Ximun Lucu et Dubié analysent les clés de la réussite montoise

  • Ximun Lucu et Jean-Baptiste Dubie - Stade montois
    Ximun Lucu et Jean-Baptiste Dubie - Stade montois
  • Jean-Baptiste Dubié - Stade montois
    Jean-Baptiste Dubié - Stade montois
  • Ximun Lucu - Stade montois
    Ximun Lucu - Stade montois
  • Patrick Milhet - Stade montois
    Patrick Milhet - Stade montois
  • Julien Tastet - Stade montois
    Julien Tastet - Stade montois
  • Julien Cabannes - Stade montois
    Julien Cabannes - Stade montois
  • Yann Brethous - Stade montois
    Yann Brethous - Stade montois
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - En 2012, Mont-de-Marsan jouait une finale d'accession face à Pau et rejoignait le Top 14. Dix ans plus tard, Stéphane Prosper, Julien Tastet, Patrick Milhet, Yann Brethous, Julien Cabannes et Leandro Cedaro, qui étaient déjà de l’aventure à l’époque, s'apprêtent à vivre une nouvelle finale. Jean-Baptiste Dubié et Ximun Lucu reviennent sur la saison du club des Landes.

Entre 2007 et 2015, Jean-Baptiste Dubié (32 ans), a porté les couleurs du Stade montois. Avec les jaune et noir, le trois-quarts centre a connu deux montées en Top 14 (2008, 2012). "La première, je ne l’ai pas réellement vécue, précise-t-il. J'étais minot, je n’avais que 18 ans. Le Stade montois était sûr de se qualifier en demi-finale et je n’avais participé qu’à la dernière rencontre de la saison (une défaite à Toulon, 70-15, NDLR). On avait suivi la suite en retrait."

En 2012, en revanche, Dubié avait été nettement plus impliqué dans l’effectif jaune et noir (dix-sept matchs, neuf titularisations), mais avait manqué la finale gagnée contre Pau (29-20) à cause d’une blessure. "Cette saison-là n’a rien à voir avec celle vécue par le Stade montois actuellement, estime Dubié. Nous n’avions pas autant dominé le championnat. Nous avions, à l’époque, beaucoup d’anciens qui tenaient la baraque. Je pense à Beñat Arrayet, Julien Tastet, Baptiste Chedal. Mont-de-Marsan a, aujourd’hui, pas mal de jeunes qui ne se posent pas de questions et qui sont encadrés par des mecs qui ont l’expérience du Pro D2, comme Laousse, Du Plessis, Cabannes ou Brethous."

Jean-Baptiste Dubié - Stade montois
Jean-Baptiste Dubié - Stade montois

Petit budget, grande aventure et belle famille

Le point commun entre ces deux parcours, alors ? Il réside certainement dans le fait qu’en 2012, comme en 2022, le Stade montois a connu une grande aventure, avec un petit budget. "C’est toujours pareil, rappelle Dubié. Il faut savoir se servir de ses forces et trouver les leviers que tu peux avoir. Mont-de-Marsan le fait avec la formation. Le club attire et récupère de jeunes joueurs des alentours. Il s’est toujours un peu appuyé sur ça. C’est le rugby de clocher ! Mais au-delà de l’aventure humaine, ils ont des résultats. Regardez le nombre de participations des Montois aux phases finales sur les quinze dernières années. C’est quand même attractif niveau rugby."

Ximun Lucu, qui a défendu les couleurs du Stade montois entre 2011 et 2016, poursuit : "C’est vraiment une famille, là-bas. En 2012, il y avait un mélange d’anciens et de jeunes talentueux, comme Yann Brethous, Jean-Baptiste Dubié ou Julien Cabannes. L’alchimie a pris direct. Et puis, une des forces du Stade montois est de recruter malin. Ils ont le don de relancer les mecs comme Willie Du Plessis ou d’aller chercher des jeunes. Bien recruter fait partie des clés pour espérer monter et leur recrutement a été bon cette année."

Ximun Lucu - Stade montois
Ximun Lucu - Stade montois

Quand on demande au centre de l’UBB ce qu’il a pensé de la saison de son ancien club, il souligne : "Ils ont roulé sur tout le monde ! Leur groupe soudé s’éclate, vit à fond. Leur qualité humaine fait que les mecs s’arrachent la gueule tous les week-ends. Là, ils ont la possibilité d’écrire une ligne au niveau du palmarès du club. Nous n’avions pas pu le faire, car à l’époque la formule était différente. Soulever un trophée, c’est aussi ça qui est beau !"

Six rescapés de 2012

En effet, en 2012, les Montois étaient, certes, montés en Top 14 grâce à leur victoire face à Pau (29-20) en finale d’accession. Mais à l’époque, le premier de la phase régulière était sacré champion et c’est le FC Grenoble qui avait donc eu la chance de remporter le titre.

Parmi l’équipe qui participa à la victoire finale contre la Section paloise (29-20), six Landais font partie de l’aventure dix ans plus tard. Leandro Cedaro, Yann Brethous et Julien Cabannes sont toujours joueurs. Julien Tastet a rejoint le staff où se trouvaient déjà Stéphane Prosper à l’époque et Patrick Milhet. Tous occupent un rôle important dans le collectif montois.

Patrick Milhet, "un mec avec beaucoup de qualité"

Arrivé au Stade montois en 2006, Patrick Milhet a été, pendant de longues saisons le préparateur physique des jaune et noir. À l’été 2020, il a été nommé manager du club des Landes et a connu, comme le duo Tastet-Talès, une première année difficile. "Je connais Julien Tastet et Patrick Milhet. Je sais que ce sont des mecs avec beaucoup de qualité et je pense qu’ils se sont remis en question par rapport à ce qui s’était passé l’année dernière, glisse Ximun Lucu. Une finale, ça se prépare dès l’intersaison. Ils ont remis les compteurs à zéro. Ils ont été chercher Stéphane Prosper, qui a vécu des montées avec le Stade montois ou Agen. Il connaît tous les rouages de ces phases finales. Après cette saison où ils ont bataillé pour le maintien, aller chercher un mec comme ça a fait beaucoup de différence. Ça a amené de l’assurance dans le club."

Patrick Milhet - Stade montois
Patrick Milhet - Stade montois

Stéphane Prosper, "un passionné"

"Il connaît le club par cœur, explique Dubié. Je l’ai eu six ans en tant qu'entraîneur. Stéphane a joué à Mont de Marsan. Il a apporté sa touche personnelle et je crois que l’alchimie avec le reste du staff a bien pris, puisqu’on sent que les Montois maîtrisent réellement leur jeu et leurs systèmes." Lors de son premier passage sur le banc jaune et noir (2007-2013), il a connu deux finales d’accessions qu’il a gagnées.

"C’est un mec passionné, un vrai montois. Il a la culture de ce club. J’ai beaucoup aimé ce mec. Il alliait rugby et le côté festif qu’a Mont-de-Marsan, se remémore l'arrière du BOPB. Ça se mariait bien avec le club, c’était très important pour nous. Niveau rugby, il avait beaucoup de qualités. Il m’a fait énormément progresser sur le jeu au pied."

Julien Tastet, "c’est l’âme du club"

"C’est l’âme du club. Il a joué 336 matchs au Stade montois, en a été le capitaine pendant des années. C’est un mec du cru, qui connaît parfaitement le club et les joueurs qu’il y a sur le terrain, comme il a joué il n’y a pas très longtemps avec eux. Le groupe, depuis, n’a pas trop bougé. Je serais vraiment ravi qu’il puisse être champion de France en tant que coach, car il a mis fin à sa carrière de manière un peu brutale avec le Covid", rappelle Dubié.

En effet, en mars 2020, en plein confinement, Tastet décidait de raccrocher les crampons pour intégrer le staff jaune et noir. Après une première année difficile, pendant laquelle les jaune et noir ont lutté pour le maintien, il va connaître sa première finale de Pro D2 sur le banc. "À l’époque, poursuit Lucu, Julien était au milieu, entre les anciens et les jeunes. Il faisait le lien entre tout le monde, c’est pour ça qu’il avait cette légitimité d’être capitaine. Il était à l’image d’une équipe assez joueuse, puisqu’il aimait quand il y avait des envolées, que c’était débridé."

Julien Tastet - Stade montois
Julien Tastet - Stade montois

Leandro Cedaro, "ce garçon est quand même incroyable"

"Quand je vois la saison qu’il fait, cette année, je me dis que ce garçon est quand même incroyable. Lorsqu’il est arrivé au Stade montois (2010), il a surpris tout le monde, personne ne le connaissait. Il avait vite parlé français et avait été vite intégré. C’est un garçon adorable. Il fait partie des meubles, de l’ossature de ce groupe", souligne Jean-Baptiste Dubié.

Cette saison, le deuxième ligne a participé à dix-sept rencontres (douze titularisations). Il n’a manqué que trois matchs depuis le mois de janvier et était titulaire lors de la demi-finale contre Nevers. "Il y a dix ans, il était au même niveau que maintenant ! Il était au-dessus du lot. Aujourd’hui, il m’étonne encore. Il a pris de l’âge et fait encore des gros matchs", note Ximun Lucu.

Julien Cabannes, "c’est un peu un Martien"

"Dans ma carrière, c’est un des mecs qui m’a le plus impressionné. Il fait 1m68 pour 69 kilos. Déjà, à l’époque, le rugby commençait à être physique. On s’y filait tous, sauf lui et il m’impressionnait, car il arrivait toujours à faire des gros matchs. Jouer longtemps, à ce niveau-là, quand tu fais 70 kilos, c’est quand même respectueux", avoue Ximun Lucu, un de ses meilleurs amis.

"C’est un pur produit du club, il a été élevé au biberon du Stade montois. Didier, son père, a été coach pendant des années. Julien est une personnalité extraordinaire, c’est un peu un Martien, un extraterrestre du rugby avec ses 69 kilos. Il a toujours réussi à s’en sortir, car c’est un fin joueur de rugby. En plus de ça, c’est un énorme vaillant, il fait front à chaque fois. Pendant sa carrière, il a très rarement été blessé, mais l’an dernier, il a eu une année compliquée (il avait été touché au péroné et à la cheville, NDLR). Quand tu es blessé pour la première fois à 31 ans, ce n’est pas simple à gérer. Je sais par où il est passé. J’étais ultra heureux qu’il reprenne sur la deuxième partie de saison" se réjouit Dubié. Cabannes était titulaire face à Nevers dimanche dernier. Le sera-t-il de nouveau contre l’Aviron à Montpellier ?

Julien Cabannes - Stade montois
Julien Cabannes - Stade montois

Yann Brethous, "il a toujours été gaillard comme un âne"

"À la différence de Julien Cabannes, c’était le mec costaud par rapport à tout le monde. Physiquement, chez les jeunes, il était au-dessus. Je pense que ça l’a aidé à passer le cap pour être professionnel et jouer toute sa carrière à Mont-de-Marsan. À part ça, c’est une patte. Quand tu as besoin de lui, je sais qu’il est toujours là. C’est pour ça qu’on l’aime", confie Lucu.

"C’est le copain d’enfance, continue Dubié. Je connais Juju Cabannes depuis les benjamins, lui était arrivé de Saint-Sever en minimes. C’est la famille ! Je suis le parrain de son fils. C’est le guerrier, le mec qui ne fait pas de bruit, qui plaque, se relève, court, marque. Il a tout le temps été gaillard comme un âne depuis qu’on est petit. Il est là depuis des lustres. Il n’a connu que Mont-de-Marsan. Il a vécu plein de choses, il a connu les montées, les descentes, les finales gagnées, perdues. Il a beaucoup d’expérience et tu as besoin de ces mecs dans un groupe. Il y a des gars qui font toute leur carrière dans un seul et même club. Dimanche, il y en aura potentiellement trois sur le terrain. C’est trop bien et si on ajoute les mecs du staff, c’est quand même fou"

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Yann Brethous - Stade montois
Yann Brethous - Stade montois
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