Thiery : "Tête haute"

Par Rugbyrama
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L’arrière des Bleus Benjamin Thiery est rentré chez lui, sur la côte basque, ce matin. Il a mis un terme à une longue saison, conclue par deux grosses défaites en Australie. Mais si le jeune international a encaissé 177 points lors de ses quatre premières

Comment allez-vous ?

Benjamin THIERY : Ça va. Pour l'avoir vécu l'an dernier, je sais que le voyage retour est plus facile que l'aller. Le moral est bon. Les vacances arrivent et ça va faire beaucoup de bien. C'est une longue saison, une saison interminable qui prend fin... Je vais partir en vacances et couper de toute activité sportive pendant une semaine. J'en ai besoin. J'aurai ensuite trois semaines pour relancer la machine.

Quels enseignements tirez-vous de cette tournée ?

B.T. : Ce que je me dis, c'est qu'il nous reste beaucoup de progrès à faire, au niveau de la préparation notamment. On l'a vu, les Australiens ont été beaucoup plus frais que nous. Certes, nous avons eu moins de temps qu'eux pour préparer ces matchs mais l'aspect physique a vraiment fait la différence selon moi. Ils nous ont pris là-dessus ; je ne crois pas qu'ils soient plus magiques que nous. Après, c'est vrai que leur collectif est mieux rôdé. Mais cela fait des années qu'ils jouent ensemble. Nous, cela fait quelques heures seulement si je peux m'exprimer ainsi.

A titre personnel, quel est votre bilan ?

B.T. : C'est aux entraîneurs d'analyser mes performances mais je suis assez content. J'ai rendu une meilleure copie qu'en Nouvelle-Zélande et j'en suis heureux parce que j'avais beaucoup travaillé à mon retour de tournée la saison dernière. Je me dis que ça paye. J'étais plus à l'aise contre les Australiens, j'ai plus eu les moyens de montrer mes atouts offensifs. C'est encourageant.

Vous avez quand même encaissé 177 points en 4 sélections. N'est-ce pas difficile à vivre ?

B.T. : Il faut remettre les choses dans leur contexte. Les tournées de juin ne sont jamais faciles. C'était la première fois que je voyais certains mecs, la première fois que je leur faisais une passe, la première fois que je leur parlais... Dieu sait qu'au rugby ces petites choses font la différence. J'ai peut-être pris 177 points, mais je ne vais pas cracher dessus. J'ai défendu mon pays, ma patrie, ma nation et j'en suis le plus heureux du monde. Après, j'ai fait ce que j'ai pu. C'est vrai que 177 points, c'est frustrant mais cela reste des chiffres.

"Le Top 14 est en bas de l'échelle"

N'y a-t-il pas toute de même un sentiment d'impuissance ?

B.T. : Ça fait partie du jeu et en partant, on savait à quoi s'attendre. Ces défaites n'ont pas entamé mon envie de faire partie de cette équipe de France. Perdre d'un point ou de quarante points, c'est un peu pareil... J'ai toujours tout donné et je n'ai pas de gros regrets. Je ne rentre pas la tête basse. Elle est justement haute et fière. Mon objectif maintenant est de grandir avec cette équipe de France. Ce serait énorme de pouvoir gagner avec elle. Cela passera par un gros travail en club, pour montrer que j'ai ma place.

La polémique fait rage en ce moment sur l'incohérence de ces tournées. Quel est votre avis sur cette question ?

B.T. : Il peut y avoir beaucoup de débats à ce sujet... Personnellement, j'aurais du mal à critiquer puisque ces tournées ont fait de moi le plus heureux du monde. Après, je dois avouer que nous avons senti le poids de la saison dans nos jambes sur la fin des matchs. Ça laisse forcément une frustration parce que tu donnes tout ce que tu as mais que tu n'es, de toute façon, pas à 100%. Il est évident que le championnat est trop long et que c'est l'équipe de France qui le paye. Beaucoup d'étrangers arrivent, les joueurs sont fatigués... Il y a des choses à rectifier, c'est sûr.

Marc Lièvremont a dit ce week-end que le Top 14 était un "mauvais championnat". Etes-vous d'accord ?

B.T. : Il faut avouer qu'il y a une vraie différence entre les équipes de haut et de bas de tableau. Le championnat anglais est de grande qualité, le Super 14 est excellent et c'est vrai que le Top 14 se situe un cran en-dessous. On est en bas du classement. Ailleurs, c'est du haut niveau en permanence, à chaque match. Nous, on a le droit à l'erreur. Un en-avant à 5 mètres de l'en-but ou une passe un peu en arrière est rattrapable en championnat. En Australie, si tu rates un plaquage, tu te rends compte qu'il y a quatre joueurs dans l'intervalle ! Je crois qu'on a surtout vu le manque de niveau du Top 14 dans le premier quart d'heure de la deuxième mi-temps du premier match. Nous avons baissé de rythme, comme cela arrive souvent en championnat, alors que les Australiens ont gardé le leur.

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