Mignoni, comme un sou neuf

Par Rugbyrama
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Encore épatant face à l'Ecosse, Pierre Mignoni est un des grands gagnants du Tournoi des 6 Nations. Le numéro neuf clermontois a su saisir sa chance pour composer une charnière séduisante avec David Skrela. La Coupe du monde lui tend les bras.

Pierre Mignoni est un peu aux demis de mêlée du XV de France ce que François Bayrou est à la présidentielle. Un troisième homme, presque oublié voilà quelques mois, en passe de s'installer dans le costume d'un premier rôle. A six mois d'une Coupe du monde forcément obsédante pour les esprits tricolores, le Clermontois restera peut-être le principal bénéficiaire du Tournoi. Titulaire à quatre reprises, pour autant de victoires, il a même eu la bonne idée de ne pas être du fiasco de Twickenham. Comme quoi, quand ça veut rigoler...

Il y a sept semaines, il n'était pourtant encore qu'une roue de secours derrière le duo Yachvili-Elissalde, si bien installé depuis deux ans. Désormais, la question est presque de savoir qui du Biarrot ou du Toulousain l'accompagnera dans le groupe des 30... Fidèle à lui-même, Mignoni refuse néanmoins de s'emballer, malgré son changement de statut. Prudent avant le premier match en Italie, où il s'avançait sans certitude, il l'est tout autant aujourd'hui.

Un exploit à la Gallion

Ne lui demandez d'ailleurs pas quel bilan il tire de tout ça, ou l'agacement poindra inévitablement. "Que voulez-vous que je vous dise? Je suis content, évidemment. Je n'avais jamais joué quatre matchs dans un Tournoi comme ça. Je ne vais pas faire l'hypocrite. Mais on verra bien pour la Coupe du monde. Il y a beaucoup de concurrence, je ne me pose pas 10000 questions par rapport à ça. Je ne me sens pas numéro un." Vraiment?

Même s'il ne veut pas de mouiller, il donne tout de même le sentiment d'avoir enfoncé le clou face aux Ecossais, que ce soit dans sa conduite du pack, ou, bien sûr, sur cette lumineuse action de la première période avec échappée au ras, coup de pied par dessus et caviar pour Jauzion. Du grand art. Une action frappée du sceau de l'audace, et de la confiance. Là encore, il ne veut pas en rajouter sur son exploit: "C'est le petit plus, la cerise sur le gâteau. C'est juste de l'instinct, et il y a une part de réussite importante. C'est une action de filou mais vous savez, tous les demis de mêlée le sont un peu. "

Mignoni préfère toujours parler des autres que de lui. Son visage s'illumine pour parler préférant parler de ses " gros, qui ont fait un match énorme, surtout le cinq de devant. " Ou quand on évoque l'idole de sa jeunesse, de ses années toulonnaises, Jérôme Gallion. "Il faisait vraiment des trucs énormes. Il avait des jambes incroyables. J'allais souvent le voir jouer à Toulon quand j'étais gamin. J'ai commencé là-bas. Oui, c'était un peu une idole pour moi ." On ose lui glisser que dans son action de la première période, il y avait quelque chose de l'ancien demi de mêlée du RCT. Gagné. "Ça me fait vraiment plaisir d'entendre ça", lâche-t-il, avant de partir sur un grand sourire.

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