Monribot : "Le capitanat ? Je me mettais beaucoup de pression par rapport à ça"

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  • Pro D2 - Jean Monribot (Bayonne) avec Romain Poite
    Pro D2 - Jean Monribot (Bayonne) avec Romain Poite
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PRO D2 - Meilleur bayonnais vendredi dernier lors de la victoire du club basque à Bourg-en-Bresse, le troisième ligne aile revient sur son début de saison compliqué à cause des blessures, évoque l’exigence autour de l’Aviron et parle du jeu proposé par son équipe.

Jean, on vous a vu particulièrement performant contre Bourg-en-Bresse. Étiez-vous animé par un sentiment de revanche après un début de saison compliqué ?

Oui, forcément. Physiquement, je me sentais bien, mais j’ai eu pas mal de complications depuis le début de la saison. Il y a eu cette fracture du nez, puis le problème à l’épaule qui a mis du temps à se soigner. J’étais un peu agacé par rapport à ça. Vendredi, j’étais titulaire, je devais annoncer les touches, ce qui est nouveau. Je voulais vraiment faire un bon match à la fois pour l’équipe et pour moi.

Vous avez marqué un essai, vous avez gratté quatre ballons et avez souvent avancé balle en main. Ce match vous a-t-il redonné confiance ?

Oui ! Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait 80 minutes. Quand tu sors d’un match comme ça, c’est sûr que le corps charge, car je n’étais plus habitué, mais j’étais content de ma performance. J’ai pu apporter quelque chose à l’équipe et c’est ce que j’avais en tête. Pendant ma carrière, j’ai toujours voulu être exemplaire. À force de travailler, physiquement, je me sentais bien et ça s’est ressenti sur le terrain.

Justement, comment avez-vous vécu votre début de saison ?

Avec de la frustration. J’avais envie de débuter la saison, d’enchaîner les matchs, et de retrouver mon niveau. Il y a eu ces blessures qui m’ont gâché ce début de saison. Ça m'a permis, aussi, de travailler d’autres choses. J’ai toujours envie d’être au top, je suis à la recherche de la perfection. J’ai pris ces blessures positivement, mais il me tardait vraiment de reprendre sur le terrain.

En plus de vos blessures, vous avez perdu le capitanat puisque Mariano Galarza a récupéré ce rôle. Cette accumulation a-t-elle été difficile à encaisser ?

Franchement, je suis passé au-dessus. Je me suis dit que de toute façon, quand j’allais reprendre, il fallait que je sois à 100 %. Je n’avais que ça comme objectif. Même si je ne suis plus le capitaine, je suis toujours proche de l’équipe pour l’aider.

Pro D2 - Mariano Galarza (Bayonne)
Pro D2 - Mariano Galarza (Bayonne)

Ce rôle de capitaine, que vous avez occupé pendant de longues saisons, était-il trop preneur ?

Le truc, c’est que je me mettais beaucoup de pression par rapport à ça. L’année dernière, je mettais en place mon projet professionnel pour mon après-carrière (NDLR : la rénovation du domaine Etxezahar à Bardos permettant d’accueillir des événements). Il y a eu, aussi, l’arrivée de mon troisième enfant, Romy. Avec toutes ces choses-là, plus le capitanat, j’étais épuisé. En début de saison, quand Yannick Bru a dit qu’il allait redistribuer les cartes au niveau des leaders, nous avons eu une discussion très claire. Même moi, j’étais d’accord avec lui pour prendre du recul et me concentrer vraiment sur mes performances rugbystiques. Après, il y a eu ces pépins physiques, j’espère que c’est derrière moi.

Vous avez été longtemps exposé comme le joueur qui devait faire la différence et montrer l'exemple, devant. Est-ce appréciable de prendre un peu de recul et d’être moins dans la lumière ?

Franchement oui, même si c’est peut-être un peu égoïste de dire ça. Pendant toute ma carrière, j’ai toujours plus pensé aux autres qu’à moi. Prendre un peu plus de recul et voir d’autres personnes prendre ces responsabilités, ça enlève un peu de pression de mes épaules. Après, sur le terrain, à certains moments, je ne peux pas m’empêcher de parler. J’ai ça en moi, c’est naturel. Quand j’étais capitaine, je m’appuyais sur des mecs comme Mariano Galarza, Guillaume Rouet. Je pense qu’aujourd’hui, le capitaine doit être bien entouré avec des leaders. Il ne doit pas être isolé. Mariano s’appuie sur moi et nous travaillons intelligemment.

Pourriez-vous redevenir capitaine dans le futur ?

Il va falloir que je me dépêche parce qu’il ne me reste plus beaucoup d’années (rires). Non, sérieusement, s’il faut dépanner et être capitaine, je ne refuserai jamais. Je n’ai jamais refusé les responsabilités, je les ai toujours prises. Mais avant tout, je veux retrouver un bon niveau de jeu.

Pro D2 - Jean Monribot (Bayonne) avec Romain Poite
Pro D2 - Jean Monribot (Bayonne) avec Romain Poite

Vous êtes sous contrat jusqu’en 2023. Allez-vous prendre votre retraite dans un an et demi ?

Je me laisse le temps de bien revenir sur le terrain. Ce week-end, j’ai vraiment pris du plaisir. Quand tu es en forme, que tu arrives à gratter des ballons, marquer un essai, c’est appréciable. Tu te dis que tu n’es pas encore fini et que tu peux servir à quelque chose sur le terrain. Même si j’arrive sur la fin de ma carrière, je sens que j’en ai encore un petit peu à l’intérieur, donc j’ai envie de profiter au maximum de ces moments.

Parlons collectif maintenant. Bayonne gagne sans convaincre. En êtes-vous satisfait ?

Écoutez, j’ai envie de vous dire que tant qu’on gagne, comptablement, c’est le plus important. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’attentes par rapport à notre jeu, mais le championnat de Pro D2 n’est pas facile à aborder. Il faut vraiment être humble. Nous allons entrer dans l’hiver. Je préfère que l’on gagne, même s’il n’y a pas de grosses envolées à Jean Dauger, plutôt que de se retrouver dans le ventre mou du championnat. Les matchs décisifs se joueront en fin de saison. Je pense qu’il faut qu’il y ait de la sérénité dans le groupe. On doit continuer à travailler, à avancer, à être sûr de tout ce que l’on fait. Je pense que petit à petit, on s’enlève un peu de pression. J’espère qu’on aura des résultats satisfaisants dans un futur proche, notamment au niveau de notre jeu.

Est-on trop exigeant avec l’Aviron ?

Nous avons eu l’étiquette de favori avant même de commencer le premier match de championnat. Depuis l’arrivée de Yannick, ce groupe n’a jamais été dans cette position. C’était donc quelque chose de nouveau, qu’il faut maîtriser et ce n’est vraiment pas facile. Quand tu es annoncé dans les leaders du championnat, tu es bien reçu de la part de toutes les équipes. Une pression s’installe inconsciemment sur les épaules des joueurs. Après une ou deux contre-performances, les gens ne comprennent pas. Sur le terrain, on a envie de donner le maximum, de prendre du plaisir. Parfois, tu travailles des choses à l’entraînement et ça peut prendre du temps à se mettre en place sur les matchs. Je peux comprendre les gens du fait qu’on ne propose pas un jeu magnifique, notamment à Jean Dauger, mais le plus important, pour satisfaire tout le monde est qu’on reste dans notre bulle et qu’on essaye de travailler afin de faire ces matchs références.

S’il n’y a pas de grandes envolées, en revanche, lorsque vous enchaînez les phases de jeu au près, peu d'équipes peuvent vous contenir. Est-ce le jeu que vous allez privilégier cet hiver ?

Nous avons un pack qui est assez dense, avec pas mal de puissance. C’est un gros point fort depuis le début de la saison. Nous avons une grosse conquête. Je ne vais pas vous cacher qu’en rentrant dans l’hiver, le jeu sera notamment basé sur nos avants. On peut faire des choses intelligemment avec du travail, devant, tout en envoyant du jeu aussi. C’est à nous de s’adapter aux conditions.

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