Quesada, botte secrète?

Par Rugbyrama
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Semaine spéciale pour Gonzalo Quesada. L'ancien buteur des Pumas officie désormais au service du XV de France, comme spécialiste du jeu au pied. Samedi soir, quand les Bleus croiseront l'Argentine à Marseille, il sera forcément partagé. Mais son rôle voit

Samedi soir, il aura forcément un petit moment de déchirement à l'heure des hymnes. A l'instar de Fabien Galthié, consultant technique au sein de l'équipe d'Argentine, Gonzalo Quesada roule lui pour le XV de France. "Forcément, ce sera un peu spécial pour moi, avoue l'ancien buteur des Pumas. Juan et Rodrigo (NDLR: Hernandez et Roncero) sont de vrais amis et ils m'ont bien chambré. Mais ils sont fiers pour moi, fiers que mon travail soit reconnu." L'ancien buteur des Pumas a en effet intégré le staff tricolore au printemps dernier, avant la tournée en Australie. Sa mission? Le jeu au pied. A travers un travail spécifique et individualisé, Quesada est chargé de faire progresser les internationaux français.

Tout a commencé à la fin de l'année dernière, par un coup de fil d'Emile N'Tamack, alors que Quesada se trouvait en Argentine. L'intéressé réfléchit puis décide de tenter l'aventure. "Nous avons repris contact au mois de mars car j'avais finalement décidé de rester à Paris J'ai présenté mes idées. Il y avait plusieurs candidats. Début mai, on m'a confirmé que j'étais invité à remplir cette mission et à partir en Australie." En la matière, l'ex-ouvreur du Stade Français, de Toulon ou Narbonne, possède il est vrai quelques références qui ont convaincu les patrons des Bleus. Meilleur marqueur de la Coupe du monde 1999, Quesada reste également le meilleur réalisateur de l'histoire de la sélection argentine, avec 486 points en 38 sélections.

Travail technique et mental

Depuis le début de la saison, il bourlingue donc aux quatre coins du Top 14. Quand il arrive dans un club, il travaille avec un joueur ciblé par Marc Lièvremont et ses acolytes. "Le staff décide qui je dois aller voir, explique Quesada. Ça peut être un joueur déjà international, ou un joueur qu'ils ont l'intention de voir lors des prochaines échéances." Ainsi, début octobre, un rendez-vous avait été fixé à Toulouse avec Maxime Médard, qui allait être appelé pour les tests de l'automne. "On travaille pendant une journée, reprend l'Argentin. On essaie d'identifier la technique spécifique du joueur. Puis on décèle ce qui va, ce qui ne va pas. Mais l'identité de chacun doit être préservée. Il ne s'agit pas de tout changer, mais d'ajuster. On tente de faire du qualitatif."

Essentiellement technique, son travail doit toutefois permettre aux joueurs concernés d'améliorer leur approche mentale du jeu au pied. "Attention, je ne suis surtout pas un psy, précise Quesada. Le coup de pied doit rester un geste naturel. Mais comme dans tout exercice de précision, le mental joue beaucoup. Et à travers un travail par imagerie mentale, on peut permettre de trouver davantage de tranquillité. Le but, c'est qu'une fois dans le contexte du match, le joueur ne réfléchisse plus." Un travail de longue haleine, destiné à porter ses fruits sur le long terme, même s'il veut croire que les premiers effets se feront sentir rapidement. "Malheureusement, regrette-t-il, j'ai vu pour l'instant Parra, Médard, Trinh-Duc et Beauxis, et les deux derniers ont déclaré forfait pour le match de samedi."

Heymans: " Je pense qu'il peut nous faire du bien"

Outre son travail individualisé en club, Gonzalo Quesada participe également aux regroupements du XV tricolore. Cette semaine, à Marcoussis, l'Argentin a notamment conseillé Cédric Heymans et David Skrela. Les joueurs semblent adhérer au projet. "Je pense sincèrement qu'il peut nous faire du bien, juge Heymans. On a décortiqué quasiment tous les coups de pied que j'ai pu donner depuis le début de la saison,. C'est impressionnant. Il te dit 'là, ça va, là, au contraire il y a tel ou tel chose qui ne va pas'. On parle beaucoup technique."

Pour le taquiner, on évoque une forme de trahison vis-à-vis de ses compatriotes. Il s'en amuse et assure qu'il n'a donné aucun tuyau à Lièvremont. "Vrai, confirme Heymans. Il ne se concentre que sur nous. On ne parle pas du tout des Argentins. Le but, ce n'est pas qu'il nous permette de battre les Pumas, mais de nous faire progresser dans nu domaine bien spécifique." Pas d'ambiguïté, donc. N'empêche. Sa situation se complique à mesure que le match de samedi se rapproche. "Plus ça va, plus je vais prendre du recul. Marc l'a très bien compris", sourit Gonzalo, avant d'avouer: "Je ne triche pas. Le maillot qui m'a fait rêver, c'est celui des Pumas. Je ne mélange pas. Mais je suis très fier qu'un grand pays de rugby comme la France m'accorde sa confiance. C'est une rencontre professionnelle et humaine."

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