Taumalolo, la France a changé sa vie

  • Joie Sona Taumalolo - tonga france - octobre 2011
    Joie Sona Taumalolo - tonga france - octobre 2011
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Inconnu des Français lors du Mondial 2011, le pilier tonguien Sona Taumalolo, s'est fait une réputation à Perpignan depuis. Et va retrouver les Bleus samedi.

Le pilier tonguien Sona Taumalolo, le "fou" qui invectivait tout sourire le XV de France lors de la rencontre mémorable du Mondial 2011, retrouve samedi les Bleus avec un nouveau statut acquis en Top 14, où il fait désormais carrière. "Quand je l'ai vu à la télé, je me suis dit 'c'est quoi ce fou ?' ", sourit l'ailier Sofiane Guitoune qui l'a vu débarquer à Perpignan un an plus tard. "Il est toujours comme ça, c'est son tempérament. Dans le vestiaire, il est discret, timide, il ne parle pas bien français mais il est rigolo. Par contre sur un terrain, il fait moins rire", rigole le Catalan.

Le 1er octobre 2011 face à la France, Fakaa'nalua Ki Alisona Taumalolo est un joueur anonyme de la franchise néo-zélandaise des Chiefs avec sept petites sélections à 30 ans. Ce jour-là, il est remplaçant mais son entrée en jeu à la 48e minute changera sa vie. Ses cris stridents et ses défis lancés, hilare, aux Bleus lors d'une ultime série de mêlées ont fait le tour de la planète.

Taumalolo: "Tout de suite une offre de Perpignan"

Lui se défend de toute provocation: "J'étais en transe, j'étais ailleurs, j'étais quelqu'un d'autre. J'aurais pu pousser des mêlées encore pendant un match entier, raconte-t-il. Je suis souvent surexcité quand je joue. J'étais juste heureux et fier, j'ai toujours voulu représenter mon pays. Deux semaines avant, face aux All Blacks, j'avais pris conscience de ma chance d'être là". "Après le match (contre la France), j'ai reçu tout de suite une offre de Perpignan. J'étais surpris", poursuit-il. Il ne mettra que quelques semaines à accepter l'offre pour venir en France à partir de 2012.

Décomplexé, il réalise une saison 2012 extraordinaire avec les Chiefs, inscrivant neuf essais sur la route du titre en Super-15. Il sera élu meilleur pilier du championnat de la saison, la consécration pour cet enfant bercé au rugby dans son village de Ha'akame. "On adorait jouer. On n'avait pas toujours un ballon mais on faisait avec une noix de coco, une sandale... J'ai toujours voulu être un joueur professionnel", se souvient-il. A 21 ans, il part à l'aventure pour la Nouvelle-Zélande "pour jouer sérieusement au rugby et tenter d'en faire une vie". Il joue d'abord à XIII puis rejoint le club de XV d'Hawkes Bay. "Je travaillais six mois dans une usine de fabrication de boîtes et paniers et six mois je jouais au rugby", détaille-t-il.

Son surnom: "Dangerous"

L'habituel troisième ligne a découvert le poste de pilier. "La première fois que j'ai essayé, j'ai détesté. C'était vraiment physique, plein de chocs et technique. J'ai lutté pendant un an, j'ai pensé plusieurs fois à arrêter. Puis je me suis amélioré et j'ai apprécié. Maintenant j'adore faire des mêlées et je suis un pilier heureux", sourit-il. Il ne connaissait rien du Top 14, et encore moins de Perpignan. Il a même failli ne jamais partir. "Ma très bonne saison m'a donné envie de rester. Ils (les Chiefs) voulaient que je reste aussi, mais j'avais déjà signé. Ca a été difficile, je voulais à la fois rester mais partir", explique-t-il.

"Le jeu est différent ici. Ca a été dur au début, je ne savais pas trop ce qu'il fallait que je fasse, j'ai beaucoup appris. Mais j'adore mon choix", assure le joueur qui s'est imposé en titulaire à gauche de la mêlée de l'Usap, où on le surnomme "Dangerous". "Sur le terrain, c'est un soldat", prévient Guitoune. "Quand il est en confiance, il fait ce qu'il veut", ajoute le demi de mêlée des "Aigles de mer" Taniela Moa. Samedi au Havre, "les Français se souviendront forcément de 2011", anticipe Taumalolo. Et lui ne sera plus un inconnu.

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