Quel avenir pour le nouveau format ?

  • Australie - France - Féminines - Compétition - Rugby à 7 - San Francisco (Crédit : Isabelle Picarel)
    Australie - France - Féminines - Compétition - Rugby à 7 - San Francisco (Crédit : Isabelle Picarel)
  • Manager - Rugby à 7 - Christophe Reigt
    Manager - Rugby à 7 - Christophe Reigt
  • Portia Woodman - Nouvelle Zélande
    Portia Woodman - Nouvelle Zélande
  • David Courteix coach - France - Rugby à 7
    David Courteix coach - France - Rugby à 7
Publié le Mis à jour
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SEVENS - Lors de la Coupe du monde de rugby à 7, les instances internationales avaient choisi d'innover en instaurant une formule à élimination directe. A l'heure où se pose la question de l'étendre au reste de la saison dans le futur, les acteurs témoignent. Et, malgré la réussite de son équipe, le sélectionneur des féminines françaises David Courteix s'y montre opposé. Explications.

C'était une immense nouveauté de la dernière Coupe du monde de rugby à 7, disputée le week-end passé à San Francisco. Pour la première fois, il n'était plus question de phase de poule avant que chaque équipe, suivant sa position finale en son groupe, soit basculée dans le tableau général ou celui secondaire. Non, cette fois, les dirigeants de World Rugby avaient décidé de mettre en place un format sensiblement différent.

Manager - Rugby à 7 - Christophe Reigt
Manager - Rugby à 7 - Christophe Reigt

A savoir que, pour le tournoi, toutes les rencontres étaient à élimination directe. C'est-à-dire que le moindre faux pas était fatal. En effet, toute défaite entraînait un reversement dans les matchs de classement. "A chaque rendez-vous, il y aura une remise en question totale", indiquait Christophe Reigt, le manager des équipes de France à 7, avant le début de la compétition. Le but, du côté des instances internationales, était évidemment d'intensifier encore l'enjeu autour de chaque duel. Et donc de pimenter l'ensemble de la Coupe du monde.

Chaque match est une finale, Woodman

Dès le premier jour, joueurs et joueuses de toutes les nations ont pu mesurer à quel point ce format donnait une autre envergure aux événements. "Chaque match est une finale, nous confiait ainsi la star néo-zélandaise Portia Woodman après la victoire des siennes contre l'Irlande. Il n'y aucun droit à l'erreur et cet enjeu, ajouté à l’environnement, rend toute rencontre très excitante. L'ambiance dans les tribunes était incroyable."

Portia Woodman - Nouvelle Zélande
Portia Woodman - Nouvelle Zélande

Parce que, durant le reste de l'année sur le circuit mondial, un revers inaugural pouvait être compensé. Là, ce n'était plus le cas. Et il faut reconnaître que cette formule a plutôt bien réussi aux équipes françaises. Les filles, après une prestation sérieuse contre le Japon, ont ainsi éliminé le Canada et l'Australie, respectivement leur bête noire et les championnes olympiques, pour se hisser jusqu'en finale contre les Blacks Ferns. De leur côté, les garçons, après une sortie convaincante contre la Jamaïque, ont réalisé un gros coup en battant l'Australie, puis ont été à deux doigts d'écarter la Nouvelle-Zélande en quart de finale.

Dangereux sur toute l'année, Courteix

Après la fin de cette Coupe du monde, les Bleu(e)s nous ont confié que la formule changeait considérablement la manière d'aborder les rencontres. Et si ses troupes ont su parfaitement le gérer, le sélectionneur des féminines David Courteix prévenait d'emblée : "Le week-end que l'on a vécu nous a apporté beaucoup de choses à retenir pour l'avenir." Surtout si World Rugby, qui procédait là à un test grandeur nature, prenait la décision d'étendre le principe sur l'ensemble de la saison et donc sur le World Series.

David Courteix coach - France - Rugby à 7
David Courteix coach - France - Rugby à 7

Sur ce point, le même Courteix se positionne clairement : "Ce format, avec des matchs à élimination directe, est très particulier. Il vous met une pression énorme sur toute l'équipe avant chaque rencontre et donc avant même d'entamer la compétition. Je comprends que, sur un week-end dans la saison et qui plus est pour une Coupe du monde, cela présente l'avantage d'offrir un frisson différent au public et aux acteurs. Mais il me paraît dangereux de tenir cette formule sur toute l'année." Car cela pourrait avoir des effets néfastes et sûrement brider certaines formations dans leur volonté d'entreprendre et d'innover. Affaire à suivre.

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