Berbizier: "Il faut concrétiser"

Par Rugbyrama
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Le sélectionneur de l'Italie Pierre Berbizier souhaite profiter du Tournoi pour continuer à progresser avant le Mondial, l'objectif n°1. Avant d'affronter la France, un match où "il n'y a pas photo" selon lui, il assure que son équipe doit désormais mieux

PIERRE BERBIZIER, quel bilan tirez-vous des tests de l'automne?

P.B. : On a confirmé nos progrès. Contre l'Australie, il y avait 50 points de différence en 2005 (69-21). Là, l'écart est de 7 points (18-25) et on a eu la possibilité de gagner. On a également été en mesure de battre l'Argentine (16-23).

Avant les tests, vous souhaitiez plus de constance et de discipline. Qu'en a-t-il été?

P.B. : On est satisfait sur la constance: on a été capables de défier Australiens et Argentins. Idem pour la discipline. Ce qu'il faut améliorer, c'est notre capacité à gérer les moments importants d'une partie pour la faire basculer. Il reste encore beaucoup à faire par rapport aux meilleures équipes. On se met régulièrement en situation de les faire tomber, il faut maintenant concrétiser. On sait qu'on peut être compétitifs tout le long d'une rencontre, mais pendant celle-ci, il y a des moments de "bascule", des détails, qu'on ne sait pas gérer.

Quels sont ces détails?

P.B. : Contre l'Australie, par exemple, on fait un mini break à 12-3 juste avant la pause. Sur le renvoi, Bortolami a la possibilité de contrôler le ballon. Il n'y parvient pas, un ailier récupère, il y a un regroupement et les Australiens marquent. De 12-3 on passe à 12-10. Si à ce moment là, au contraire, on arrive à contrôler le ballon, à aller sur l'adversaire et, peut-être, à marquer de nouveau, cela change tout. On doit faire beaucoup moins de cadeaux. Sur ce genre de match, on a plus de 80% de points qui ont été marqués sur nos ballons, c'est ce qu'on doit changer.

Pour le Tournoi, les absences de l'arrière Bortolussi et des ailiers Stanojevic et Canavosio, blessés, ne risquent-elles pas de vous pénaliser?

P.B. : Stanojevic et Bortolussi ont été les deux révélations de l'automne. Avec la blessure de Canavosio en plus, il va falloir trouver d'autres solutions. C'est notre problème: on est soumis aux blessures comme tous les autres, mais à la différence que pour nous les conséquences sont beaucoup plus importantes car notre réservoir est plus limité.

La France et l'Angleterre pour débuter le tournoi, ce n'est pas trop dur?

P.B. : Au Tournoi, tous nos adversaires évoluent au plus haut niveau. Il se trouve que les deux premiers sont deux grosses machines de guerre. Mais ce ne sera pas facile non plus contre Galles et l'Irlande quand on voit leurs progrès. Et puis, contre l'Ecosse, cela aura une saveur particulière avant qu'on se retrouve à la Coupe du monde. Mais, dans la perspective du Mondial, notre objectif N.1, c'est une chance de s'évaluer face à des équipes meilleures que nous, une opportunité de progression. Peu importe l'ordre.

Avez-vous été étonné par l'ampleur des défaites de la France contre les All Blacks à l'automne?

P.B. : La France, tout comme l'Angleterre qui n'a pas été au mieux, a le potentiel pour se retrouver très rapidement. L'an dernier, elle a perdu le premier match avant de gagner le Tournoi. Tout va très vite, je ne me fais pas de soucis pour elle.

Quel souvenir gardez-vous de votre opposition l'an passé au Stade de France (défaite 37-12)?

P.B. : On avait longtemps fait douter la France. Un petit détail a eu son importance, c'est les cartons jaunes. Castaignède aurait d en prendre un en fin de 1re période. En redémarrant à 14 et en étant en plus dans le doute, la France aurait peut-être jouée différemment, sous pression. Je ne parle pas du résultat, mais ça aurait été un autre match. Mais, au contraire, la France marque grâce à Nyanga sur une relance de Castaignède et, de notre côté, on récolte un carton jaune sévère.

La revanche sera gagnante samedi à Rome?

P.B. : Je suis réaliste: on affronte un adversaire qui a plus de moyens. Si la France est à son meilleur niveau, il n'y a pas photo. Si ce n'est pas le cas, et que nous, nous sommes à 100% de nos moyens, on peut faire quelque chose. Mais cela ne veut pas dire qu'il y aura le résultat, il faut être lucide.

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