Les Dragons catalans ne font plus rire les Anglais

Par Rugbyrama
  • Rugby à XIII - Josh Drinkwater (Dragons Catalans)
    Rugby à XIII - Josh Drinkwater (Dragons Catalans)
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RUGBY À XIII - "Le regard des Anglais a changé": après avoir dominé la saison régulière, les Dragons catalans sont aux portes d'une finale historique de Super League, le championnat anglais de rugby à XIII, passant en l'espace de 15 ans d'exotiques faire-valoir à de sérieux prétendants au titre.

La planète treiziste aura jeudi soir (20h45) les yeux rivés sur le stade Gilbert-Brutus de Perpignan, qui sera à guichets fermés (11.800 personnes) pour la demi-finale contre Hull KR. La franchise née en 2005 de la fusion de deux clubs français emblématiques, le XIII catalan et l'AS Saint-Estève, a déjà atteint à trois reprises le dernier carré de la Super League (2009, 2014 et 2020), mais jamais elle n'avait autant semblé en mesure d'aller plus loin.

Les Dragons ont terminé premiers de la phase régulière, avec 19 succès en 23 journées, devançant St Helens, Warrington, Wigan ou Leeds, des places fortes du nord de l'Angleterre, berceau du rugby à XIII. "Le regard des Anglais a changé sur nous", savoure Bernard Guasch, leur président-fondateur, patron d'une entreprise de viande. "Ils s'amusaient jusque-là de notre inconstance et nous sommes maintenant face à un moment historique: être le premier club non anglais à disputer une finale de Super League".

Old Trafford après Wembley

La recette du succès catalan? Un savant mélange de stars australiennes et anglaises saupoudré de jeunes Français prometteurs; la patte d'un manager, Steve McNamara, sélectionneur de l'équipe d'Angleterre de 2010 à 2015, et le soutien d'un public fidèle et passionné (5.000 abonnés). Avec son budget de 11 millions d'euros, dans la moyenne de la Super League, le seul club étranger engagé a su convaincre le demi de mêlée australien James Maloney, champion du monde en 2017, et l'arrière international anglais Sam Tomkins, quatre fois sacré avec Wigan, de vivre une fin de carrière dorée au soleil du sud de la France.

Trois ans après avoir soulevé leur premier trophée, la Challenge Cup, sur la pelouse de Wembley, les Dragons sont cette fois à 80 minutes d'une première finale de championnat, le 9 octobre, dans une autre enceinte mythique, Old Trafford, le théâtre des rêves de Manchester United. "Nous ne sommes pas arrivés là sur un exploit, comme on l'avait fait en gagnant la Cup à Wembley en 2018", souligne l'entraîneur adjoint Thomas Bosc, enfant du pays catalan.

"Là, il a fallu sortir 23 gros matches et en gagner 19, avec une série de 12 succès consécutifs", ajoute-t-il. "Le but était de finir premier (de la saison régulière) pour sauter un tour et jouer chez nous. On y est, mais il y a un travail à finir et quelque chose d'exceptionnel à aller chercher".

"Exotisme et performance"

Même si la cohabitation est cordiale localement avec l'Usap, le club quinziste de Perpignan remonté cette saison en Top 14, les Dragons évoluent régulièrement à l'ombre de leur voisin au niveau national. Ils auront l'occasion face au Hull KR, qu'ils ont déjà battu trois fois cette saison, de s'en affranchir et de redonner du lustre à un rugby à XIII français quasiment confiné à la région Occitanie.

"Les Anglais, qui nous tendent la main, attendent de nous exotisme et performance", relève Bernard Guasch, le grand architecte de la réussite catalane. "Ils ne veulent pas de clubs français qui bagarrent dans le bas du tableau". Ses Dragons ont fait des émules. Le Toulouse Olympique, club de rugby à XIII de la Ville rose, survole cette saison le Championship, la seconde division anglaise, et pourrait retrouver les Perpignanais en Super League en 2022. "Il faut arriver à surfer là-dessus", anticipe Bernard Guasch. D'autant que la France est candidate à l'organisation de la Coupe du monde de rugby à XIII en 2025.

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