En manque de rythme, les Bleus ont sombré
Le XV de France n'a pas su tenir le rythme imposé par l'Australie samedi (50-23) à Brisbane en ouverture de sa tournée de juin, perdant totalement le fil de la partie en raison de l'intensité.
Avec une équipe dont les états de forme étaient si disparates, il serait tentant a posteriori d'affirmer que la déculottée reçue au Suncorp Stadium était prévisible (50-23). Parmi les Bleus, certains étaient franchement à court de compétition, à l'image de Frédéric Michalak, Félix Le Bourhis ou Guilhem Guirado, qui n'avaient pas joué depuis un mois, Fulgence Ouedraogo qui, selon son propre calcul, n'avait "pas disputé 80 minutes depuis huit mois", ou encore Sébastien Vahaamahina, qui n'a cumulé que 50 minutes sur les terrains en trois mois.
Saint-André: "A chaque fois qu'on a perdu le ballon, on s'est fait punir"
La remise dans le bain a été dure face à des Wallabies en pleine forme. Dépassé par le tempo australien, le XV de France n'a rivalisé qu'une petite vingtaine de minutes avant de sombrer et d'encaisser sept essais. "J'ai l'impression que l'on a besoin de hisser notre niveau athlétique et technique quand la vitesse s'accroît, constate l'entraîneur des avants Yannick Bru. Ces Wallabies ont un mix vitesse-puissance qui est supérieur au nôtre". "Tous les joueurs disent qu'ils ont vu une grosse différence entre le rugby qu'ils pratiquent tous les week-ends en Top 14 et celui qu'ils viennent de vivre aujourd'hui", poursuit l'ancien talonneur international.
Mis sous pression par la rapidité d'exécution des Wallabies, les Bleus ont perdu totalement la maîtrise du match en enchaînant les erreurs individuelles et collectives, notamment en défense. "Le rugby de haut niveau, à cette intensité, c'est une cordée, métaphorise Bru. Dès qu'il y en a un qui fait une erreur, il entraîne toute la cordée au fond du précipice". Les Français ont peut-être aussi péché par gourmandise en tentant de rivaliser dans le même registre en début de match. Sans avoir la même efficacité au final, malgré des belles percées de Yoann Huget ou Wesley Fofana. "A chaque fois qu'on a perdu le ballon, on s'est fait punir", se lamente le manager Philippe Saint-André, appelant ses joueurs à "mieux gérer les temps forts et temps faibles". "On panique trop", ajoute-t-il en pointant l'incapacité à fermer les vannes ouvertes par les Wallabies. "Il y a eu beaucoup de rythme, il faut l'accepter, vivre avec et ne pas être effrayé, exhorte-t-il. On est à 15 mois d'une Coupe du monde et ce sera cette vitesse et cette intensité là."
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