Ibanez : "Ça bouillonne encore"

Par Rugbyrama
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Le talonneur et capitaine des Bleus Raphaël Ibanez est impatient d'en découdre avec les Irlandais.

En affrontant les Irlandais, vous allez défier ceux que beaucoup considèrent comme les favoris de la compétition...

R.I.- Dès l'ouverture du Tournoi, leur capitaine Brian O'Driscoll a annoncé la couleur en clamant qu'ils étaient les favoris du Tournoi. En même temps, c'est assez logique compte tenu de leurs résultats sur la tournée de novembre. On peut s'attendre à une réception chaleureuse de leur part. C'est une équipe très solide, bien organisée, qui maîtrise son jeu. Ce sera un match très difficile.

L'Irlande représente quelque chose de particulier au niveau du rugby?

R.I.- C'est vrai. C'est une nation qui est très fière de son rugby, de sa culture, de son identité. On ne se fait pas d'illusions sur l'ambiance qui règnera là-bas dimanche. On va jouer à Croke Park qui est un stade mythique pour eux. C'est le berceau du sport irlandais. Il n'y a d'environnement plus hostile que celui-là pour l'équipe de France. C'est un challenge fantastique.

C'est un pays qui possède une grande tradition de talonneurs. Cela modifie-t-il votre approche du match?

R.I.- Pas spécialement. Des grands talonneurs, il y en a dans toutes les équipes internationales. C'est vrai que l'Irlande a toujours fourni traditionnellement de très bons talonneurs, comme Kennedy dans les années 70 ou Keith Wood plus tard. Ce sont des joueurs exceptionnels, qui dépassent même le cadre de leur poste, sont capables d'aller bien au-delà du simple travail de leur poste. C'est toujours un plaisir de se frotter à des joueurs comme ça.

Si les Irlandais ont une faiblesse, n'est-ce pas au niveau de la première ligne?

R.I.- Au vu de leurs récentes performances, c'est difficile de leur trouver des points faibles. C'est vraiment une équipe très bien en place, lucide, on l'a vu encore ce week-end face au pays de Galles. Elle n'a pas été véritablement inquiétée. Elle a gagné sans éclat, mais sans réelle difficulté. Peut-être que l'on peut exploiter quelque chose dans le déplacement de ses avants, notamment après deux ou trois temps de jeu, où ils ont un peu plus de mal dans le replacement défensif. Maintenant, à nous déjà de gagner ces ballons et d'être présents dans le combat.

Notamment au niveau de la touche, le secteur du jeu pointé du doigt contre l'Italie?

R.I.- Franchement, nous avons été médiocres pour ne pas dire ridicules à certains moments. A ce niveau-là, c'est difficile de lancer le jeu quand on perd autant de ballons. Cela ne nous a pas coûté trop cher parce que c'était l'Italie. Mais si on recommence dimanche, on sera très vite en difficulté. Il faudra être très méfiant dans ce secteur-là.

Quel genre de capitaine êtes-vous ? Etes-vous différent que lors de votre première carrière de capitaine ?

R. I.- Je n'aime pas les silences. Je ne suis pas un homme de silence mais j'ai appris à me contrôler car sinon je perdais trop d'énergie. Le capitanat, ce n'est surtout pas forcer les choses. Il faut que tout se fasse de manière naturelle. Evidemment, je suis différent par rapport à ma première période de capitaine. J'ai plus de maturité et de recul sur les événements mais à l'intérieur, je peux vous assurer que ça bouillonne encore.

Est-ce que c'est plus facile aujourd'hui maintenant que tous les joueurs sont professionnels ?

R. I.- Etre professionnel ne doit pas empêcher chaque joueur d'avoir son caractère et sa personnalité. J'essaie de faire passer ce message. Il faut des différences dans une équipe, des personnes qui pensent différemment, etc. Les expériences de tous permettent de bonifier l'équipe. Avoir des forts caractères est quelque chose de positif. Il n'y a rien de pire qu'un groupe qui subit l'événement.

Vous sentez-vous le capitaine du groupe des quarante ?

R. I.- Pour être honnête, je suis plutôt le capitaine du groupe des vingt-deux. En ce moment, c'est très dur pour les joueurs qui forment le groupe des dix-huit. Ils s'entraînent beaucoup et ne peuvent pas s'exprimer le week-end. Ceux qui ont la chance d'être dans les vingt-deux ont une plus grande responsabilité.

Votre comportement à Dublin va-t-il être différent que la semaine dernière ?

R. I.-(sourire et long silence) Je sais que samedi à Dublin, j'aurai besoin de recentrer les joueurs pour faire face à ce qui va se passer.

Etes-vous impatient de retrouver les Irlandais ?

R. I.- C'est toujours un plaisir de jouer les Irlandais car, avec eux, il n'y a jamais de faux semblants. C'est direct, c'est franc dans le combat même si on a vu le week-end dernier qu'ils savent aussi être malins dans le jeu au sol pour garder le ballon.

Quelle est la rencontre contre l'Irlande qui vous a le plus marquée ?

R. I.- Je crois que le match à Dublin en 1999 était pas mal. Nous étions sous les bourrasques et nous avions les visages repeints par la peinture. A la mi-temps, il y avait aussi eu un début de bagarre dans les couloirs avec des gens de la sécurité mais ça reste un très bon souvenir. En plus ce jour-là, nous gagnons notre seul match du Tournoi (rires).

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