Polyvalence, duel basco-landais et rêve de titre : Laousse Azpiazu balaye l’actualité montoise

  • Pro D2 - Yoann Laousse Azpiazu (Mont-de-Marsan)
    Pro D2 - Yoann Laousse Azpiazu (Mont-de-Marsan)
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PRO D2 - Leader du championnat, le Stade montois reçoit l’Aviron bayonnais, vendredi soir, dans un choc qui sentira bon les phases finales. L’occasion, pour nous, d’évoquer plusieurs sujets concernant le club des Landes avec Yoann Laousse Azpiazu.

À bientôt 31 ans, l'arrière fait partie des cadres du Stade montois, pour qui il joue depuis maintenant sept saisons. Avec les jaune et noir, le garçon formé du côté de Parentis-en-Born a tout vécu ou presque, des phases finales (2016, 2017, 2018, 2019) sous l’ère Laussucq-Auradou à la bataille pour le maintien. Mercredi soir, nous l’avons appelé afin d’évoquer différents thèmes, de sa polyvalence sur le terrain à la réussite des Montois, en passant par les ambitions du club sur la fin de saison.

Sa polyvalence : "Dans notre système de jeu, le dix et l’arrière ont un rôle similaire"

Avec la blessure à la cheville de Willie Du Plessis (saison terminée), Yoann Laousse Azpiazu a été choisi par le staff du Stade montois pour prendre les commandes du jeu lors du dernier match, à Bourg-en-Bresse. Demain soir, face à l’Aviron, il devrait de nouveau porter le numéro dix. "À Bourg, ça a été, mais nous avions dominé globalement le match, se remémore-t-il. Il y aura un vrai test, ce week-end, contre Bayonne. Ce sera beaucoup plus difficile. L’avantage, c’est que dans notre système de jeu, le dix et l’arrière ont un rôle similaire, même si l’ouvreur est l’animateur offensif. Ce qui change, c’est le temps de décision. Au final, ce n’est pas vraiment quelque chose de gênant, d’autant que le staff me met dans les meilleures dispositions possibles."

Au vrai, c’est au poste d’ouvreur que Laousse a été formé. Mais dès ses débuts dans le monde professionnel du côté de Dax, en 2012, il a été repositionné à un poste d’arrière qu’il n’a quasiment plus quitté. "Oui, parfois, j’ai dépanné à l’ouverture. Mais si vous voulez tout savoir, avant ce match contre Bourg-en-Bresse, je n’avais jamais gagné un match chez les pros en ayant attaqué en dix (rires). J’ai toujours été plus performant à l’arrière, les entraîneurs l’ont remarqué."

La réception de l’Aviron : "Il faut la préparer comme un match de phase finale"

Vendredi soir, Mont-de-Marsan affronte l’Aviron pour le choc de la vingt-cinquième journée. À l’aller, les Landais s’étaient imposés à Jean-Dauger (14-33). Cependant, ses coéquipiers n’ont pas évoqué ce match pendant leur semaine de préparation. "Ça commence à remonter, justifie Laousse. Vous savez, les saisons sont longues, les formes du début de championnat ne sont pas les mêmes qu’à cette période, d’autant qu’à l’aller les Bayonnais avaient beaucoup de blessés."

S’il estime que "rien n’est comparable", les siens s’attendent néanmoins à un gros combat, demain. "On sait que Bayonne aura à cœur de laver l’affront du match aller. Il faut préparer cette rencontre comme un match de phase finale. Sur le papier, ils sont favoris, mais nous sommes sûrs de nos forces et nous avons envie de montrer que le Stade montois veut assumer son statut jusqu’à la fin de saison."

Le duel basco-landais : "On s’apprécie bien"

Avec seulement cent kilomètres entre les deux villes, de nombreux Bayonnais vont faire le court voyage pour pousser derrière leur équipe, alors que, côté Montois, le soutien s’annonce massif. Ainsi, vendredi, le stade Guy et André Boniface devrait être à guichets fermés pour ce choc du haut de tableau. "Il y a beaucoup d’engouement, apprécie l’arrière montois. En discutant avec des gens autour du club, ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas vu ça depuis un certain Mont-de-Marsan-Toulouse en 2013. Ça en dit long sur ce qu’est ce match."

Si on ne peut pas vraiment parler de derby, ce duel entre le "64" et le "40" devrait néanmoins être une belle fête. "Les Basques aiment venir dans les Landes et vice-versa, rappelle Laousse. On ne peut pas parler de rivalité, on s’apprécie bien. Après, ça reste deux départements qui sont voisins et qui veulent présenter une forte identité. C’est peut-être là où se situe un peu la rivalité. Pour le reste, ça reste un match de rugby, un match à enjeu et le sportif l’emportera."

La bonne saison du Stade montois : "La confiance amène la confiance"

Habitué des phases finales sous l’ère Laussucq-Auradou (2014-2019), le Stade montois a ensuite connu deux dernières saisons compliquées et a même dû batailler pour le maintien en Pro D2. Néanmoins, les jaune et noir ont surpris tout le monde cette saison, en s’installant tout en haut du classement. Comment expliquer un tel changement ? "Là-dedans, il y a une part de réussite, mais elle se crée, estime l’ancien Dacquois. Le cycle Christophe Laussucq s’est terminé en 2019. Derrière un duo d’entraîneurs est arrivé (Darricarrère et Auradou, NDLR), le Covid est tombé. Les ressources financières étaient amoindries. Le staff a été changé en plein Covid, des anciens joueurs l’ont intégré (Tastet et Talès, NDLR). Le recrutement n’avait pas pu trop se faire et on avait attaqué le championnat en délicatesse. À cause du Covid, nous avions eu des matchs en retard, des blessures."

"Mais malgré ça, quelque chose était en train de se construire dans le système de jeu, la façon de s’entraîner. Une saison galère comme ça, ça soude un groupe et c’est ce qui fait qu'aujourd'hui, on atteint ce niveau de jeu. L’été dernier, un bon recrutement a été fait, Stéphane Prosper a amené beaucoup d’expérience aussi."

Dans son analyse, Laousse rappelle aussi que, cette saison, les Montois ont affronté d’entrée les deux promus, puis Vannes et Agen, qui étaient alors en difficulté. "Derrière, c’était parti. La confiance amène la confiance…"

Le coup de mou en janvier : "Il y a forcément un moment où tu es moins bien"

Après un début de saison de qualité (seulement deux défaites lors des treize premières journées), le Stade montois a connu un mois de janvier un peu plus compliqué, puisqu’il a perdu deux de ses quatre matchs. "Ce championnat est très long et rude, rappelle Laousse. Il y a forcément un moment, pendant la saison, où tu es moins bien. Ça s'est ressenti en janvier. L’important, c’est que l’équipe ne s’est pas mise la tête à l’envers. Nous avons su rebondir sur le bloc d’après, ça en dit long sur notre état d’esprit."

En l’emportant contre Oyonnax mi-février (27-20), les Landais ont repris le fauteuil de leader aux Oyomen et ne l’ont plus lâché, depuis. "Pour tout dire, je n’ai pas l’impression, aujourd’hui, qu’on est premier du championnat. On n’en parle pas."

L’arrivée des phases finales : "Maintenant qu’on y est, dans le bordel, on ne va pas lâcher"

À 30 ans, Yoann Laousse Azpiazu a déjà vécu quatre phases finales avec le Stade montois. Il connaît donc parfaitement bien la gestion des semaines qui précèdent l’arrivée de ces matchs couperets. À six journées de la fin de la saison, il reconnaît trouver l’équipe "assez sereine". La suite ? "On l’aborde avec beaucoup d’ambition, mais on n’en fait pas trop, on n’est pas dans l’excès de confiance. On a des certitudes sur notre jeu, mais il n’y a pas cet excès qui peut faire qu’on va se brûler en faisant les allumettes. On sait où on veut aller. On a un objectif commun, il en faut, mais il n’y a pas d’excès d’ambition. Les choses sont faites dans l’ordre et je trouve ça positif. En tout cas, maintenant qu’on y est, dans le bordel, on ne va pas lâcher."

La suite : "On se donne le droit de rêver à certaines choses"

Premier, avec neuf points d’avance sur Oyonnax (3e), Mont-de-Marsan ambitionne logiquement de faire une demi-finale à domicile, dans quelques mois. Et ensuite ? De quoi rêvent les Landais ? Une finale ? Un titre ? Une accession en Top 14 ? "Aujourd’hui, le Stade aimerait rester premier, répond Laousse. La saison qu’on fait - tout comme celle que fait Bayonne ou Oyonnax - nous permet de se donner le droit d’arriver en finale. La montée en Top 14 ? Bien sûr qu’on la veut. Le titre ? Bien sûr qu’on le veut. Oui, nous avons envie de finir à Montpellier. Oui, nous avons envie d’être champions ! Ce serait quelque chose de monstrueux. Mais on verra déjà ce qu’il se passe ce week-end. Aujourd’hui, on fait tout pour y arriver. Et si on n’y arrive pas, c’est qu’on sera tombé contre meilleur que nous. Sur la ligne de départ, nous n’étions pas les meilleurs et aujourd’hui, nous sommes là. On se donne le droit de rêver à certaines choses et aujourd’hui, notre saison est réussie. Sur la fin, il n’y aura pas de pression. Tout ce qui se passera sera du bonus."

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