Un élève doué

Par Rugbyrama
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Maxime Médard sera titulaire pour la troisième fois consécutive samedi face à l'Australie. Discret en dehors du terrain, presque timide, l'arrière toulousain se fait tout doucement sa place dans cette équipe de France. Visiblement, il apprend vite.

Quand il parle, il faut prêter l'oreille. Vocalement, devant les journalistes, Maxime Médard est plus proche d'un Nicolas Mas ou d'un David Marty que d'un volubile Jean-Baptiste Elissalde. Quoi de plus normal, après tout. Médard est le petit dernier à Marcoussis. Cette tournée de novembre, c'est son baptême du feu. Pour l'instant, aux deux tiers du chemin, l'arrière du Stade toulousain tient bien son rang. Il n'a pas démérité face à l'Argentine, avant de marquer le premier essai de sa carrière internationale le week-end dernier contre les Pacific Islanders.

Un premier bilan globalement positif. "Maxime a répondu à nos attentes, assure Emile N'Tamack, en charge des lignes arrières. On connait ses qualités et on lui demande de jouer comme il sait le faire. Il est rigoureux et il écoute." Un élève appliqué, en somme. Et plutôt doué. Julien Malzieu, qui découvre son partenaire toulousain depuis trois semaines, ne cache pas une certaine admiration. "Il a le rugby dans les jambes et dans les mains, juge l'ailier clermontois. C'est agréable de jouer à ses côtés car il comprend vite. Il ne nous a pas fallu longtemps pour trouver des repères. J'ai beaucoup apprécié de le découvrir pendant cette tournée."

Inoubliable Marseillaise

De son propre aveu, il est assez sensible au stress. Il l'avait confié avant ses grands débuts contre l'Argentine. Là aussi, il semble avoir surmonté ses angoisses. "J'avais besoin d'un match pour me rassurer et sentir vraiment que je faisais partie de cette équipe. Je ne me sens surtout pas installé, mais ça va mieux qu'il y a deux semaines. C'est normal d'ailleurs." La présence de ses grands frères toulousains, comme Cédric Heymans, Yannick Jauzion ou Thierry Dusautoir, lui ont facilité la vie, mais tout le monde a tout fait pour le mettre à l'aise. " Avant le match contre les Pumas, raconte Médard, au Vélodrome, Sébastien Chabal est venu me parler. Il m'a dit de ne pas m'en faire, d'être bon sous les chandelles et que tout irait bien. Ca m'a fait beaucoup de bien."

Ce match à Marseille reste pour l'heure son souvenir le plus fort. Pas tant la rencontre en elle-même d'ailleurs que ce qui a précédé. Pour sa première en bleu, toute sa famille était là. Le rêve. "J'ai quand même connu quelques galères et il n'y a pas si longtemps que ça, j'étais très loin de l'équipe de France. Alors jouer à Marseille devant mes parents et mes amis, c'était incroyable." Avec en point d'orgue une Marseillaise qu'il n'oubliera pas. " Elle était tellement belle. C'était un moment super fort ." Il y a quelques mois, il en aurait pleuré. Plus maintenant. C'est aussi ça le métier qui rentre. "A Cardiff, pour la finale de la H Cup contre le Munster, j'avais ressenti une émotion énorme et j'avais lâché quelques larmes. Mais j'y avais laissé trop d'énergie. Il ne faut pas tout lâcher comme ça avant le coup d'envoi. Aujourd'hui, j'essaie de rester calme et de savourer chaque seconde ."

Samedi soir, il aura de nouvelles découvertes à "savourer." Sa première sélection au Stade de France, et surtout sa première confrontation avec un des trois géants du Sud. "Je ne m'en fais pas une montagne, mais c'est vrai que l'Australie, c'est un gros morceau", estime le Toulousain. Mais il est prêt à relever le défi. "Pour l'instant, nous avons gagné deux matchs mais il va falloir élever notre niveau de jeu pour espérer les battre. Ce serait bien de finir sur un exploit." Pour l'apprenti bleu, ce serait une nouvelle marche de franchie sur l'escalier de la gloire.

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