Comment la France va-t-elle battre le Canada ?

  • Rabah Slimani (XV de France) face à l'Italie - 19 septembre 2015
    Rabah Slimani (XV de France) face à l'Italie - 19 septembre 2015
  • Ciaran Hearn plaqué par Tommaso Benvenuti - Italie Canada
    Ciaran Hearn plaqué par Tommaso Benvenuti - Italie Canada
  • Pascal Papé - deuxième ligne de la France - France-Italie - 19 septembre 2015.
    Pascal Papé - deuxième ligne de la France - France-Italie - 19 septembre 2015.
  • L'essai de DTH Van der Merwe pour le Canada face à l'Italie - 26 septembre 2015
    L'essai de DTH Van der Merwe pour le Canada face à l'Italie - 26 septembre 2015
  • Wesley Fofana (France)
    Wesley Fofana (France)
  • L'arbitre Jaco Peyper lors de France-Roumanie
    L'arbitre Jaco Peyper lors de France-Roumanie
Publié le Mis à jour
Partager :

DECRYPTAGE - Le XV de France dispute ce jeudi l'avant-dernier match des phases de poule. Face au Canada, les Bleus peuvent valider leur billet pour les quarts de finale en cas de victoire bonifiée. Comment l'équipe de France peut-elle battre les Canucks ? La réponse en se basant sur les résultats et les statistiques des 12 derniers mois.

1.Verrouiller le jeu canadien

Les chiffres - Longtemps, le jeu canadien n'était vu que comme combat et rucks sauvages. Seulement, leur jeu a évolué. Illustration avec le nombre de passes effectuées par le Canada dans cette Coupe du Monde : 314 en deux matchs (contre 292 pour le XV de France). Un chiffre qui fait du Canada une nation plus collective que l'Angleterre par exemple. Idem : face à l'Italie, le Canada a gagné près de 500 mètres en franchissant 12 fois ! A titre de comparaison et face au même adversaire, les Bleus n'ont ainsi passé le premier rideau qu'à 7 reprises.

Comment - C'est assez paradoxal mais pour empêcher le Canada de mettre du rythme, le XV de France devra conserver la balle au maximum et user les joueurs canadiens. En tombant dans un match débridé, l'Italie aurait pu (dû ?) perdre son match face aux Canucks. Les chiffres là encore : avec 44% de possession de balle et 43% d'occupation sur le terrain, le Canada n'a jamais fait illusion contre l'Irlande. A l'inverse, avec ses 59% de possession et ses 58% d'occupation contre l'Italie, ils étaient tout proche d'arracher l'exploit. La France est prévenue.

Ciaran Hearn plaqué par Tommaso Benvenuti - Italie Canada
Ciaran Hearn plaqué par Tommaso Benvenuti - Italie Canada

2. Profiter de la fatigue

Les chiffres - Sur le quinze de départ de l'équipe nord-américaine, 9 joueurs démarraient déjà contre l'Italie. Un match éprouvant aussi bien physiquement (103 rucks, 90 plaquages) que mentalement, eux qui avaient fait de ce match une priorité. Et si le jeu du Canada est plus débridé que ce qu'il était par le passé, il est aussi plus fatiguant. Une débauche d'énergie presque inutile contre la Squadra Azzurra et que le Canada pourrait payer face aux Bleus.

Comment - Avec 3 jours de récupération en plus et 12 joueurs frais qui intègrent l'équipe (Fofana, Le Roux et Dulin enchainent), le XV de France ne devrait pas éprouver de difficulté physique majeure. A l'inverse, il faudra appuyer là où cela fait mal aux alentours de la fameuse 60e minute. Et profiter de l'avantage du poids du pack pour les tricolores (862 contre 888 kilos) pour épuiser les avants adverses lors des phases statiques.

Pascal Papé - deuxième ligne de la France - France-Italie - 19 septembre 2015.
Pascal Papé - deuxième ligne de la France - France-Italie - 19 septembre 2015.

3. Museler "DTH" Van der Merwe

Les chiffres - On met plus de temps à écrire son nom complet qui lui ne met de temps à traverser le terrain. Daniel Tailliferre Hauman Van der Merwe est probablement le meilleur joueur canadien depuis le début du mondial. Probablement le meilleur joueur canadien tout court aussi. Car si Jamie Cudmore est le plus connu, si Aaron Carpenter est l'avant le plus complet, Van der Merwe est un joueur relativement hors du commun. Avec ses 121 mètres gagnés par match, ses 5 défenseurs battus de moyenne et ses 2 essais en 2 matchs, l'ailier canadien est l'un des joueurs les plus efficace du Mondial. Et que dire de ses 11 essais en 22 matchs avec les Warriors, dont un triplé face à Montpellier.

Comment - Si Philippe Saint-André a préféré en rire en conférence de presse, le placement contre nature de Remy Grosso à l'aile droite n'est probablement pas anodin. Van der Merwe occupera l'aile gauche et aura comme vis à vis… l'ailier castrais. Une façon, peut-être, d'épargner Dulin d'un duel face à un ailier pur et dur. Une manière, aussi, de plonger Grosso très rapidement dans la réalité d'une Coupe du monde.

L'essai de DTH Van der Merwe pour le Canada face à l'Italie - 26 septembre 2015
L'essai de DTH Van der Merwe pour le Canada face à l'Italie - 26 septembre 2015

4. Tuer rapidement le match

Les chiffres - En 12 mois, le Canada n'a gagné que deux fois. Le 7 novembre 2014 face à la Namibie et le 2 septembre dernier face à la Georgie. Le reste ? 10 défaites face à des équipes comme les USA, le Tonga, le Japon, la Roumanie et une 18e place au classement mondial. De quoi aussi relativiser le niveau de l'adversaire des Bleus.
C'est une équipe qui aura envie de prouver sa valeur. Mais qui aura aussi conscience de son niveau et peut-être en mémoire son petit ratio de 16% de victoires en 12 mois. Des éléments qui pourront vite faire lâcher le match aux Canadiens si jamais le XV de France les repousse rapidement au score.

Comment - Pas de mystère : pour mettre le doute dans les têtes canadiennes, il faut marquer. Rapidement et le plus de points possibles. Un carton jaune et une franche accélération irlandaise ont montré la voie : 19 points en 10 minutes lors du premier match. La suite de la rencontre devenait alors une formalité pour une équipe d'Irlande structurée et efficace.

Wesley Fofana (France)
Wesley Fofana (France)

5. Renouer avec la discipline

Les chiffres - C'est l'énorme point noir du XV de France depuis le début de cette Coupe du Monde. Vingt-neuf pénalités concédées en deux matchs (contre 20 seulement pour le Canada) ! Une véritable défaillance dans un secteur pourtant longtemps maitrisé par l'équipe de France. Plus que le risque d'encaisser des points au pied, c'est celui de laisser l'équipe du Canada dans le match qui est inquiétant. De nombreuses pénalités tricolores sont concédées en situation d'attaque (ballon gardé au sol, mauvais déblayage) et empêchent ainsi la conclusion des temps forts. Rien de pire que de concéder une pénalité à quelques mètres de l'en-but pour remettre l'adversaire dans le match et lui permettre de prendre confiance.

Comment - En se montrant patient. Le sélectionneur Philippe Saint-André l'a dit et répété : l'équipe de France doit savoir être pragmatique et moins impulsive près de l'en-but adverse. Ne pas forcer l'action individuelle, ne pas se couper de son soutien, ne pas tenter de franchir à tout prix. En somme : prendre son temps. Dur de concilier cela avec les attentes du public qui souhaiterait, parfois, d'avantage de spectacle et de prise de risque.

L'arbitre Jaco Peyper lors de France-Roumanie
L'arbitre Jaco Peyper lors de France-Roumanie

Pierre AMMICHE

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?