Michalak et les Sharks dans le dur

Les Sharks n’ont peut-être pas digéré le revers cinglant qu’ils ont encaissé en finale de Currie Cup, le 29 octobre dernier, contre les surprenants Lions de Johannesbourg. Etrillé 42 à 16, le tenant du titre, n’avait, ce jour là, pas existé. En Super 15, les hommes de John Plumtree n’ont pas eu les faveurs du calendrier. Ils ont commencé leur saison avec deux périlleux derbys, qui se sont soldés par deux défaites: une chez les Bulls (18-13), et une autre chez les Stormers (15-12). De courtes défaites certes, mais qui coûtent cher dans un championnat court (et bien qu’allongé dans sa nouvelle formule) comme le Super 15. Le fait est que le coéquipiers de Frédéric Michalak voyagent mal: capables de vaincre le champion en titre, les Reds, à domicile, ils ont encaissé trente-quatre points la semaine dernière chez les Waratahs.

Michalak: ombre à la mêlée, lumière à l’ouverture ?

Les Sharks ne dérogent pas à la loi du rugby professionnel: quand une équipe déçoit, ses joueurs sont remis en question. Au premier rang desquels figure le Frenchy Frédéric Michalak. Titularisé à trois reprises à la mêlée, il n’a jamais disputé un match en entier, remplacé par son concurrent le Springbok Charl McLeod (1 sélection). Rotation normale, direz-vous, car le rythme élevé des rencontres de Super 15 impose aux entraîneurs d’injecter du sang frais. Sauf que son suppléant l’a éclipsé: meilleur passeur, meilleur éjecteur McLeod a montré qu’il était un vrai spécialiste du poste. A tel point que "Freddie" n’a disputé que treize minutes sur les deux derniers matchs. "Il est trop tôt pour tirer des conclusions", précise Hugh Reece-Edwards, l'entraîneur des trois-quarts des Sharks, dans Midi Olympique. "Freddie nous apporte aussi beaucoup par son jeu au pied. Il est également très précieux dans le jeu autour des regroupements".

Heureusement pour lui, le Toulousain dispose de plusieurs cordes à son arc: notamment celle d'évoluer à l'ouverture, poste où il s'est illustré pendant près d'une décennie. Le prodige Pat Lambie étant mis au repos pour soigner un problème dentaire, Michalak se voit offrir une opportunité de briller à l’ouverture face aux Brumbies. A Camberra, il aura la lourde tâche de faire taire les critiques à son encontre, et de montrer que son jeu ne souffre pas des inconvénients de sa polyvalence. Son entraîneur John Plumtree l’avait spécialement fait venir dans son équipe pour participer au développement de son talentueux poulain Lambie... L’élève aurait-il dépassé le maître ? Ce samedi, sur la pelouse du Canberra Stadium, Fred Michalak aura l’occasion de donner une réponse claire à son entraîneur.