Dopage: Une nouvelle bombe prête à exploser

Par Rugbyrama
  • Ballon
    Ballon
Publié le Mis à jour
Partager :

Le rugby va être frappé par une nouvelle déflagration avec la sortie prochaine de "Rugby à charges, l’enquête choc", livre qui traite du dopage. De nombreux témoignages qui se portent en échos aux révélations de Laurent Bénézech.

En plein Tournoi des 6 nations, l’image du rugby risque d’en prendre un coup. Un sale coup même. Un livre, intitulé "Rugby à charges, l’enquête choc", dont le thème central n’est autre que le dopage, va sortir le 5 mars prochain. Son auteur ? Pierre Ballester. Un journaliste dont le cheval de bataille n’est autre que le dopage dans le sport et qui a notamment révélé l’affaire sur le cycliste Lance Armstrong avec "L.A Confidentiel". L’Express a mis en avant ce mardi plusieurs extraits de cet ouvrage et certains sont pour le moins accablants. Voilà une nouvelle qui ne va pas redorer le blason du rugby hexagonal, chahuté après les propos de l’ancien pilier international Laurent Bénézech il y a presque deux ans.

Des dizaines de témoins, dont des médecins spécialisés, ont été sollicités afin non pas d’enterrer le rugby mais plutôt de le sortir de l’ornière. Plusieurs interrogations sont soulevées au sujet de la musculature suspecte des joueurs (comme évoqué par Laurent Bénézech), des ordonnances mensongères, l’essor grandissant des compléments alimentaires, des produits interdits difficilement détectables et des chocs de plus en plus violents. Si les joueurs sont ciblés, les instances dirigeantes en prennent pour leur grade, certaines ayant même caché plusieurs faits notables. Reste à voir quelle sera la portée de la déflagration de cette bombe...

Extraits

  • Jacques Mobet (ancien médecin d’Agen (1960-1975) et du XV de France pendant vingt ans)

"Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby et ailleurs. Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient, d'autres non. Je me souviens d'un match de championnat, entre Fleurance et Marmande je crois, au cours duquel l'arbitre a pris peur ! Les joueurs avaient tous la bave aux lèvres, ils se mettaient des marrons même entre équipiers ! Il a dû arrêter le match".

"Vous vous souvenez peut-être du France-Nouvelle-Zélande de Nantes, en 1986. Les Blacks venaient de nous dominer une semaine plus tôt à Toulouse et, là, ils se prennent une rouste. C'est à partir de ce match-là que les choses ont évolué. Les Blacks se sont rendu compte que leurs adversaires, méconnaissables par rapport à la semaine précédente, étaient chargés. Ils ont alors porté discrètement l'affaire devant le Board [l'International Rugby Board, IRB], qui a averti le ministère des Sports, lequel a mis au courant la fédération [française]. Je crois que c'est ensuite que l'interdiction des amphétamines a été activée dans le rugby".

"A l'époque, il n'y avait toujours pas d'AUT et les médecins de club envoyaient à la fédération leurs ordonnances motivées. C'est moi qui gérais ce dossier et, là, je peux vous dire que c'était du grand n'importe quoi ! Pour un oui, pour un non, les médecins des clubs professionnels prescrivaient des injections de "corticos" en veux-tu, en voilà ! C'était affolant ! Je me souviens particulièrement de deux d'entre eux, toujours en activité et qui déconnaient vraiment".

"On a tous su pour Pieter de Villiers" (contrôlé positif à la cocaïne et à l'ecstasy en 2002), comme on a tous su pour Brive ou d'autres. Et nous savons aujourd'hui que la musculation associée à l'alimentation protéinée ne suffit pas à expliquer ces prises de masse actuelles. Tout comme on sait aussi que certaines pratiques, certains protocoles sont réalisés pendant l'intersaison, quand les contrôles sont inexistants, sauf pour les joueurs surveillés, du moins. On sait, mais ils savent aussi ! Et si l'AFLD a pensé instaurer des contrôles inopinés en période estivale, ils y ont pensé également..."

  • Alexis Savigny (docteur)

"Quand je suis arrivé au Stade français, c'était déjà un sujet important entre les joueurs", explique le Dr Alexis Savigny. "Les gars du Sud, les internationaux, venaient avec leurs pots sous le bras. C'est une pratique très anglo-saxonne, ils pourraient ne manger que ça. Le repas, c'est chiant pour eux. Certains mettaient le tout dans un sandwich et ils se cassaient dans leurs chambre. J'avais beau lire la notice, leur dire que 15 à 20% des pots étaient vérolés, ça ne changeait rien. Au début, le club ne voulait pas investir. Parce qu'il faut vous dire que ça coûte environ 50000 euros par an avec les produits "pré-efforts", les boissons déclinées, les sels minéraux, tout ça... Je bosse avec une boîte française depuis sept ans, elle a toutes les normes et autorisations requises ". 

Retrouvez la suite des bonnes pages du livre "Rugby à charges, l'enquête choc" (éditions La Martinière) sur le site lexpress.fr ici

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?