Hurricanes - Sharks: L'affiche la plus déséquilibrée ?
SUPER RUGBY - Après 270 matchs, la nouvelle mouture du Super Rugby à 18 va connaitre ses premières phases finales. Une compétition où la Nouvelle-Zélande paraît intouchable. Quatre matchs et huit équipes pour un titre. La formule du Super Rugby a été complexifiée mais ce championnat reste la référence absolue en matière de rugby. Focus sur le match Hurricanes-Sharks (samedi, 9h35).
Les Hurricanes : un premier de cordée sous pression
En début de saison, et malgré leur statut de finalistes sortants, les Hurricanes apparaissaient affaiblis. L'équipe devait gérer une vague de départs importante et prestigieuse : Ma’a Nonu et Conrad Smith, évidemment, mais aussi Ben Franks ou encore Jeremy Thrush… Une crainte confirmée dès le premier match de la saison et cette impressionnante défaite face aux Brumbies (52-10).
La suite est bien moins délicate. Avec une seule défaite à domicile (défaite 27-28 face aux Chiefs), les "Canes" fondent leur jeu sur une notion cardinale dans l’hémisphère sud : la vitesse. Un style de jeu imposé par le duo B. Barrett - TJ. Perenara. Une formation qui va aussi s’appuyer sur une troisième ligne très puissante et un jeu plutôt direct.
Équipe type cette saison : Marshall ; Jane, Proctor, Aso, J. Savea ; (o) Barrett, (m) Perenara ; A. Savea, Vito, Shields ; Fatialofa, Fifita ; Toomaga-Allen, Coles, Goodes.
La clef du match : Pour faire simple, le jeu des Hurricanes s’articule autour d’un jeu direct et rapide. La clef du match est donc de réussir à dominer les zones de rucks. Si la franchise néo-zélandaise arrive à prendre l’ascendant dans ce secteur, le sort du match ne fait aucun mystère. Et pour cela, elle pourra compter sur Ardie Savea, l’un des meilleurs joueurs néo-zélandais cette saison.
Le point faible : Difficile de déceler un point faible chez le leader au classement général du Super Rugby. Deux bémols, pourtant, à cette saison exemplaire. Tout d’abord, l’effectif a largement perdu en expérience. Et si la saison régulière et les affaires courantes ont été parfaitement gérées, un léger doute peut exister sur la façon dont les Hurricanes vont appréhender les matchs couperets. Deuxième problématique, plus grave, les trous d’air de Beauden Barrett dans le secteur du jeu au pied… Avec son faible 69% de réussite, le doute peut rapidement prendre le dessus en cas d’échec face aux perches. Et à ce niveau, le doute ne pardonne pas.
La déclaration : Il y a 8 bonnes équipes encore en course, et les Sharks nous ont donné une leçon à Durban. Alors on va jouer, un peu pour faire oublier ça (Chris Boyd, entraineur des Hurricanes).
L’info en plus : Malgré l’énorme domination des franchises néo-zélandaises sur le rugby de l’hémisphère sud (les Hurricanes, les Chiefs, les Crusaders et les Highlanders se sont qualifiés, les 4 franchises occupent les 4 premières places de la conférence océanienne), les Hurricanes seront bien les seuls hôtes néo-zélandais pour ces phases finales. Une pression supplémentaire qui pourrait peser sur les jeunes épaules de Dan Coles et de ses partenaires.
Les Sharks : les derniers de la classe veulent exister
C’est une phase régulière inégale qui se termine pour les Sharks. Cette formation, portée par quelques individualités, doit sa présence en 1/4 de finales à un petit miracle. Avec quelques succès de justesse (Jaguares, par deux fois, Stormers), c’est finalement son match nul sur la pelouse des Bulls (16-16) qui va tout changer. Car les requins de Durban vont arracher leur qualification pour les phases finales … grâce à un point de bonus de plus que les Bulls. Une formation qui a su se qualifier et qui a tout de même su composer sans Pat Lambie toute la saison.
Équipe-type de la saison : Le Roux ; Mvovo, Jordaan, Esterhuizen, JP Pietersen ; (o) Joe Pietersen (ou April), (m) Reinach (ou Classens) ; JL. Du Preez, D. Du Preez, Daniel ; Lewies, Oosthuizen ; Adriaanse, Fr. Marais, Mtwararira.
La clef du match : Avec un pack dense et massif, une conquête propre et une défense solide, les Sharks peuvent espérer semer le doute dans l’esprit des Hurricanes. Et pourquoi pas gripper la belle mécanique néo-zélandaise en ralentissant les ballons au maximum. Comme pour toutes les équipes plus faibles sur le papier, la discipline et le réalisme seront les maitres mots.
Le point faible : La charnière a eu beaucoup de mal à se fixer sans Pat Lambie, et cette saison les buteurs se sont multipliés. Les matchs se sont même transformés en véritables laboratoires… Avec 9 buteurs différents (Joe Pietersen, April, Tedder, Lambie, Coetzee, Radebe, JP Pietersen, Campbell, Adriansee), le manque de repères et les soucis dans ce secteur expliquent –en partie- l’inconstance des Sharks.
La déclaration : Le scénario parfait pour moi aurait été de pouvoir l’aligner sur le banc (Gary Gold, entraineur des Sharks).
Avant le match face aux Sunwolves, l’entraineur de Durban espérait encore pouvoir faire disputer un 4e match à son ouvreur Pat Lambie. La raison ? Avec seulement trois titularisations, le maitre à jouer sud-africain n’est pas éligible pour les phases finales. Et doit donc se résoudre à regarder le match face à aux Hurricanes… depuis les tribunes.
L’info en plus : Les Sharks ont accroché presque toutes les franchises néo-zélandaises cette saison. Les Highlanders sont tombés à domicile (14-15), puis les Hurricanes ont pris une leçon au Cap (32-15). Les autres franchises ont gagné, mais dans la douleur : les Chiefs se sont fait peur à domicile (défaite des Sharks de 2 points), les Crusaders (-5) et les Blues (-5) se sont imposés dans à l'arrachée. Si la franchise sud-africaine n’est pas la plus régulière, une constante existe bel et bien : les Sharks sont très pénibles à manœuvrer pour les équipes néo-zélandaises.
Bilan
Il n’existe pas beaucoup de raisons de croire en un exploit de la franchise de Durban. Les Hurricanes sont les favoris logiques. Avantage très net en faveur de la meilleure équipe de la saison régulière.
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