Corrihons: "La France est un formidable outsider à Paris"

  • Virimi Vakatawa (France 7) - avril 2016
    Virimi Vakatawa (France 7) - avril 2016
  • Franck Corrihons, ancien entraîneur de Grenoble
    Franck Corrihons, ancien entraîneur de Grenoble
  • Virimi Vakatawa avec l'équipe de France à VII - 2015
    Virimi Vakatawa avec l'équipe de France à VII - 2015
  • Jean-Pascal Barraque (La Rochelle)
    Jean-Pascal Barraque (La Rochelle)
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SEVENS - Franck Corrihons sera consultant pour le groupe Canal + lors de l’étape de Paris de rugby à VII qui commence vendredi au stade Jean-Bouin. L’ancien international estime que les Bleus veulent marquer les esprits dans la capitale à moins de trois mois des Jeux Olympiques de Rio. Et profiter du tournoi pour promouvoir la discipline.

Une étape du circuit mondial à Paris, qu’est-ce que cela représente pour le rugby à VII français ?

Franck CORRIHONS: C’est une opportunité exceptionnelle de faire découvrir cette discipline à certains non pratiquants ou même pratiquants qui connaissent peu le rugby à VII encore. De montrer aux spectateurs et aux téléspectateurs le développement de ce rugby qui est en train d’exploser au grand jour aujourd’hui, parce que ce jeu évolue et aussi en raison de l’attractivité des JO. C’est une opportunité intéressante à saisir pour enfin installer le rugby à VII de façon pérenne en France et pourquoi pas aussi de susciter des vocations.

À moins de trois mois des JO, qu’est-ce que vous aimeriez voir de cette équipe de France à Paris ?

F.C: On aimerait voir une équipe de France qui soit capable d‘être régulière. Un de ses objectifs cette année était de battre au moins une fois toutes les nations majeures. Elle a battu les Néo-Zélandais et les Fidji notamment, ce qui prouve qu’elle est capable de le faire. L’objectif pour elle est d’être beaucoup plus régulière sur la durée d’un tournoi.

Franck Corrihons, ancien entraîneur de Grenoble
Franck Corrihons, ancien entraîneur de Grenoble

Le Kenya a été un vainqueur inattendu à Singapour. La France peut-elle être la surprise à Paris ?

F.C: On l’espère. En tout cas, c’est un formidable outsider. Aujourd’hui, les Français ont vraiment envie de marquer ce tournoi de Paris. Il ne faut pas oublier qu’en 2005 lors de la dernière étape en France, les Français l’avaient emporté à Jean-Bouin. On espère tous que cela va se rééditer parce que ce serait un formidable coup de projecteur sur cette discipline et pour la France de manière générale.

Compte tenu des adversaires dans leur poule : Argentine, États-Unis, Canada et des forces en présence dans ce tournoi, quel serait déjà un bon résultat pour les Français ?

F.C: Déjà, il faut bien démarrer le tournoi. Il y a un premier match contre le Canada (vendredi soir) qu’il va falloir bien maîtriser. On sait tous que les premiers matches sont cruciaux pour bien rentrer dans la compétition. Un excellent résultat serait forcément une victoire. Un très bon résultat serait au moins une qualification en Cup, avec pourquoi pas une place dans le dernier carré. Je pense que les Français ont les armes pour bien rivaliser avec les meilleures nations dans la mesure où aujourd’hui ils sont enfin au complet. Ça été très rare dans l’année avec de très nombreuses blessures. J’espère vraiment de tout cœur les voir arriver le plus loin possible dans ce tournoi. Ce serait mérité, d’une part, parce qu’ils travaillent fort et puis juste avant les JO, ce serait une piqûre de confiance incroyable pour affronter les 11 autres équipes à Rio au mois d’août.

Virimi Vakatawa avec l'équipe de France à VII - 2015
Virimi Vakatawa avec l'équipe de France à VII - 2015
Pour moi, Vakatawa n’a pas à choisir entre le VII et le XV

Virimi Vakatawa fait-il partie des meilleurs joueurs du monde à VII actuellement ?

F.C: Quand on voit ses stats et l’impact qu’il peut avoir sur le terrain, que ce soit par rapport à ses coéquipiers ou adversaires, il fait clairement partie à mes yeux du VII mondial, c’est incontestable.

Doit-il choisir entre le VII et le XV ou continuer d’alterner entre les deux disciplines ?

F.C: Pour moi, il n’a pas à choisir. Il n’y a aucune problématique pour moi à jouer et à XV et à VII. Dans toutes les nations majeures, le VII fait partie de la formation du joueur. Tous les joueurs ont, un moment donné dans leur carrière, joué à VII et ça ne pose pas de problème à des garçons du XV de passer à VII, ou inversement. Vakatawa est un garçon qui est capable de passer du VII au XV sans trop de difficultés. Il ne faut pas confronter les deux rugbys. Je pense qu’ils sont parfaitement complémentaires.

Dans le groupe français retenu pour Paris et Londres (21-22 mai) figure Jean-Pascal Barraque. Qu’est-ce que l’on peut attendre de lui à Jean-Bouin ?

F.C: Je ne sais pas s’il jouera à Paris. On sait que c’est un garçon instinctif, avec de grandes qualités dans le un contre un, qui aime la vitesse, qui a des appuis et de très bonnes mains. On a toujours besoin de joueurs de ce profil-là pour diriger le jeu, sur un poste de 10 ou de 12. Il peut amener beaucoup de fraîcheur au milieu de terrain. Il n’aura pas la dimension stratégique qui peut peut-être parfois l’handicaper sur le XV. Il sera libre de pouvoir jouer à son potentiel à VII et de s’exprimer totalement. C’est ce qu’on attend d’un garçon comme ça dans une équipe de France à VII, prendre des initiatives et s’épanouir.

Jean-Pascal Barraque (La Rochelle)
Jean-Pascal Barraque (La Rochelle)

Au-delà de l’équipe de France, qu’est-ce qui va être intéressant à suivre sur cette étape de Paris ?

F.C: C’est de voir si une équipe comme le Kenya est capable de rééditer "l’exploit". Savoir à quel niveau se situent les équipes majeures : Fidji, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, Angleterre avant les JO. On est vraiment sur la fin de la saison. Ces deux derniers tournois (avec Londres) sont très importants dans ce sens là. Aujourd’hui, il n’y a pas une équipe qui sait exactement avec quels joueurs elle va partir aux JO. On est encore un peu sur une phase d’évaluation. Forcément, tous les joueurs vont vouloir donner le meilleur d’eux-mêmes pour participer à cet événement. Ça laisse présager des matches de très haut niveau, parce qu’il n’y a aucune équipe qui va lâcher quoi que ce soit. En termes de spectacle et de jeu, on va être gâtés lors de ces trois jours à Paris, c’est évident.

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