Galles: Le coeur des hommes

Par Rugbyrama
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Un an après son historique Grand chelem, le pays de Galles doit maintenant démontrer que ce coup d'éclat n'était pas sans lendemain. Une mission rendue délicate par de nombreuses absences. Diminués, les Gallois veulent s'appuyer sur leur dynamique positiv

La fête est bien finie. Le rugby gallois a dignement célébré son retentissant retour au sommet du rugby européen. En réussissant le Grand Chelem le plus inattendu de l'histoire du Tournoi l'année dernière, le XV au poireau a redonné espoir et fierté à tout un peuple, amoureux de ses joueurs et de ce jeu comme aucun autre, et qui n'en pouvait plus de subir la supériorité du voisin anglais ou du rival français. Après un quart de siècle de descente aux enfers, le pays de Galles est redevenu une place forte. Il doit maintenant le rester. Ce n'est pas le moindre des défis pour Mike Ruddock.

Au sortir d'une tournée automnale rendue difficile par de nombreuses absences, mais achevée sur une note très positive (victoire face à l'Australie), le sélectionneur gallois sait que son groupe est attendu au tournant. Dès samedi, en Angleterre, son équipe aura un statut à justifier, celui du tenant du titre. "Le signe d'une grande équipe, c'est de défendre avec succès son titre, remarque Gareth Thomas. C'est comme votre première année pro: ce sera la plus facile que vous ayez parce que personne ne vous connaît. Mais la seconde année, soudain vous avez une réputation et les gens vous attendent."

Une incroyable hécatombe

Conscient de la difficulté de la tâche, Mike Ruddock se veut néanmoins plutôt optimiste. "Tout le monde est très excité par le challenge qui nous attend et je sens le groupe très réceptif. Bien sûr que ce sera beaucoup plus difficile que l'an dernier, mais je ne vois aucune raison pour que nous ne puissions pas rééditer les mêmes performances qu'en 2005", assure le sélectionneur. Aucune, vraiment? A y regarder de plus près, les Gallois auraient pourtant quelques raisons de trébucher, dès leur premier match qui plus est. La dernière victoire des Rouges en territoire anglais remonte à 1988. Une éternité.

La statistique n'affole toutefois pas Dwayne Peel. "Je ne crois pas qu'il y ait une malédiction de Twickenham, lance le demi de mêlée, de retour aux manettes après avoir manqué les tests de novembre. Les Anglais ne sont pas invincibles, même chez eux. Plusieurs équipes ont réussi à gagner là-bas, y compris dans un passé récent." Et Peel de rappeler que l'Australie n'avait plus trébuché contre le pays de Galles depuis... 1987 avant de s'incliner à Cardiff voilà deux mois et demi. Prêts à tordre le cou aux chiffres, même les plus défavorables, les coéquipiers de Gareth Thomas doivent aussi faire face à un problème nettement plus compliquée à résoudre: les blessures.

Une vraie cascade de forfaits, même. Chris Horsman, Brent Cockbain, Ryan Jones, Tom Shanklin, Luke Charteris, Jonathan Thomas et Kevin Morgan, autant de titulaires en puissance, ne disputeront pas le Tournoi cette année. Ils pansent leurs plaies respectives à l'infirmerie. Et ce n'est pas tout. Gavin Henson, le trois-quarts centre aux cheveux gominés, propulsé au rang d'idole nationale l'an dernier pour sa pénalité victorieuse contre l'Angleterre, idolâtré, est suspendu pour les deux premiers matches. Ian Evans est lui aussi puni. Une hécatombe qui inquiéterait mêmes les nations les mieux pourvues.

Gareth Thomas: "Le moment d'avancer"

Mais le Gallois n'est pas du genre plaintif. Ruddock s'estime pourvu d'un réservoir plus dense que ne le croient certains. Il compte surtout sur le caractère de ses joueurs. "Tout le monde connaît nos problèmes de blessés et de suspendus, mais nous avons été capables d'établir une stabilité dans le pack et de retenir quelques nouveaux visages chez les arrières, dont nous sommes confiants qu'ils sauront marquer de leur empreinte cette compétition ", poursuit le coach du champion sortant. Loin de donner dans l'abattement, Mike Ruddock préfère donc professer le même enthousiasme qui l'avait mené si haut l'an passé.

Confiants sans être arrogants, les Gallois estiment, sans doute à juste titre, qu'ils n'ont aucun complexe à nourrir face à la concurrence. Il est l'heure de prouver à tout le monde que le prochain Grand chelem ne se fera pas attendre aussi longtemps que le précédent. Le discours de Gareth Tomas se veut aussi mobilisateur que celui de son entraîneur: "Nous pouvons passer le restant de nos vies à dire: 'J'ai gagné un Grand Chelem' ou on peut avancer. Pour moi, c'est le moment d'avancer. Alors je dis aux gars: 'Ecoutez, si on peut rendre la nation si heureuse avec un Grand Chelem, alors imaginez comment ce serait avec deux!'" Effectivement, on peine à l'imaginer vu la folie qui avait déjà gagné le pays en 2005&hellip

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