À l’Île Maurice, le rugby à sept poursuit son développement

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SEVENS - Fin janvier au Lesotho, l’équipe masculine de rugby à sept de l'Île Maurice a remporté le tournoi pré-qualificatif à la Coupe d’Afrique. Une performance historique qui va permettre au rugby mauricien de poursuivre son essor.

C’est un véritable exploit qu’a réalisé l’équipe masculine de rugby à sept de l'Île Maurice. Fin janvier, au Lesotho, elle a remporté le tournoi pré-qualificatif à la Coupe d’Afrique, qui réunissait la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le Lesotho et Eswatini. Dans un même temps, les filles ont décroché la médaille de bronze. "C’était notre première sortie internationale, depuis deux ans, à cause de la pandémie, car les frontières étaient bloquées jusque-là. Nos deux équipes ont performé de façon assez impressionnante. C’est historique pour le rugby à sept mauricien", apprécie Jean-Baptiste Gobelet, directeur technique national de la Fédération mauricienne de rugby.

Grâce à leur succès, les garçons de "Mauritius Rugby" se sont qualifiés pour la Coupe d’Afrique, qui se déroulera en Ouganda le 23 et 24 avril. Ils y retrouveront notamment les grosses écuries que sont l’Ouganda, le Kenya ou Madagascar. Pendant cette compétition, deux places pour la Coupe du Monde de rugby à sept (organisée au Cape Town, en septembre 2022) et trois tickets pour les Jeux du Commonwealth (à Birmingham, en juillet 2022) seront à gagner. "Cette date est ultra importante, souligne Gobelet. Nous sommes loin d’être les favoris sur le tournoi. Nous sommes les petits poucets de la Coupe d'Afrique des Nations, mais nous avons aussi des ambitions. Nous voulons gravir les échelons et essayer d’arriver sur un quart de finale pendant cette CAN. Ce serait un marqueur fort pour le rugby mauricien."

Gobelet : Un format de jeu plus porté sur la partie tactique que physique

Depuis cinq ans, l’ancien ailier du Biarritz olympique (2002-2011) est à la tête du rugby mauricien. Au quotidien, il œuvre auprès des jeunes et moins jeunes pour les amener jusqu’aux portes de l’équipe première. "Ça prend du temps, car il y a toute une culture à changer sur le rugby mauricien et la haute performance en général, en termes d’entraînement et de discipline, détaille-t-il. Il y a des jeunes avec qui on bosse depuis qu’ils ont 13 ans. Ils en ont aujourd’hui 17 et arrivent en équipe première."

En parallèle, Gobelet s’est attelé à bâtir un style qui puisse correspondre aux qualités de son île. "Le rugby africain est ultra physique, note-t-il. Nous avons dû créer un nouvel ADN. Le jeu mauricien ne se joue pas comme le jeu sud-africain. Il faut pouvoir faire en fonction de notre physique et de nos qualités techniques. Depuis cinq ans, nous essayons de trouver un format différent, plus porté sur la partie tactique que sur la dimension physique. "

Un rêve olympique à long terme

Sur le long terme, Mauritius Rugby a un rêve. Celui de participer aux Jeux Olympiques. "C’est une ambition sur huit ans, pose le Corrézien. Il faut travailler sur deux générations olympiques, en prenant des gamins qui ont douze ans pour les façonner et les entraîner." Pour essayer d’y parvenir, la Fédération mauricienne de rugby a créé des académies du sport au sein des écoles.

Des jeunes adolescents s’entraînent ainsi chaque jour, pendant quatre heures. "Ils arriveront à éclosion dans quatre ou cinq ans et auront un vrai environnement de haut niveau, se projette le DTN. Avec vingt heures d’entraînement par semaine, on est sur le même rythme qu’un joueur anglais, sud-africain, ou néo-zélandais. C’est un volume considérable et plus il y en aura, plus on permettra à l’athlète d’être développé."

Avec 750 licenciés (bénévoles compris), Maurice est le "petit poucet, en Afrique, avec peu d’équipes", reconnaît Gobelet. Malgré un réservoir "assez faible", le rugby mauricien mise sur la qualité des joueurs qu’il possède, pour poursuivre son développement. "C’est un petit territoire, donc on identifie et on analyse tous les mecs, raconte l’ancien international à sept. Ainsi, par rapport à une fédération qui a 40 000 licenciés, on a un contrôle beaucoup plus accru. En faisant une heure de route, on peut voir tout le monde assez vite."

Avec le travail mis en place au niveau des écoles, la Fédération aimerait arriver à 1 000 licenciés, d’ici cinq ans. "Chaque saison, on essaye de sortir trois ou quatre jeunes pour jouer avec l’équipe première, explique Gobelet. Aujourd’hui, la moyenne d’âge de notre équipe est de 22 ans et notre projet, d’ici quelques saisons, est de rentrer sur la dimension olympique et la scène internationale. Maintenant, la route est très longue. Il y aura des hauts et des bas dans l’essor du rugby mauricien et il faudra des marqueurs et des éléments clés". Le succès acquis fin janvier, au Lesotho, en est un.

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