, tous les journaux sont très contents d’écrire de bons articles mais quand la dynamique redescend, c’est plus compliqué. Ça marche dans les deux sens. Il faut rester mesuré."

Si on a été pris avec tous ces jeunes, c’est pour amener un élan de fraîcheur

Chef de file de cette nouvelle vague de joueurs français nés en 1996, à l’instar du demi d’ouverture du RCT Anthony Belleau, Antoine Dupont porte un nouveau vent d’espoir au sein d’un XV de France englué dans une spirale de mauvais résultats. "On se retrouve à cinq de la génération 96, rappelle-t-il. Si on nous avait dit ça quand on était ensemble, on n’y aurait pas forcément cru. On espère surtout pouvoir rester dans ce groupe."

Justement, en présentant son groupe, Guy Novès, le manager tricolore, soulignait ce mélange d’expérience et d’insouciance. Cette insouciance qui colle aux crampons du minot des Hautes-Pyrénées. "Si on a été pris, c’est pour amener cet élan de fraîcheur. Il faudra essayer de jouer comme on le fait en club sans avoir peur de prendre des initiatives et de jouer notre rugby."

Lundi après-midi, à l’issue d’un entraînement sur un terrain du CNR de Marcoussis, Guy Novès a éloigné le jeune Dupont du reste du groupe pour un aparté saisissant. Entre les deux hommes, la connexion saute au visage. "Guy a beaucoup d’aura, confie Dupont auteur de cinq essais depuis le début de la saison avec le Stade Toulousain. Au premier abord, il est assez impressionnant mais après on peut facilement discuter avec lui. Quand il a quelque chose à nous dire, que ce soit bon ou mauvais, il nous le dit toujours en face. Les choses sont claires et c’est plutôt bien dans la relation qu’on peut avoir entre un joueur et un entraîneur."

Affronter les All Blacks, c’est un rêve de gosse

En 2007, le 6 octobre, Antoine Dupont alors âgé de 11 ans était derrière son téléviseur pour contempler la victoire des Bleus face aux All Blacks en quart de finale de la Coupe du monde (20-18). Son premier grand souvenir ovale. Samedi soir, à Saint-Denis, il rencontrera vraisemblablement le mythe à la fougère argentée. "Si on nous avait dit quand on était jeune qu’on les affronterait, on aurait signé de suite, sourit le numéro 9 toulousain. C’est un rêve de gosse de jouer contre les All Blacks. Cette équipe fait rêver tout le monde depuis toujours. Les affronter, c’est une chance énorme…" Une chance qui, sur le sol français, tourne pourtant le dos aux Bleus depuis 2000 (et victoire 42-33 au Vélodrome).

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