Caillet : "Relever la tête après ces deux défaites"

  • Pro D2 - Pierre Caillet (Béziers).
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PRO D2 - Belle surprise de ce début de saison, Béziers a marqué le pas à Bourg-en-Bresse puis à domicile contre Mont-de-Marsan. Désormais neuvième, l’ASBH de Pierre Caillet vient d’enchaîner deux défaites de rang et doit composer avec une quinzaine de blessés à la veille d’un déplacement à Carcassonne qui s’annonce difficile jeudi soir (20h45).

Comment s’est passée la semaine après ce revers concédé contre le Stade Montois à domicile (22-32) ? On imagine qu’il doit y avoir un peu de frustration dans le groupe ?

Bien sûr, nous sommes frustrés de ce match réalisé contre Mont-de-Marsan où on a plutôt réagi au lieu d’agir. On l’a bien vu sur les vingt premières minutes même si les Montois ont bien maîtrisé cette entame qui leur offre deux essais sur des choses simples. Comme ces coups de pied dans les couloirs qu’ils font assez régulièrement maintenant et qui sont dangereux avec les nouvelles règles. De notre côté on a fait quelques fautes importantes même si on n’a pas été énormément pénalisés, on ne prend que dix pénalités je crois. Mais à chaque fois elles ont été sifflées dans des zones critiques, dans notre camp et très proches de nos barres, ce qui leur a permis de vite scorer. Ou alors dans le leur et ils ont pu en sortir tranquillement sans pression.

Cette défaite s’inscrit dans la continuité de celle concédée le week-end précédent à Bourg-en-Bresse...

Sur ce match à Bourg, on réagit en deuxième mi-temps mais l’écart était trop grand. Même si on eu des occasions pour aller chercher un peu plus que zéro point. Là contre Mont-de-Marsan, on réagit en fin de première période. Il y a encore cette bascule de trente minutes où nous ne sommes pas bien rentrés dans le match alors que d’habitude, c’était un peu l’inverse. Contre Bourg, j’ai senti un manque d’agressivité. On a été surpris par cette équipe qui nous a vraiment bousculé. J’ai revisionné le match contre le Stade Montois, les statistiques et je trouve au contraire qu’ils ne nous ont pas du tout bousculé. En seconde période on est même dominateurs devant et on plante trois essais.

L’ASBH a-t-elle perdu le pragmatisme qui lui a permis de réaliser un excellent début de saison ?

C’est assez bien résumé. Sur tous les matchs disputés depuis le début du championnat, on était capable de scorer dans des moments importants, avec peu de munitions. C’est vrai que depuis deux semaines, on est moins efficace dans ces moments forts. Peut-être qu’on s’est pas encore bien adaptés à ce rugby d’hiver qui arrive.

L’infirmerie biterroise s’est aussi bien remplie, vous craignez cette période hivernale qui se profile ?

Non pas forcément, même si on sait que ce championnat est long. On sait qu’à un moment il y aura des contre-performances difficiles à anticiper. Aujourd’hui on arrive dans une période où nous avons énormément de blessés. J’ai une liste de quinze blessés : Gunther, Gayraud, Madigan, Bitz, Zabala, Hoarau, Williams, Beauxis, Espeut… c’est presque l’équipe qui est allée gagner à Grenoble.

Justement, vous avez donc sorti le demi-de-mêlée Josh Valentine de sa retraite, à 39 ans, en qualité de joker médical. Qu’attendez-vous de lui ?

Pour avoir joué avec lui, je connais les qualités de Josh. L’âge est passé un peu par là mais il a déjà commencé à s’entraîner avec nous cette semaine. C’est encore un peu juste pour l’aligner à Carcassonne, on ne va pas le tuer non plus. Mais il reste Josh Valentine, avec beaucoup d’animation dans son jeu, une bonne vitesse dans les sorties de balle, il sent bien les coups et c’est un leader stratégique qui a ce souci du détail. C’est un peu plus d’expérience, de vitesse dans notre jeu et surtout la qualité de son jeu au pied. On connaît les qualités de Thibaut Bisman, Josh en a d’autres, c’est pour au mieux compléter notre effectif avec plusieurs compétences sur ce poste et c’est ça qu’on attend de lui.

Il y a un joueur qui n’a pas eu l’occasion de beaucoup s’exprimer sur le terrain depuis le début de la saison en raison d’une blessure, c’est votre recrue phare à l’ouverture : Lionel Beauxis. Comment vit-il cette période compliquée pour lui ?

Lionel est vraiment une bonne personne. Un garçon timide mais qui n’hésite pas à échanger, donner. Ce n’est pas quelqu’un qui est égocentrique. Pour notre groupe c’est important. Il a encore faim de jouer. Mais quotidiennement il nous aide à analyser nos adversaires. On essaie d’utiliser son expérience différemment. Il apporte beaucoup à Adrien Latorre et Romain Uruty. C’est un bon mec et on est content qu’il soit avec nous.

Éjectés du wagon des six premiers (9e), vous vous déplacez jeudi soir (20h45) à Carcassonne. Un derby qui peut vous relancer ? Même si Carcassonne semble avoir retrouvé du poil de la bête ces dernières semaines…

Ça va être un derby difficile. On connaît le style de jeu que propose cette équipe de l’USC. C’est un stade qui ne nous réussit pas beaucoup. Ils ont des qualités en conquête et qu’il y aura un gros affrontement dans ce secteur. De notre côté, nous sommes diminués par les blessures. Pas d’incertitude, tout le monde a bien travaillé et a conscience que la situation est difficile. On va donner le maximum même s' il y aura des jeunes joueurs qui vont jouer ce match et qu’il manquera peut-être un peu d’expérience. On y va avec nos intentions, on a envie de relever la tête après ces deux défaites.

Sur un plan un peu plus personnel, c’est votre première saison en tant que patron du sportif sur le banc de touche. Après un début de saison plutôt bien réussi, quelles sont vos ambitions ?

Au début, on voulait vraiment prendre les matchs les uns après les autres. On a beaucoup bossé en début de saison et notamment ce deuxième bloc. Comptablement, on était contents. Je savais qu’on allait avoir des moments difficiles, aujourd’hui on est en plein dedans. Nous avons beaucoup travaillé sur notre état d’esprit. C’est à dire qu’il faut être fort sous la pression, ne pas s’enflammer dans les bons moments et ne pas se tirer dans les pattes dans des moments plus compliqués. Les garçons sont totalement investis. Je ne veux pas dire qu’on ne se prenne pas la tête, j’ai pas envie de perdre. Ce championnat est long. C’est ce qu’on répète aux joueurs : croire chaque jour qu’on est toujours les mêmes qui ont disputé ces dix premiers matchs.

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