Fidji, États-Unis, Canada, Kenya… Ces nations qui réussissent à VII

Par Rugbyrama
  • Seven - Les Fidji aux Jeux olympiques de Rio en 2016
    Seven - Les Fidji aux Jeux olympiques de Rio en 2016
  • Seven - Bianca Farella a inscrit 18 essais en 2019/20, dernière saison complète de rugby à VII
    Seven - Bianca Farella a inscrit 18 essais en 2019/20, dernière saison complète de rugby à VII
  • Seven - Willy Ambaka (Kkenya) face à la Nouvelle-Zélande
    Seven - Willy Ambaka (Kkenya) face à la Nouvelle-Zélande
Publié le Mis à jour
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JEUX OLYMPIQUES 2021 - Les Jeux olympiques, ça débute dans moins d’une semaine au Japon. Le rugby sera bien évidemment présent avec le fameux Tournoi à VII, qui aura lieu à partir du 26 juillet chez les hommes et du 29 juillet chez les femmes. Zoom sur ces nations qui privilégient le rugby à VII et qui seront présentes à Tokyo.

Le rugby à XV et le rugby à VII sont deux sports différents. Apparu et adopté plus tard, le Seven profite aujourd’hui d’une popularité en hausse depuis plusieurs années. S’il n’est pas encore au niveau de son grand frère, le rugby à VII obtient tout de même un réel intérêt de la part des fans, surtout lorsqu’approchent les Jeux olympiques. À Tokyo, elle sera la discipline qui représentera le rugby. En France, l’équipe à VII, surtout masculine, reste encore très largement dans l’ombre du XV. Mais dans d’autres pays, tels que les Fidji, le Kenya, les États-Unis ou la Corée du Sud, c’est le phénomène inverse. Le Seven a une place privilégiée, et prend le pas sur le XV.

Aux Fidji, la culture Seven

Si à XV, nous pouvons résolument nous dire que la Nouvelle-Zélande est un exemple et demeure une terre de rugby, à VII, ce sont les Fidji qui endossent ce statut. Dans un si petit territoire, il est pourtant anodin de voir tant de superbes joueur de rugby éclore à haut niveau, et performer dans plusieurs des meilleures équipes du monde. Mais grâce à leur élégance et surtout leurs physiques, les Fidjiens sont les athlètes parfaits pour faire la différence à VII. Grâce à leur culture très poussée de ce sport, véritable religion là-bas, ils ont développé certaines attitudes très utiles dans la discipline. Le jeu debout, les passes après-contact, et la combinaison appuis-puissance en font des joueurs redoutables. Collectivement, les Fidjiens donnent l’impression de se connaître par cœur et de jouer les yeux fermés pour vaincre magnifiquement.

Lors de l’unique édition ayant déjà eu lieu, en 2016, ce sont d’ailleurs eux qui ont remporté le tournoi, et donc la médaille d’or. Il s’agit d’ailleurs de la seule médaille de l’histoire des Fidji aux Jeux olympiques. Dingue ! L’émotion des joueurs et des supporters après ce sacre a d’ailleurs été largement relayé, ces derniers chantant les larmes aux yeux, à la gloire de leur drapeau. Pour dire, un jour férié a même été décrété pour permettre aux habitants de célébrer leurs héros.

Cet été, à Tokyo, la sélection fidjienne sera encore redoutable. Elle compte dans ses rangs l’un des meilleurs joueurs du monde à XV, le Bear Semi Radradra. À ses côtés, on retrouve le légendaire Jerry Tuwai, capitaine de l’équipe, mais aussi des joueurs du Top 14, comme Vilimoni Botitu ou encore Aminiasi Tuimaba. Avec cette armada, les Fidjiens ne peuvent espérer qu’un autre succès et confirmer qu’ils sont bel et bien la référence du rugby à VII.

USA, Canada… terres d’olympisme

Outre les superbes performances masculines aux Fidji, il faut tout de même avouer que l’équipe féminine, elle, souffre de la concurrence. Pour elle, il est très dur de rivaliser avec certaines nations plus fournies en talents. C’est le cas des États-Unis et du Canada. C’est bien connu, la culture nord-américaine est une culture résolument olympique. C’est pour cela que depuis l’intronisation du VII aux JO, en 2016, ces deux nations n’ont cessé de progresser, pour arriver aujourd’hui parmi les meilleurs pays au World Rugby Seven Series.

Chez les féminines d’abord, les Canadiennes possèdent d’énormes arguments et se montrent très régulières lors des différents tournois organisés autour du monde. Elles possèdent deux des meilleures joueuses du circuit avec Ghislaine Landry (deuxième meilleure marqueuse de la dernière saison complète) et Bianca Farella (quatrième meilleure marqueuse). Même si, comme à XV, les joueuses de l’Érable peinent à véritablement remporter des tournois, elles sont plus souvent en places d’honneur, comme attestent leurs trois finales en 2020.

Seven - Bianca Farella a inscrit 18 essais en 2019/20, dernière saison complète de rugby à VII
Seven - Bianca Farella a inscrit 18 essais en 2019/20, dernière saison complète de rugby à VII

Concernant les États-Unis, les féminines sont elles aussi redoutables à VII. Menées par Alev Ketler, historique des Eagles, elles impressionnent et sont capables de gagner des tournois, comme ça été le cas à Glendale en 2020. Mais surtout, pour ces deux nations, la réelle différence entre le VII et le XV se trouve chez les hommes. En retrait par rapport aux autres pays de rugby, les Nord-Américains souffrent beaucoup de la concurrence avec le football américain. Mais étant donné qu’à VII, le jeu est résolument différent, ce sont certains athlètes particuliers qui jouent et dominent.

C’est le cas pour les USA de Carlin Isle et Perry Baker, deux des joueurs les plus rapides du circuit international. Leurs aptitudes physiques permettent de faire basculer des matchs en faveur de leur équipe lors d’un match à VII, où les espaces sont nombreux. Au Canada, on profite des talents de certains "quinzistes" pour étoffer l’équipe à VII. Ainsi, des joueurs comme Nathan Hirayama alternent entre le XV et le VII. Dans ces deux pays en tout cas, la priorité est donnée au VII et décrocher une médaille olympique reste l’objectif ultime.

Carlin Isle et sa vitesse légendaire reviennent pour le tournoi de #Dubai7s dès vendredi! pic.twitter.com/ZRnQKDvFO4

— France Sevens (@France7s) November 28, 2016

Les Kenyans prennent de la place

Pour le Kenya aussi, l’objectif olympique reste la priorité, dans une nation qui privilégie largement le VII au XV depuis plusieurs années. Fiers représentant de l’Afrique à VII, avec l’Afrique du Sud, les Kenyans misent tout sur le Seven pour se faire une place dans le paysage mondial. Chez les hommes, le Kenya est une nation à prendre au sérieux, capable de créer l’exploit et d’accrocher n’importe quelle nation. Leur très beau tournoi réalisé à Cap Town en 2020 en est d’ailleurs un exemple.

Seven - Willy Ambaka (Kkenya) face à la Nouvelle-Zélande
Seven - Willy Ambaka (Kkenya) face à la Nouvelle-Zélande

Si le manque de moyens et l’impopularité du rugby au Kenya pénalise grandement l’équipe nationale, le tout est compensé par une envie débordante de progresser. Vainqueurs d'une étape des World Series en 2016, et doublement finalistes en 2017, ils n’ont pas accroché de podium depuis mais restent des outsiders. Ils comptent dans leur équipe, qui disputera la compétition à Tokyo, plusieurs joueurs de talent comme Collins Injera, Willy Ambaka ou le capitaine Andrew Amonde. Une nation qui s’installe petit à petit.

Chine, Corée du Sud, Brésil, l’éveil arrive

À l’instar des Kenyans, l’intérêt pour le rugby à VII de plusieurs nations "atypiques" est grandissant. Parmi elles, nous pouvons citer la Chine, qualifiée à Tokyo avec l’équipe féminine. Alors que la culture du rugby à XV est inexistante ou presque, le rugby à VII féminin connaît un essor depuis 2019. En Corée du Sud, ce sont plutôt les hommes qui commencent à émerger. Dernière nation mondiale, ils sont tout de même qualifiés pour le tournoi olympique et affronteront quelques-unes des meilleures nations du monde. Peu d’espoirs, mais un moyen de progresser. Enfin, le Brésil commence à s’installer dans le circuit féminin mais doit encore apprendre avant de devenir une réelle menace.

Toutes ces nations seront en tout cas à observer durant les Jeux olympiques. Le tournoi masculin aura lieu du 26 au 28 juillet, le tournoi féminin du 29 au 31.

Par Yanis GUILLOU

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