Rugby fauteuil : trois échéances à honorer pour les Français

Par Rugbyrama
  • Rugby fauteuil - Rodolphe Jarlanlors
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  • Handi-rugby - Jonathan Hivernat mènera les Bleus au Championnat du monde
    Handi-rugby - Jonathan Hivernat mènera les Bleus au Championnat du monde
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RUGBY FAUTEUIL - C'est un programme bien chargé qui se présente pour les Bleus. Dans un premier temps, ils devront défendre leur titre de champion d'Europe à Cardiff en mai. Ensuite, il y aura la Coupe du monde en octobre à Paris avant de se tourner vers les Jeux Paralympiques organisés à domicile en 2024. Jonathan Hivernat et Cédric Dubord nous parlent de leurs ambitions.

Le programme n’est pas mince pour les rugbymen en fauteuil dans les deux années qui viennent. Il leur faudra d’abord négocier les championnats d’Europe à Cardiff en mai, après tout la France est tenante du titre. Puis presque coup sur coup, il faudra honorer deux rendez-vous à haute pression : la Coupe du monde en octobre à Paris, un événement encore plus important que d’habitude, puisqu’il se jouera en parallèle de la Coupe du Monde des rugbymen valides. Il faudra ensuite embrayer avec les Jeux Paralympiques organisés à domicile en 2024. Les rugbymen en fauteuil ont donc du pain sur la planche, avec un staff et un effectif qui ne devrait pas subir trop de changements. Un seul joueur majeur arrête : Christophe Corompt, le vétéran Ryad Salem en revanche, devrait continuer sa carrière jusqu’aux JO. On annonce quelques nouvelles têtes : Tristan Barfety, Arthur Paumard qui étaient déjà en lisière de la sélection, mais aussi des jeunes prometteurs comme Loup Cathala. Pour 2023 et 2024, les perspectives de l’équipe de France ne sont pas si sombres, loin de là. Pourquoi le cacher, une médaille mondiale, suivie d’une breloque olympique serait un formidable aboutissement pour cette jeune discipline.

Évidemment, l’équipe de France de Rugby fauteuil sort d’un championnat du monde disputé au Danemark qu’on qualifiera de mitigé. Les Bleus ont terminé à la sixième place, mais ce n’est pas une catastrophe. "Cette sixième place est quand même notre deuxième meilleure performance dans la compétition, note Jonathan Hivernat, le capitaine et joueur vedette. Même si on n’est pas parmi les grandes nations du top 4, comme on se l’était fixé, on confirme notre statut." Mais c’est vrai, quand on avait discuté avec les uns et les autres début octobre, on s’attendait peut-être à mieux, car les Tricolores avaient été sacrés champions d’Europe début septembre à la Halle Carpentier devant 2 000 personnes en battant la Grande-Bretagne d’un petit point (44-43). Tout le monde espérait au moins une place dans le dernier carré. À l’échelon mondial dans un tournoi qui se déroulait au Danemark, les hommes de Jonathan Hivernat se sont arrêtés en quarts de finale face au pays organisateur, défaite 55-53 en prolongations après un match palpitant.

Des matchs de poule très difficiles

Le capitaine offre une explication. Les Français ont perdu beaucoup d’énergie en phase de poule, ils devaient faire face à un programme très copieux. "On a battu les Etats-Unis, vice-champions du monde, pour la première fois. Et on a su enchaîner avec une autre victoire contre les Anglais", rapportait Cédric Dubord, l’un des trois entraîneurs des Bleus (avec Bob Vanacker et William Ybert). Avec six victoires en six matchs, le ciel était radieux mais les organismes étaient entamés. "Battre le champion et le vice-champion du monde sur la phase de poule, le même jour, ça fait beaucoup !", reprend Hivernat. On rappelle que le tournoi se déroulait sur six jours, du 11 au 16 octobre (c’est l’Australie qui l’a emporté devant les Etats-Unis).

Les matchs se jouent en quatre quarts temps de huit minutes, mais le chronomètre est stoppé à chaque arrêt de jeu, ce qui fait que les parties durent entre 1 h 15 et 1 h 30. Le mardi et le mercredi, les Français ont joué deux matchs dans la journée.

Tout ceci a abouti à ce fameux quart de finale, perdu certes, mais que les joueurs n’ont pas vécu comme une humiliation, mais comme un combat de haut niveau. "Nous n’avons jamais rien lâché, arrachant la prolongation dans la dernière minute du temps réglementaire, reprend Cédric Dubord. Mais il nous a manqué un peu de fraîcheur et de lucidité. Sans oublier le public danois très fervent. Il a incontestablement apporté le petit plus."

Les Français ont ensuite encore affronté et battu les Britanniques avant de chuter assez lourdement face aux Canadiens, ce qui explique cette sixième place.

Entrer dans le critère de la haute performance

Mais pour les échéances futures, les responsables des Bleus ont de bonnes idées en tête mais il leur faudra soigner le nerf de la guerre, le budget. L’équipe de France a le sentiment de réaliser des petits miracles dans la mesure où elle dispose de beaucoup moins de moyens que ses concurrents. Bob Vanacker, l’un des trois entraîneurs nous le rappelait récemment, son équipe s’est préparée avec un budget de 200 000 euros environ alors que certains adversaires pouvaient atteindre le million d’euros. "Ça nous a empêchés de faire plusieurs tournois, les stages entre nous ne suffisent plus."

Le directeur sportif Michel Terrefond poursuit : "Avec nos récents succès, nous espérons bien sûr des moyens plus importants. Notre titre européen nous a ouvert des possibilités, mais nous aimerions bien entrer dans le cercle de la " haute performance", pour être vus comme des "médaillables". La fédération handisport, va tout faire auprès de l’Agence Nationale du Sport pour arriver à ce statut. "On espère aussi trouver des astuces ou passer par des collectivités locales, pour faire plus de stages que d’habitude, mais c’est difficile vous savez. Tout le monde cherche de l’argent partout."

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