Vannes, des ratés à l'allumage

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - RC Vannes - Jean-Noel Spitzer, entraîneur
    Pro D2 - RC Vannes - Jean-Noel Spitzer, entraîneur
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PRO D2 - Avec deux défaites, à peine atténuées par deux bonus défensifs, Vannes rate son début de saison. Le demi-finaliste du dernier exercice a les appuis fébriles en cette entame de championnat qui voit, à sa décharge, son infirmerie pleine de cadres.

Déficient sur le plan tactique et battu physiquement par Grenoble, Vannes a enchainé un deuxième revers (défensivement bonifié) en ce début de saison. "Deux bonus, ça ne suffit pas. On a des ambitions, on ne va pas se le cacher, on vise les phases finales. Si tu commences à perdre ton premier match à la maison, évidemment que tu n'es pas à la hauteur", déplorait Maëlan Rabut, au soir de la défaite.

Victime d'un éclair angélique de l'isérois Capuozzo à la 79e, Vannes a revécu vendredi soir le traumatisme biarrot de la demi-finale de mai dernier. Mais son jeune capitaine (25 ans) relativise : " Le match, on ne le perd pas forcément là. Ça se joue avant. " Sur deux trois occasions mal conclues ? Certes. Mais Jean-Noël Spitzer, manager sportif du RCV, remonte au delà : " Je pense que nos entrainements ne sont pas bons. Il faut que le staff se remobilise. On ne peut pas jeter la pierre aux joueurs tout le temps. Si on est dominé athlétiquement, notamment sur les collisions dans la zone de contest, c'est qu'on doit revoir certains contenus de séance. "

La force du groupe va être de pouvoir se remobiliser - Maëlan Rabut

Vannes, qui retrouvait à La Rabine son public après 16 mois de séparation, n'a pas montré le visage de cette équipe qui, parfois malmenée l'an dernier, trouvait les ressources pour coiffer son adversaire. Techniquement, la touche a été mieux maitrisée que face à Nevers, mais les axes de travail sont évidents : jeu sans ballon, vitesse de déplacement, organisation globale.

Désormais catégorisé parmi les gros de ce championnat, Vannes est davantage étudié par ses adversaires. " A nous de nous réinventer pour prétendre à nos ambitions ", en déduit le premier centre vannetais. "La force du groupe va être de pouvoir se remobiliser pour ré-attaquer plus fort et gommer tout ça contre la plus grosse équipe du Pro D2. "

Car avec Bayonne qui arrive ce vendredi, la performance sera de mise pour une formation orpheline de ses éléments forts de la saison dernière. À ceux-là s'ajoutent les blessés de ce début d'exercice. "Nos capitaines Jo (Edwards), Jérémie (Abiven), Nick (Abendanon), toute une deuxième ligne, etc.. On est en déficit de leaders, de joueurs matures ", rappelle Spitzer.

On sait qu'il faut que ça aille vite, qu'il y a de l'attente - Kevin Burgaud

Mais ces absences ne font pas tout. Trop faible dans les derniers instants de la deuxième journée, Vannes doit notamment travailler ses replacements et la rapidité de ses sorties de ruck. Et si tout n'est pas à jeter "avec un troisième essai inscrit sur maul, une mêlée performante et une conquête qui permet de rester au contact", le coach morbihannais refuse de mettre sa formation " en situation de stress. Pour gagner les matches, il faut juste qu'on soit meilleur ", notamment lors des phases qui ne demandent pas de leadership " comme la réactivité et la remise en action rapide. "

"On a un bon staff, des joueurs qui se remettent en question, je ne suis pas inquiet. La saison est longue. On a le temps de se rattraper, d'aller gagner à l'extérieur. Mais ça nous remet dans nos retranchements", concède Maëlan Rabut, dont l'optimiste trouve un écho tempéré chez Kevin Burgaud. Un des anciens de la maison bleue invite ses coéquipiers, après ces deux défaites, non pas tant à regarder vers les playoffs que vers Bayonne et les équipes de cette fin de premier bloc (Mont-de-Marsan, Oyonnax).

Et si, entre les départs et les arrivées, "c'est en train de prendre", dit-il. "on sait qu'il faut que ça aille vite, qu'il y a de l'attente. " Et de se souvenir que "Grenoble a galéré en début de saison dernière avant d'y être (en playoffs) à la fin". "On a pris une petite fessée contre Nevers. Là, on a tendu l'autre joue. Il va falloir se bouger sans quoi, si on fait autant de fautes, ça peut faire lourd à la fin. "

Les deux points grattés face à Nevers et Grenoble vont compter - J-N. Spitzer

Vannes est donc déjà sous pression, mais "c'est une très bonne pression. C'est très bien que tous les ans tout le monde demande plus. Il le faut. Mais il ne faut pas griller les étapes ", prévient Burgaud, le sage.

Face à Bayonne, et sans un nouveau troisième ligne tombé au combat vendredi dernier, Spitzer doit faire avec ce "pas de bol ", qu'il sait saisonnier. L'entraineur vannetais ne s'inquiète d'ailleurs pas tant de la jeunesse de son effectif aligné en ce mois de septembre que des erreurs commises contre les Isérois. Le morbihannais craignait d'ailleurs ce premier bloc au regard de son effectif et des absents. Les deux premiers round lui donnent raison.

"On a pas maitrisé quoi que ce soit ", avec notamment, face à Grenoble, "une dernière séquence qui met en exergue tout ce qu'il ne faut pas faire". Mais, le manager entend garder la tête froide. "Les deux points grattés face à Nevers et Grenoble vont compter. " Additionnés à des jours meilleurs, ils autorisent Vannes, aujourd'hui, à rester ambitieux.

"Mais on sait très bien qu'il y a douze clubs qui cherchent la qualif. Il y a toujours une équipe surprise et une décevante ". La longue saison de Pro D2, tout juste entamée, se chargera de livrer son verdict. Spitzer sait déjà quelle équipe il ne veut pas être.

Par @LaurentVilboux.

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