"Le rugby champagne", cette spécialité désormais argentine

Par Rugbyrama
  • Martin Landajo, demi de mêlée de l'Argentine
    Martin Landajo, demi de mêlée de l'Argentine
  • Nicolas Sanchez - Argentine-Australie, 25 octobre 2015
    Nicolas Sanchez - Argentine-Australie, 25 octobre 2015
  • Daniel Hourcade, sélectionneur de l'Argentine - 25 octobre 2015
    Daniel Hourcade, sélectionneur de l'Argentine - 25 octobre 2015
  • Agustin Creevy, le talonneur et capitaine de l'Argentine - Octobre 2015
    Agustin Creevy, le talonneur et capitaine de l'Argentine - Octobre 2015
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INTERNATIONAL - Au contact des nations du Sud, les Argentins ont été contraints de changer leur style de jeu. Flamboyant, il a épaté lors du dernier Mondial. Les Tricolores sont prévenus avant le match de dimanche soir (23h10).

Le "French Flair", longtemps marque de fabrique du XV de France mais porté disparu ces dernières années, est désormais celle de l'Argentine, qui produit un rugby aussi efficace que séduisant dont souhaite s'inspirer le sélectionneur des Bleus Guy Novès. Le rugby champagne, maintenant c'est nous, lance ainsi Andrés Courreges, ex-talonneur des Pumas, de Grenoble et d'Auch.

La mutation s'est opérée à partir de 2012 lorsque le rugby argentin, faute d'être accepté dans le Tournoi des Six nations, a fait le pari de l'hémisphère Sud et du Four Nations, tournant ainsi progressivement le dos à son identité longtemps basée sur une grosse mêlée et le jeu au pied. Une demi-finale, avec la manière, lors de la Coupe du monde 2015, est venue conforter cette option stratégique des Pumas, l'adversaire des Bleus dimanche à Tucuman (nord), le fief du sélectionneur argentin Daniel Hourcade et de l'ouvreur Nicolas Sanchez.

Nicolas Sanchez - Argentine-Australie, 25 octobre 2015
Nicolas Sanchez - Argentine-Australie, 25 octobre 2015

Hourcade: "La France a toujours été une inspiration pour nous"

Ce virage, Guy Novès est déterminé à le prendre. Je voudrais que l'on essaye d'utiliser la superficie totale du terrain, toute la largeur, et donc aller vers un rugby de mouvement, qui s'inspire de ce qui a fait la réussite du rugby argentin, qui est pour moi un véritable exemple, expliquait-il ainsi lors de sa prise de fonction, en novembre.

A l'énoncé de ces propos, le visage de Daniel Hourcade s'illumine. Il savoure l'hommage. Que Guy Novès dise ça, en vérité, ça m'émeut, ça me remplit de fierté, venant d'une personne aussi importante, qui a eu tant de succès... La France a toujours été une inspiration pour nous. La France a toujours essayé de jouer un rugby champagne, c'est notre exemple depuis l'enfance, se souvient-il.

Daniel Hourcade, sélectionneur de l'Argentine - 25 octobre 2015
Daniel Hourcade, sélectionneur de l'Argentine - 25 octobre 2015

En 1994, 1995, poursuit l'ancien demi de mêlée, j'ai eu la chance d'apprendre (ce rugby) un peu à La Rochelle. Le rugby français m'a ouvert l'esprit, (à) ce jeu en mouvement, ce que disait (Pierre) Villepreux.

Une conversion forcée

Il faudra cependant attendre près de 20 années et l'inclusion dans le Four Nations pour que les Pumas, forcés, changent de style. Sans le Four Nations, cela aurait pris plus de temps. Il nous a fait murir rapidement. La première année (en 2012, avec Santiago Phelan comme sélectionneur), on n'avait pas cette idée de jeu et on a vu rapidement qu'on ne pouvait pas rivaliser avec les super puissances, convient Hourcade.

Les Argentins ont mis cette saison un deuxième pied dans l'hémisphère sud via la franchise des Jaguares, qui participe au Super Rugby. Avec les mêmes joueurs que les Pumas, fait sans précédent dans l'histoire du rugby mondial, une même méthodologie et philosophie de jeu, également appliquée par toutes les sélections de jeunes.

Agustin Creevy, le talonneur et capitaine de l'Argentine - Octobre 2015
Agustin Creevy, le talonneur et capitaine de l'Argentine - Octobre 2015

La relève est là

Pour ne pas rééditer ce qui s'est passé après 2007 (et la 3e place à la Coupe du monde). C'était un groupe de joueurs excellents mais quand ils sont partis, il n'y avait pas de relève. Aujourd'hui, si un joueur s'en va, il y a une solution, explique Hourcade, citant en exemple les Pumitas, qualifiés pour les demi-finales de la Coupe du monde des moins de 20 ans cette semaine.

Tu vois l'hémisphère nord, le Top 14, c'est un style de jeu, tu regardes l'hémisphère sud, c'est un autre style de jeu, ajoute-t-il. Il n'y en a pas un meilleur que l'autre, ils sont différents. Nous on aime ce style et on le joue.

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