Hernandez, le couteau suisse des Pumas

Par Rugbyrama
  • Juan Martin Hernandez face à Kieran Read - Argentine Nouvelle-Zélande - septembre 2014
    Juan Martin Hernandez face à Kieran Read - Argentine Nouvelle-Zélande - septembre 2014
  • Juan Martin Hernandez - Argentine Australie - octobre 2013
    Juan Martin Hernandez - Argentine Australie - octobre 2013
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Capable d'évoluer à plusieurs postes des lignes arrières avec une facilité déconcertante, Juan Martin Hernandez est le "monsieur plus" des Pumas.

Peu importe son poste, hier arrière puis ouvreur, aujourd'hui centre: à 32 ans, Juan Martin Hernandez reste ce talent brut capable de fulgurances, le guide de la ligne arrière de l'Argentine, opposée à la France samedi. Qui pour succéder à James O'Connor à Toulon à partir de janvier ? Hernandez ! François Trinh-Duc se brise un tibia en octobre ? Le nom d'Hernandez est de nouveau évoqué du côté de Montpellier pour le remplacer... "El Mago" (le Magicien) a beau approché de la fin de sa carrière, il reste ce 'couteau suisse' bourré de talent, capable de jouer à tous les postes ou presque derrière.

Le super polyvalent

"Cette polyvalence a fait que j'ai été assez bon partout, mais spécialiste en rien. Ce n'est pas un regret: cela m'a permis d'être très peu remplaçant. Cela m'a beaucoup enrichi comme joueur, souligne l'Argentin (51 sélections), de retour à Paris, "(sa) ville", où il passé 10 ans (au Stade français puis au Racing) et "possède toujours un appartement". Cette polyvalence, ainsi que la concurrence et de nombreuses blessures, l'ont également empêché de se fixer à un poste avec l'Argentine, où il a débarqué comme un Ovni à 21 ans.Il était gavé de talent. Depuis très jeune, on entendait beaucoup parler de lui. Le monde du rugby est petit à Buenos Aires, et même si j'étais déjà en France, j'avais entendu parler de lui, raconte Gonzalo Quesada, manager du Stade français qui terminait sa carrière chez les Pumas quand Hernandez la commençait.

D'abord arrière, il a ainsi dû attendre 2007 pour être placé à l'ouverture, son poste de prédilection, lors de la Coupe du monde en France où l'Argentine a pris une historique troisième place.C'était un 10 avec un talent fou, capable de débloquer une rencontre et de nombreuses variations au pied. Cela l'a rendu différent, ainsi que son incroyable défense en un contre un, jamais vue chez un ouvreur des Pumas. Il a un peu cassé les codes de l'ouvreur argentin, poursuit Quesada. Depuis cet été, il joue centre, où sa vista colle parfaitement au jeu plus offensif prôné par Daniel Hourcade, et où il peut soulager l'ouvreur Nicolas Sanchez.

Juan Martin Hernandez - Argentine Australie - octobre 2013
Juan Martin Hernandez - Argentine Australie - octobre 2013

Le papa des Pumas

(Hourcade) a besoin de bouger plus le ballon au milieu, d'aller vers l'extérieur et de proposer un plus gros volume de jeu (que son prédécesseur Santiago Phelan, NDLR). Et il a besoin de quelqu'un qui parle et organise derrière, explique Hernandez.J'ai eu un peu de mal au début. Je jouais plus comme un deuxième 10, mais l'équipe n'avait pas besoin de ça. Parfois, il fallait redresser les courses alors que j'étais plus habitué à passer le ballon. Petit à petit, j'ai trouvé le bon équilibre. Mais plus qu'un rouage essentiel des Pumas, Hernandez fait figure de "papa de la ligne d'arrières et de tout le rugby argentin", affirme l'ailier Juan Imhoff.Dès qu'il ouvre la bouche, ce qui lui arrive peu, tout le monde l'écoute. Pour nous, jeunes arrières, c'est même plus que notre papa: car un papa, on le défie parfois! Mais lui non, personne ne le contredit" ajoute, rieur, le Racingman.

Hernandez, "rugbyman (encore en activité) le plus connu en Argentine d'après son coéquipier Marcelo Bosch, est effectivement homme de peu de mots :Je parle, mais sur le terrain, et de rugby. Devant le groupe, il y a un capitaine et d'autres joueurs qui ont cette capacité. Quesada confirme ce côté 'Docteur Jekyll et Mister Hyde' :A son arrivée, il était très réservé, humble, respectueux des anciens et pas du tout arrogant ni frimeur, contrairement à la plupart des jeunes doués. Mais une fois sur la pelouse, il était complètement décomplexé ! Nul doute qu'il le sera de nouveau samedi au Stade de France, théâtre de ses exploits passés. Qu'il ait été ouvreur, arrière ou centre.

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