Laporte: "Une étape décisive"

Par Rugbyrama
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Pour Bernard Laporte, le Tournoi des 6 Nations marque un cap déterminant pour constituer son groupe de 30 joueurs pour le Mondial. Selon le patron des Bleus, il reste environ un tiers des places à prendre. Avis aux amateurs...

Les sept semaines de vie en commun et les cinq matches du Tournoi des 6 Nations que s'apprête à disputer le XV de France constituent-ils une étape supplémentaire ou une étape décisive sur le chemin de la Coupe du monde ?

B.L. : C'est une étape supplémentaire, mais c'est surtout une étape décisive, parce qu'après le Tournoi, il ne restera que deux matches, en Nouvelle-Zélande en juin, avant la publication de la liste des 30 joueurs retenus pour la Coupe du monde, le 3 août.

Mais est-ce bien utile de rassembler les joueurs à huit mois de la Coupe du monde sur une aussi longue période ?

B.L. : Bien sûr que c'est utile ! D'abord en terme de santé des joueurs. Tous joueront au moins un match mais aucun ne disputera les cinq rencontres du Tournoi, sauf épidémie de grippe espagnole, pendant les sept semaines. Ils vont donc pouvoir récupérer et se régénérer. Et puis, ce sera utile en terme de vie commune, de vie de groupe, et cela permettra d'avoir quarante joueurs imprégnés au maximum de ce que l'on fait. Ce rassemblement constitue une plate-forme, dont le terme se situera à six mois de la Coupe du monde.

Cela signifie qu'habituellement votre message est dilué ?

B.L. : Non, ce n'est pas cela, mais à chaque fois on recommence à zéro. A ce titre, le premier test perdu (47-3) à Lyon face aux All Blacks en novembre est significatif. Du jour au lendemain, les joueurs se sont retrouvés confrontés à des problèmes auxquels ils n'avaient pas l'habitude d'être confrontés, notamment en mêlée et en défense. C'est un problème de niveau ! Et c'est pour cela qu'il faut que les meilleurs joueurs se rencontrent chaque année, y compris au niveau des clubs.

Sur le plan individuel, effectuerez-vous une redistribution générale des cartes ?

B.L. : Il n'y aura pas de redistribution totale, mais on veut redonner un maximum de chances aux joueurs. Parce que nous nous devons d'être logiques. Quand des joueurs font des bons matches en club, on veut les voir. Disons qu'avant le début du Tournoi, on peut considérer que 20 à 21 joueurs sont sûrs d'aller à la Coupe du monde. Cela veut dire qu'il reste un tiers des places à prendre. C'est beaucoup 33% ! Maintenant, si un mec se plante, on ne va pas lui rentrer un couteau dans la gorge. On est là pour les accompagner, pour donner un maximum de cartes à un maximum de joueurs.

Quels sont les postes où la décision n'est pas faite ?

B.L. : Il y a notamment les postes de pilier, où on attend un quatrième joueur derrière Olivier Milloud, Sylvain Marconnet et Pieter De Villiers. En troisième ligne, où l'on devra faire un choix puisqu'il y a 8 ou 9 joueurs en concurrence. L'ouverture où Frédéric (Michalak) n'est pas là, et où on a vu Damien Traille sur la continuité de trois matches en novembre. Et d'ailleurs contre l'Argentine, il a fini sur un bon match. On sait ce qu'il est capable de faire. Maintenant, si David Skrela et Benjamin Boyet cassent tout, on sera heureux ! Enfin, il y a le poste d'arrière où l'on cherche aussi des alternatives.

Espérez-vous l'avènement de leaders ?

B.L. : On dit, et c'est peut-être vrai, que derrière les trentenaires, on manque de leaders. Mais est-ce un problème spécifique au rugby ou un problème de société dans laquelle tout le monde tape sur ceux qui prennent des responsabilités ? Cela étant, derrière Fabien (Pelous) et Raphaël (Ibanez), on a été content des prestations de Jean-Baptiste Elissalde comme capitaine en juin 2005 en Afrique du Sud et en Australie, ou de Jérôme Thion en novembre 2005. Maintenant, c'est vrai qu'on attend que des joueurs comme Elvis Vermeulen s'affirment. Mais chez les jeunes, actuellement, je ne vois personne prendre le bâton de pèlerin.

Après la série de tests-matches de novembre, vous avez essuyé des critiques selon lesquelles vous inhibez les joueurs...

B.L. : Quand on gagne en Afrique du Sud en juin, ou quand on gagne dix matches sur onze, ou que l'on réussit le Grand Chelem, là on ne dit pas que j'inhibe les joueurs. Je n'inhibe pas plus qu'avant ! Mais je ne me fais pas d'illusion: cela fait vendre du papier !

Quelles ambitions guideront le XV de France pendant le Tournoi ?

B.L. : Les joueurs qui endosseront le maillot bleu auront à chaque fois envie de gagner. Et nous tiendrons nos objectifs de voir tous les joueurs même si nous sommes en position de gagner le Tournoi lors des deux derniers matches. Si on sort du Tournoi plus bêtes qu'on y est rentrés, cela servirait à quoi ? Nous avons la date du 3 août en tête. Je veux que la liste des 30 joueurs que nous retiendrons pour la Coupe du monde soit établie en tenant compte des données du terrain.

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