Bonneval: "L’équipe ne va pas à Bordeaux pour dire aux Toulonnais: 'Bien joué, merci !'"

  • Hugo Bonneval (Stade français) observe ses partenaires depuis sa blessure
    Hugo Bonneval (Stade français) observe ses partenaires depuis sa blessure
  • Alexandre Flanquart face au RCT - décembre 2014
    Alexandre Flanquart face au RCT - décembre 2014
  • Joie Stade français vs. Toulon - décembre
    Joie Stade français vs. Toulon - décembre
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Ecarté des terrains durant toute la saison en raison d’une blessure au genou, Hugo Bonneval a suivi le parcours du Stade français avec un regard aiguisé. Avant la demi-finale contre le Rugby Club Toulonnais (vendredi, 20h45), l’arrière international nous décrypte l’état d’esprit et le jeu parisien.

Hugo, aujourd’hui vous participez aux entraînements du Stade français. Après la victoire contre le Racing-Metro 92, quelle est l’atmosphère au sein du groupe ? Euphorique ?

Hugo BONNEVAL: Jusqu’à lundi, les joueurs étaient excités et en même temps très fatigués. Même si le score a finalement été assez large (38-15), ça a tapé très fort au niveau des contacts. Les mecs avaient vraiment besoin de digérer tout ça. Mais je les sens désormais prêts. Personne n’a oublié qu’à l’intersaison tout le monde disait: "Le Stade français n’a signé aucune star…" Mais tout le groupe a su élever son niveau de jeu tout en gagnant en assurance. Sur les moments importants, cette équipe affiche avant tout de la sérénité.

Tout de même, vous n’avez pas été surpris par ces performances tout au long de la saison ?

H.B: C’est compliqué… Dans ma situation, il y a forcément de la frustration quand j’en parle. Et même de l’envie de pouvoir partager tout ce qu’ils ont vécu. Il y a eu des victoires à l’extérieur (Castres, Toulon, Grenoble, Bordeaux-Bègles, ndlr) qui valent beaucoup de choses. Ça a un peu plus renforcé la solidarité entre tous. Quand je vois la ligne de trois-quarts, avec des joueurs entre 22 et 25 ans, sauf Julien Arias (31 ans) qui fait de la résistance (sourire), la complicité est sans doute plus évidente à trouver. On est beaucoup à avoir évolué ensemble dans les catégories de jeunes. Notre parcours, notre histoire de rugbymen est rattachée à ce club. Tout ce qui nous arrive aujourd’hui est la continuité de nos rêves d’il y a cinq ans. Dans le vestiaire comme sur le terrain, on ne l’oublie pas.

Il ne faut pas se tromper: l’équipe est prête pour une guerre de tranchées.

Quel est le discours des patrons de cette équipe, Pascal Papé, Sergio Parisse, Pierre Rabadan ?

H.B: Il faut également citer Julien Dupuy et même Rabah Slimani. Ces mecs, quand ils sont là, tu sais qu’ils ne se loupent pas souvent dans les grands rendez-vous. Ça rassure tout le monde. Ils savent ce que ça fait de soulever un Bouclier. Mais ils restent assez mesurés. Ils n’en font pas trop de peur, peut-être, d’écraser les plus jeunes avec une trop grande pression. L’équipe écrit son histoire sans trop regarder les belles heures du Stade français. Mais il ne faut pas se tromper: elle est prête pour une guerre de tranchées. Et c’est légitime de se dire que cette équipe peut aller au bout.

Alexandre Flanquart face au RCT - décembre 2014
Alexandre Flanquart face au RCT - décembre 2014

Quand on discute avec des passionnés de rugby, ils sont admiratifs devant l’état d’esprit que vous dégagez. Comme si l’âme du Stade français de Max Guazzini était toujours aussi forte…

H.B: On est des potes ! On se branche tout le temps ! On part en vacances ensemble l’été. Quand vous prenez ligne par ligne, de Rémi Bonfils en passant par Rabah Slimani, Alexandre Flanquard, Raphaël Lakafia, Antoine Burban, Jules Plisson, Jonathan Danty, Djibril Camara, Jérémy Sinzelle… on est tous d’une génération entre 1987 et 1992. Ça fait une bonne bande de jeunes (sourires) ! Peut-être qu’on a de la chance de bien s’entendre mais Il y a un lien fort qui nous unie. Et puis, il y a facteur dont on parle peu mais après des années galères à jouer à Charléty, je peux vous assurer que d’évoluer à Jean-Bouin nous a regonflé le moral.

Si tu n’as pas envie de gagner cette demi-finale, tu restes à la maison.

Quand on a battu Toulon à deux reprises cette saison, l’appréhension d’une demi-finale est-elle moins grande ? Le groupe se dit-il: "pourquoi pas" ?

H.B: Ce n’est pas "pourquoi pas"… C’est une demi-finale de Championnat de France. Si tu n’as pas envie de gagner ce match, tu restes à la maison. L’équipe ne va pas à Bordeaux pour dire aux Toulonnais: "Bien joué, merci !". Je ne peux pas imaginer une seule seconde que les mecs ne se voient pas gagner. Mais ça ne veut pas dire qu’on sous-estime Toulon. Loin de là. Tu sais bien que c’est monstrueux.

L'entraîneur des arrières, Jeff Dubois, rejoindra prochainement le staff du XV de France. Quelle a été son influence dans ce jeu de mouvement si souvent loué ?

H.B: Il n’a pas hésité à laisser les jeunes prendre le jeu à leur compte. Tout en restant dans un cadre global. Mais il a toujours été le premier à nous dire: "Allez y les mecs !" Il y a une confiance très forte qui s’est installée entre le staff et les joueurs. Et Jeff, avec son côté "école toulousaine", n’a jamais cessé de nous encourager à produire du jeu. Cette équipe se fait plaisir.

Joie Stade français vs. Toulon - décembre
Joie Stade français vs. Toulon - décembre
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