Skrela : "Ce Tournoi va être primordial pour moi"

Lors des six dernières années vous n'avez jamais fait de déclarations tapageuses alors que vous n'étiez plus sélectionné. N'aviez-vous pas un sentiment de frustration ?
David Skrela.- Je suis plutôt quelqu'un de discret. Je pense surtout que l'on a que ce que l'on mérite. Pendant cette période, je ne devais pas le mériter. Nous sommes des joueurs de rugby, nous devons montrer ce que l'on sait faire sur le terrain. Ce n'est pas mon genre de faire des déclarations tapageuses pour demander des choses pas justifiées.

Qu'est ce qui vous a manqué lors de votre première sélection pour rester en équipe de France ?
D.S.- J'avais vingt ans. Je manquais de maturité et du recul nécessaire à ce poste. Ma technique individuelle était aussi moins bonne, notamment au niveau du jeu au pied. Quand vous n'êtes pas performant en équipe de France, on ne vous reprend pas.

Vous sentez-vous prêt maintenant ?
D. S.- Au cours d'une carrière, on évolue. J'ai maintenant 28 ans, je vais entrer dans une période où un ouvreur peut faire des grosses performances. Je suis dans de meilleures conditions qu'il y a deux ou trois ans. Je suis mieux préparé physiquement, techniquement et tactiquement. Je possède plus d'armes pour rivaliser. J'espère que mes plus belles années sont devant moi. Maintenant, ce Tournoi des 6 Nations va être primordial pour moi. Je n'ai pas envie d'attendre six ans pour connaître ma troisième sélection. J'ai tout entre mes mains. A moi de montrer ce que je sais faire pour pouvoir rester dans cette équipe.

Votre perte de poids (6 kilos) fait beaucoup parler. Avez-vous suivi une préparation particulière lors de la dernière intersaison ?
D. S.- Avec le Stade français, nous étions passés à côté la saison dernière. Tous les joueurs ont pris conscience de cela alors nous avons tous voulu nous préparer pour faire une grande saison. Je n'ai pas vraiment eu de coupure lors de la dernière intersaison. Je me suis imposé des séances de course et comme l'été on mange moins... Après, notre préparation avec le Stade a été plus poussée.

Aviez-vous en tête la Coupe du monde pendant cette préparation ?
D. S.- Pas du tout. Au mois de juin dernier, la Coupe du monde était très loin pour moi. Je me suis préparé pour gagner ma place en club et faire une bonne saison.

Quel effet a votre perte de poids sur votre jeu ?
D. S.- Tout est plus facile. J'ai gagné en vivacité sur des aspects spécifiques de mon poste. Je suis notamment plus réactif sur les cinq premiers mètres et j'arrive à tenir physiquement sur toute la durée d'un match.

Vous allez former une charnière inédite avec Pierre Mignoni. L'appréhendez-vous ?
D. S.- Nous n'avons jamais joué ensemble. Nous avons trois jours pour trouver des automatismes même si je sais un peu comment Pierre joue. Nous allons devoir beaucoup communiquer en dehors du terrain. C'est un match primordial pour nous compte tenu des attentes du sélectionneur.