Une nouvelle fois brillant, Serin a clairement bousculé la hiérarchie des 9

L’action a fait le tour de la planète rugby via les réseaux sociaux. La passe à la "Magic Johnson" de Baptiste Serin dans son dos pour Louis Picamoles est le geste de France - Nouvelle-Zélande, celui qui a aussi permis aux Bleus de revenir dans une partie qui avait mal tourné. Contre les All Blacks, alors qu’ils était menés 24-9 à vingt minutes de la fin, il fallait une sacrée dose de culot pour la tenter ! Surtout qu’il avait déjà, quelques secondes auparavant, réussi une passe à une main à genoux qui valait elle aussi le détour.

Des fulgurances qui ont tranché avec la copie bien plus anodine de Maxime Machenaud : Il nous a fait du bien, c’est sûr, dit du Girondin le pilier Cyril Baille. Il a fait une très belle rentrée. La chistera était osée, ça a marché, tant mieux, c’est tout bénèf’ pour lui. Le Toulousain ne croit pas si bien dire. Si Serin est entré en jeu à une demi-heure de la fin, alors qu’il n’avait joué que quinze et cinq minutes contre les Samoa et l’Australie, c’est à la fois parce que Machenaud ne s’est pas rendu indispensable et que le staff tricolore avait envie de voir un peu plus longtemps son jeune concurrent. Et ce dernier ne l’a pas déçu.

Titulaire pour le Tournoi ?

Durant cette Tournée, Guy Novès a donné à Maxime Machenaud les cartes pour s’imposer sur le long terme comme son demi de mêlée numéro 1. J’ai eu du temps de jeu, je me suis bien senti durant cette période, se convainc le champion de France. Il y a des choses intéressantes, à moi d’analyser le contenu de mes matchs mais je préfère parler du collectif.

Pas catastrophique mais trop neutre, le Racingman a laissé s’ouvrir une petite brèche dans laquelle la tornade Serin s’est engouffrée. Venu en spectateur au Stade de France, l’ancien demi de mêlée des All Blacks, Justin Marshall, a vu une passation de pouvoir ce samedi : Serin est plus rapide que Machenaud dans le jeu. Beauden Barrett n’était pas vraiment sous pression jusqu’à son entrée en jeu. Il amène de la vitesse à l’équipe de France et du danger à l’adversaire avec son aisance technique.

En Argentine, Baptiste Serin avait déjà envoyé des signes très positif à son sélectionneur, lui donnant envie de l’intégrer à son projet. Ce samedi, face à la meilleure équipe du monde, il a montré qu’il était prêt pour passer à l’étape supérieure. Guy Novès, qui a déjà grillé le Toulousain Sébastien Bézy, se résoudra t-il à bouleverser une deuxième fois sa hiérarchie des demis de mêlée ? Il lui reste deux mois avant Angleterre-France, premier match des Bleus au Tournoi des VI Nations, pour se décider.