Les Lions doivent continuer de vivre... et pour longtemps

  • CJ Stander et Conor Murray (Lions britanniques) - 8 juillet 2017
    CJ Stander et Conor Murray (Lions britanniques) - 8 juillet 2017
  • Kieran Read (All Blacks) et Sam Warburton (Lions) - 8 juillet 2017
    Kieran Read (All Blacks) et Sam Warburton (Lions) - 8 juillet 2017
Publié le Mis à jour
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TEST-MATCH - La tournée des Lions britanniques en Nouvelle-Zélande vient de se terminer et nous avons encore des étoiles plein la tête. Pourtant, certains souhaitent vivement que cette sélection ne voit plus le jour et le clament ouvertement. On ne peut que le déplorer tant elle a procuré des émotions fortes. Et ce de tout temps...

Quel scénario ! Quel suspense ! On n’en doute pas une seule seconde : vous - comme nous - l’attendiez avec impatience cette tournée des Lions en Nouvelle-Zélande. Nous espérions sincèrement que le choc entre cette constellation d’étoiles britanniques et les doubles champions du monde en titre atteigne des sommets de jeu, bien loin du sacro saint physico-physique rugby du Top 14. On a eu droit à une intensité folle. Et un dernier test mémorable. Ce genre de rencontres qui vous fait aimer le rugby. Les All Blacks font rêver. Les Lions britanniques aussi. Et dire que certains voudraient leur mort...

Oui, vous avez bien lu : des voix s’élèvent pour voir disparaître cette équipe "magique". Outre-Manche, les Lions font tiquer. Quelle hérésie pour les clubs - majoritairement anglais - de perdre leurs meilleurs joueurs en fin de saison et de les voir intégrer cette sélection pour un voyage dans l’hémisphère Sud ! Ils déplorent par ailleurs un calendrier démentiel. Entre nous, heureusement que certains présidents de clubs anglais n’évoluent pas en Top 14 : ils n’auraient plus un seul cheveu sur la tête avec tous les doublons.

Kieran Read (All Blacks) et Sam Warburton (Lions) - 8 juillet 2017
Kieran Read (All Blacks) et Sam Warburton (Lions) - 8 juillet 2017

Une partie de l'héritage du rugby

Les Lions britanniques, c’est avant tout une partie de l’héritage du rugby. Le mythe. La base. Difficile de concevoir notre sport sans cette équipe de rêve (elle existe depuis 1888). Ce serait comme si on supprimait les Barbarians, ou bien qu’on interdisait le Haka ou annuler le Tournoi des 6 nations... Et puis, les Lions, ce n’est qu’une fois tous les quatre ans. Ce n’est pas comme si les présidents de clubs devaient laisser partir chaque fin de saison leurs meilleurs joueurs. Un "tel" effort n’a vraiment rien d’insurmontable. Surtout quand ce sont pour les bienfaits et la belle image de notre sport.

Les Lions, c’est aussi une part de magie. On n’en doute pas : vous avez été nombreux à avoir griffonné sur un bout de papier votre composition favorite. Marquer un nom, puis le barrer, se gratter la tête et finalement faire un choix. Sexton ? Russell ? Biggar ? Ford ? Choix cornélien à l’ouverture, certes, mais quel plaisir de se mettre un temps dans la peau du sélectionneur des Lions. Et puis, quel plaisir aussi de voir cette équipe affronter des provinces locales. Le match d’une vie pour certains joueurs peu exposés. Le rugby, c’est aussi ça.

Sur le terrain, le spectacle n’est jamais absent. Il y a eu le chef d’œuvre de l’édition 1971 où la sélection britannique, articulée autour des légendes galloises JPR Williams, Barry Jones, Gareth Edwards ou Gerald Davies, remporta pour la première fois la tournée en Nouvelle-Zélande (fait encore unique). 1974 a frôlé la perfection avec 21 victoires et 1 nul en 22 rencontres en Afrique du Sud. Sans oublier les moments mémorables en coulisses avec notamment l’incroyable discours de motivation de l’Ecossais Jim Telfer en 1997 et "son putain d’Everest".

Pour au moins 12 ans encore...

2017 restera un très bon cru. Impossible de dire le contraire. La Nouvelle-Zélande, qui recevait, était (quasiment) au sommet de son art. Les Lions allaient-ils les renverser ? Ils les ont sérieusement bousculés. Ce qui n’est pas rien, d’autant plus que les All Blacks étaient en plein cœur de leur saison et que les Britanniques achevaient une saison interminable. Quoi qu’il en soit, on n’a pas vu once de fatigue chez eux. A méditer.

Face à ces critiques et plaintes, le directeur exécutif de la Fédération anglaise, Ian Ritchie, a tenu à éclaircir la situation : les tournées des Lions se joueront au moins lors des douze prochaines années. Nous voilà rassurés. En partie toutefois. En effet, les matches face aux équipes locales seraient menacés. Si tel était le cas, la tournée perdrait de son charme. C’est une certitude. Il semble nécessaire de préserver notre culture. Longue vie aux Lions...

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