Les punchlines de 2017

  • Patrice Collazo (Stade Rochelais)
    Patrice Collazo (Stade Rochelais)
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Si le rugby et ses acteurs tendent à être de plus en plus policés, l'année 2017 n'a pas manqué de dérapages verbaux. Certains, qui ont le verbe fort, ne se sont pas privés de régler leurs comptes par journaux interposés ou de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Et ça tombe comme à Gravelotte ! Petit tour d'horizon.

Ugo Mola, entraîneur principal de Toulouse (31 août, Midi Olympique)

A l'aube d'une nouvelle saison attendue compte tenu la douzième place du Stade toulousain en Top 14 l'annnée précédente et en réponse à une sortie de son ancien entraîneur des trois-quarts Jean-Baptiste Elissalde, écarté cet été, qui avait déclaré dans L'Equipe : "On ne faisait pas du management mais du ménagement", Ugo Mola avait vivement rétorqué dans Midi Olympique : "On n'est pas à la fac de médecine, on ne fait pas des autopsies. On est entraîneurs et on essaye d'apporter des solutions, que les mecs y croient. J'ai lu qu'on ne faisait pas du management mais du ménagement. En l'occurence, on a fait du dégagement en sortant les mecs négatifs."

Sean O'Brien, troisième ligne irlandais des Lions britanniques (12 septembre, BBC)

Interrogé sur la tournée des Lions en Nouvelle-Zélande, qui les avait vus perdre un match, en remporter un autre et concéder un match nul, le troisième ligne irlandais Sean O'Brien avait durement taclé son staff et notamment le sélectionneur Warren Gatland sur la BBC : "Je serais plutôt critiqueparce que je pense qu'on aurait dû la remporter et on aurait même dû la remporter facilement (…) La première semaine, c'est sûr qu'on s'est surentraînés le jeudi et peut-être que les coaches ont paniqué un peu. Et on a presque fait la même chose la dernière semaine (...) Il ne faut pas trop en faire parfois sur une tournée comme ça. Je pense qu'il y a beaucoup de leçons à tirer de la tournée en terme de coaching et aussi du point de vue des joueurs sur la gestion des événements. Au final, avec l'équipe qu'on avait, on aurait dû les battre, à 100%."

Alain Tingaud, président d'Agen (21 septembre, La Dépêche du Midi)


Après les propros de son homologue montpelliérain Mohed Altrad qui, dans une interview au Figaro, estimait "déranger une poignée d'imbéciles à Clermont, Pau, La Rochelle et Agen… ", le président agenais était sorti de ses gonds : "Il a pété un boulon. Il est juste imbu de sa personne. Je l'ai vu insulter humainement un président en prétextant qu'il ne boxait pas dans la même catégorie. Il cherche à diviser les présidents des petits clubs du monde pro mais l'ensemble des présidents est contre lui (…) S'il veut qu'on se retrouve dans un pré à 6 heures avec ses armes, comme dans les siècles passés, je suis son homme, mais il n'a pas ce courage."

Daniel Carter, ouvreur du Racing 92 (25 septembre, Midi Olympique)

En septembre dernier, Midi Olympique avait rencontré le All Black Daniel Carter pour une interview décalée. Pas avare de bons mots, le joueur du Racing 92 avait notamment "affiché" son ancien capitaine en sélection, le légendaire Richie McCaw, au sujet... de son style quand il avait été interrogé sur le joueur le plus mal habillé qu'il ait croisé en Top 14 : "Je dirais que c'est Richie McCaw. Je sais qu'il ne joue pas en France mais c'est définitivement lui. Il porte seulement les habits que les sponsors nous donnent dans les dotations en début de saison. Il a vraiment besoin d'aide sur ce point et devrait peut-être passer un peu de temps à Paris... Mais pour tout vous dire, je crois que c'est le dernier de ses soucis."

Patrice Collazo, manager de La Rochelle (30 octobre)

Après l'annonce du groupe France retenu pour les tests-matchs du mois de novembre, l'entraîneur rochelais Patrice Collazo, alors troisième du Top 14 avec son club, ne cache pas son étonnement quant à l'absence du pilier Uini Atonio et le fait savoir : "Des joueurs ont payé la préparation mise en place par le XV de France... Je pense à Uini parce qu’il est celui qui compte le plus grand nombre de sélections avec le club. Je suis content qu’il reste avec nous, on va essayer de le faire travailler, de le faire progresser, et surtout de le faire travailler correctement, comme on pense que c’est le mieux pour lui, c’est le plus important."

Yoann Maestri, deuxième ligne de l'équipe de France (14 novembre)

Ce fut la seule éclaircie d'un morne mois de novembre : la courte défaite de "l'équipe 2" du XV de France face aux All Blacks à Lyon (23-28) avait été considérée comme une véritable bouffée d'oxygène. Jusque chez les joueurs, qui avaient pris un plaisir fou durant la rencontre, malgré l'absence de Guy Novès et de ses adjoints au moment de la préparer. Ecarté du premier test, le Toulousain Yoann Maestri n'avait pas mâché ses mots : "On s'est carrément sentis délaissés. Bien sûr ! Tu arrives le samedi à Lyon, à treize joueurs. Quelques autres te rejoignent le dimanche. On ne peut pas dire que ça fait pro... Jouer dans ces conditions de préparation, même si ça ne comptait pas pour une cape, c'est incroyable."

Mourad Boudjellal, président de Toulon (22 novembre, rugbyrama.fr)

Au président agenais Alain Tingaud, qui avait déclaré qu'il aimerait avoir les même subventions publiques que Toulon, qui s’élèveraient à 7 millions d’euros, pour construire son budget, Mourad Boudjellal n'a pas manqué d'humour dans sa réponse : "Cela faisait longtemps que l’on ne me l’avait pas sorti ! C’est plus simple d’asséner des âneries que de défendre son maigre bilan. 7 millions, c’est interdit par la loi, le maximum c’est 2,8 et à Toulon nous bénéficions de 2,2 millions d’euros de subventions pour construire notre budget (…) Quand Médiamétrie indique que le RCT amène 24 millions d’euros de recette à la ville de Toulon en six mois, le SUA peut s’enorgueillir de réaliser le même montant sur la même période, mais en francs belges ! On ne peut pas justifier sa nullité de management et de résultat par des mensonges ! Je crois qu’il adore les duels à 6 heures du matin. Qu’il me provoque, la seule chose dont j’aurai peur, c’est du froid à cette heure-là !"

Christophe Urios, manager de Castres (29 novembre, rugbyrama.fr)

L'image avait marqué : à l'occasion du match contre Toulon, l'entraîneur castrais avait donné une petite tape sur le visage de son homologue, Fabien Galthié, qui avait eu des mots avec le reste du staff du CO. Condamné à quatre semaines d'interdiction de banc pour ce geste (de même que Fabien Galthié), il avait assuré qu'il "assumerait" son geste avant de connaître le verdict de la commission de discipline de la LNR : "On a fait une connerie et on doit l'assumer. On s'est comporté comme des enfants. J'ai toujours l'habitude d'assumer mes conneries donc encore une fois, j'assumerai (…) Je ne regrette pas. Ce ne sont pas des comportements que nous devons avoir mais, à un moment donné, on ne peut pas tout entendre. Pour autant, on ne doit pas avoir ce genre de comportements. Ce sont des comportements de collège. Ce n'est pas bien."

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