Les incorrigibles

Par Rugbyrama
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Malgré les mises en garde répétées du staff pendant la semaine, les Bleus ont longtemps joué à l'envers face aux Pacific Islanders. Cela a valu aux Tricolores un gros coup de gueule de Marc Lièvremont à la mi-temps d'une rencontre qui laisse finalement un

Le XV de France version Lièvremont peut, parfois, être un élève doué. Mais il ne récite pas bien ses leçons. Toute la semaine, à Marcoussis, les Bleus, consciencieux, ont martelé qu'il ne fallait pas sous-estimer les Pacific Islanders. Ils ont insisté, tous en choeur, sur l'absolue nécessité de ne pas partir dans tous les sens, de structurer leur jeu. Malheureusement, à Sochaux, leurs actes se sont avérés en contradiction avec leurs paroles, surtout au cours d'une première période bâclée et extrêmement décevante. Ils savaient ce qu'ils ne devaient pas faire. Ils sont pourtant tombés dans le panneau, énorme, qu'ils n'avaient pas manqué de brandir eux-mêmes en guise d'avertissement. "On a été très Français dans la façon dont a abordé ce match, même s'il y a eu beaucoup de sérieux dans la semaine", note le patron des Bleus, remarquable de lucidité.

Comment expliquer que les Français aient pu à ce point tomber dans tous les pièges que n'avait pas manqué de relever le staff tricolore? Marc Lièvremont a dû se poser la question. A la pause, le sélectionneur a d'ailleurs soufflé dans les bronches bleues, pour le plus gros coup de gueule de sa première année à la tête de l'équipe nationale. " La première mi-temps m'a passablement agacé , a-t-il avoué. On a joué à la Fidjienne, on a fait ce qu'il ne fallait pas faire, on a perdu des ballons. On a été indiscipliné et on est tombé dans un hourra-rugby. On aurait souhaité mettre de l'ordre dans ce désordre et ça n'a pas été le cas. " Son capitaine Lionel Nallet abonde dans le même sens. "On n'a pas respecté ce qu'on avait fait pendant la semaine, regrette le Castrais. On a voulu jouer beaucoup de ballons. Jouer n'est pas forcément un problème mais on a fait un peu n'importe quoi ."

Nallet: "Créer notre identité de jeu"

Visiblement, cette remise en place a porté ses fruits, la prestation française fut nettement plus soignée après la reprise et fut logiquement récompensée de trois essais de Heymans, Picamoles et Médard. Mais on n'oubliera pas que l'infériorité numérique ilienne a bien aidé les Bleus, qui ont logiquement pris le dessus physiquement. Maxime Médard ne s'y trompe pas. "On s'est fait plaisir, mais il ne faut pas oublier qu'ils étaient à 14 et nous à 15", relève l'arrière toulousain. Comme le note Julien Malzieu, le score final est plutôt "flatteur. Il ne reflète pas ce que cela aurait pu donner à 15 contre 15 ", admet le Clermontois.

Globalement, ce festival offensif tardif, pas plus que cette deuxième victoire consécutive, n'aura pas suffi à faire oublier les approximations des 40 premières minutes. L'escapade franc-comtoise laisse donc un arrière-goût d'inachevé. Comme si ce neuvième match de l'année 2008 n'avait pas permis, pas davantage que les précédents, de trouver un fil conducteur dans le jeu français. Cette équipe se cherche encore. "La semaine dernière, constate Nallet, on n'avait quasiment pas joué contre l'Argentine. Là on a voulu jouer tous les ballons. Il faut qu'on arrive à créer notre identité de jeu."

Pour l'heure, l'équipe de France soulève davantage de questions qu'elle n'apporte de réponses. Dans une semaine, elle aura tout intérêt à ne pas se tromper trop longtemps dans son appréhension de la rencontre, car l'Australie n'est pas les Pacific Islanders. "Il faudra être plus réaliste, car il y aura moins d'occasions", prévient Yannick Jauzion. "Notre deuxième mi-temps nous donne raison: en jouant collectif, on a fait de très bonnes choses ", veut positiver Imanol Harinordoquy. Reste à appliquer ce précepte sur 80 minutes. Nul doute que les Français savent ce qu'ils auront à faire pour battre les Wallabies. Ils le martèleront à Marcoussis. Il faudra ensuite l'appliquer à Saint-Denis...

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