Gérard : "Respectez mes mecs, respectez le club et respectez nous !"

  • Pro D2 - David Gérard, manager de Montauban, face à Rouen
    Pro D2 - David Gérard, manager de Montauban, face à Rouen
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PRO D2 - Frustré par la défaite de son équipe face à Bayonne (23-33), lors d’une rencontre importante en vue de la qualification pour les phases finales, David Gérard l’a mauvaise. Le manager de l’USM ne digère pas le carton rouge de Nicolas Agnési, et sait que le top 6 s’éloigne de plus en plus.

David, les vingt premières minutes ont-elles coûté le match à Montauban ?

Non, le tournant, c’est le deuxième rouge (celui de Nicolas Agnési, N.D.L.R). Parce qu’on fait ce qu’il faut pour revenir, on savait que ce serait dur. Et le problème, c’est que quand tu te retrouves à treize face Bayonne, tu te mets en surrégime, tu tiens. Sur l’action du carton rouge, c’est un temps fort pour nous, on est à sept mètres de leur ligne, pénalité retournée, on perd un mec… (Il souffle)

C’est dur ?

Il est très dur ce carton. Franchement, je vais regarder les matchs du week-end, et des rouges ils vont en mettre tous les week-ends. Parce qu’il n’y a rien eu du match : on s’engage, mais on est une équipe propre, on ne veut pas faire mal aux mecs. Mais en vrai, il faut arrêter. Je veux bien entendre que Bayonne est une meilleure équipe que nous, avec de meilleurs joueurs, bien plus en place et avec une ambition que nous on n’a pas, car on n’a pas forcément les moyens. Mais les mecs (les arbitres, N.DL.R), j’ai envie de leur dire, ne balayez pas d’un coup de main dix mois de travail ! Respectez mes mecs, respectez le club et respectez nous. Déjà qu’on passe notre temps à être traités de clébards, alors si on ne nous respecte pas…

Oui ?

Les joueurs se sont engagés, qu’est-ce que tu veux que je leur dise ? Qu’est-ce que tu veux que je dise à Nicolas Agnesi, qui n’a jamais emplâtré un mec sur un terrain de rugby ? Tu lui files un rouge pour un déblayage ? Eh bien il a eu vachement mal le 9, il est revenu pour faire un contre-ruck derrière ! Mais il faut arrêter, ne déconnez pas ! Si vous êtes à cheval sur des règles comme ça, soyez-le tous les week-ends et on finit six contre six, on va prendre neuf rouges par équipe ! C’est le tournant du match.

Plus que l’entame de match manquée donc ?

Pour moi, l’entame de match n’est pas un tournant, c’est un fait : ils nous ont bouffé les vingt premières minutes. Ils nous ont massacrés. Mais en fait, après ça, tu ne vas pas me dire que les mecs sont minables et que Montauban a baissé les bras. Non, non. On mérite du respect et le tournant, ce ne sont pas les vingt premières minutes, c’est ce deuxième rouge. Il nous fracasse, il nous tue parce qu’on joue à un de moins contre une équipe qui, à la base, est bien meilleure que nous.

Le passif de Montauban cette saison a-t-elle joué dans la décision selon-vous ? Vous êtes l’équipe qui encaisse le plus de cartons rouges.

Là franchement, quand tu vois la faute de Nicolas Agnesi… Il va falloir m’expliquer. Moi, les arbitres, je ne leur dis rien, je respecte leur métier, je sais que c’est dur. Mais aujourd’hui, il y a des choix qui font que ce n’est pas juste une défaite : c’est dix mois de travail que je vois à travers ce choix-là. Après, Bayonne, quand ils rentrent dans les 22 mètres, ils sont d’une efficacité monstre. C’est génial ce qu’ils font : passe debout, jeu debout, ça va vite… Mais pas comme ça. J’aurais limite préféré qu’on nous roule dessus et puis pas de débat. Mais là, je vais avoir des regrets pendant combien de temps ? Si tu nous laisses à quatorze contre quatorze, à sept mètres de la ligne et cette pénalité pour nous… C’est malheureux. Je ne suis pas une personne qui trouve des excuses, mais je la trouve très injuste. Pour mes mecs surtout, parce qu’ils méritent du respect et on n’a pas trop été respectés.

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Le score final sponsorisé par Pro à Pro !

On y aura cru jusqu'au bout. Mais réduits à 13, l'USM n'a pas pu vaincre les Ciels et Blancs vainqueurs ce soir. #AllezSapiac #USMAB pic.twitter.com/gk2av8H6mu

— USM Sapiac (@UsmSapiacRugby) April 14, 2022

Même à treize, vous n’avez rien lâché jusqu’au bout…

Je suis fier de mes mecs, fier de ce qu’ils font. Je le dis depuis longtemps que ce n’est pas une année facile pour nous. J’étais tellement persuadé que si on arrivait à sortir de là, même en se qualifiant sixièmes "ric-rac", le troisième n’aurait pas été content de nous prendre. Parce qu’il aurait pris une équipe à la vie à la mort, qui a envie de crever, qui n’a pas de lendemain, qui se dit que c’est génial ce qu’elle vie. Et ce qui est pénible, c’est que ça se joue sur un fait. On est au combat, tu m’enlèves un mec de plus face Bayonne… Je ne suis plus à armes égales à un moment donné. Les Bayonnais marquent un essai à la fin, en le jouant magnifiquement bien, il n’y a rien à dire, c’est superbe ce qu’ils ont fait. Mais c’est injuste pour mes mecs.

Vous parlez comme si la course au top 6 était finie. C’est votre sentiment ?

Non mais… On savait que cette fin de saison serait complexe et tu prends zéro point ce soir. Quand tu vois le match, c’est dur. Ce n’est pas fini mais c’est dur parce qu’on vient de se tirer une balle dans le pied. Déjà qu’on s’en est tiré pas mal, on se dit que c’est reparti. On va être là toute la semaine, on va aller à Aurillac, ça va encore être la guérilla, il faut prier en voyant le tirage des arbitres en se disant "j’espère qu’on va avoir un mec costaud, qui ne va pas avoir peur d’arbitrer à un endroit où tu te fais huer. C’est épuisant. C’est un peu tout là, un peu de fatigue mentale et un peu de déception. Ce qui n’enlève rien à Bayonne. Je suis triste pour mes mecs.

Il reste trois matchs pour relever la tête…

C’est toujours dur de se relever d’un match comme ça, mais on a encore le choix. Après, je ne peux pas le faire pour les mecs. Moi les matchs comme ça je les subis, vu que je ne peux pas les aider. Je le jure, cette équipe mérite de sortir par la grande porte, de s’éclater jusqu’au bout. De vivre des bons moments et pourquoi pas un miracle ? Je n’en ai pas eu cette année, peut-être qu’on va en avoir un.

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