Vannes, la tête en finale

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - Pierre Popelin (Vannes)
    Pro D2 - Pierre Popelin (Vannes)
  • Pro D2 - RC Vannes - Jean-Noel Spitzer, entraîneur
    Pro D2 - RC Vannes - Jean-Noel Spitzer, entraîneur
  • Pro D2 - Jérémy Abiven (Vannes)
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  • Pro D2 - Lilian Saseras (RC Vannes)
    Pro D2 - Lilian Saseras (RC Vannes)
  • Kévin Burgaud prolonge avec Vannes
    Kévin Burgaud prolonge avec Vannes
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PRO D2 - Pour sa deuxième demi-finale d'accession au Top 14, Vannes reçoit Biarritz avec l'ambition d'un David contre Goliath. Décomplexé et fort d'un jeu qui a payé toute la saison régulière, le club breton entend bien ne pas s'arrêter en si bon chemin.

Après un week-end en famille, le RC Vannes est depuis hier de nouveau à Arzon. Là où il a débuté sa saison l'été dernier, c'était le 2 juin ! Là où le XV breton était encore toute la semaine passée en immersion, à l'isolement, ambiance stage de cohésion pour repartir au charbon.

Au programme : homogénéisation des niveaux athlétiques, car désormais "les jours sont comptés, on va regarder notre montre, on a hâte d'y être", indique Jean-Noël Spitzer, le manager général d'un groupe qui sortait de trois semaines sans entrainement collectif à cause de la Covid et de trois matches en huit jours !

Un match couperet, ça passe ou ça casse

Mais avant de gagner la presqu'île à l'entrée du golfe du Morbihan, et quitter son habituel centre d'entraînement de Jo Courtel pour ne plus penser qu'à sa demi-finale face à Biarritz, il a fallu se soumettre à un énième test PCR. Et il y en aura d'autres d'ici dimanche. Car le match aura bien lieu. Ici, personne ne croit à un quelconque forfait des Basques. Et c'est tant mieux. Tous sont unanimes. La tension monte et il va être temps de la disputer cette première - à domicile – de la jeune histoire professionnelle du club. Pour effacer celle face à Brive il y deux saisons ?

Pro D2 - RC Vannes - Jean-Noel Spitzer, entraîneur
Pro D2 - RC Vannes - Jean-Noel Spitzer, entraîneur

Oui, l'excitation est là, "la détermination et l'envie aussi", renchérit Spitzer, notamment pour les 23 retenus pour en découdre dimanche, 18 heures. La sélection ? "Ca a été un vrai casse-tête. Tant mieux. Les joueurs sont très proches les uns des autres", explique le coach qui a dévoilé son groupe en interne hier soir. Objectif : affiner encore plus les détails de la préparation "avec plus de précision sur certains aspects du jeu" d'ici le choc dominical.

"On a travaillé dur toute la semaine dernière. Tout le monde veut participer dimanche", souligne l'ancien Grenoblois Lilian Saseras. Pour le demi de mêlée, Vannes a tous les ingrédients pour être prêt. "Tout le monde sera à 100% quelle que soit l'équipe alignée. Tout le monde a une grosse motivation pour faire quelque chose d'unique à La Rabine. Les 23 appelés seront les représentants de l'effectif pour amener tout le groupe le plus haut possible."

Les phases finales, c'est autre chose. On efface tout et on repart.

Spitzer a-t-il fait les bons choix ? "Cette année, on a gagné en faisant beaucoup de coaching sur chaque match (7 sur 23 en moyenne)", rappelle-t-il. Désormais, "il faut retravailler au mieux avec ceux qui vont jouer. La clé est toujours la même : que les joueurs sur le terrain soient ceux qui ont le meilleur état de forme. C'est eux qu'il faut privilégier."

Pro D2 - Jérémy Abiven (Vannes)
Pro D2 - Jérémy Abiven (Vannes)

"Très concentrés et avec beaucoup d'envie", les joueurs du capitaine Abiven répètent leurs gammes depuis sept jours et vont désormais se pencher sur Biarritz pour "un match couperet. Ca passe ou ça casse", rappelle le troisième ligne. "Faudra être à fond. Il n'y a pas de seconde chance. C'est du one shot". "Sans excès de confiance", dixit Abiven, qui pronostique une match "très engagé, avec du jeu", c'est un RCV qui s'espère donc davantage mature pour aborder cette confrontation. "On est légitime à cette place sur la saison. Va falloir le prouver. Il faut gagner, c'est tout."

Ce RCV, qui n'a pas joué depuis 2 semaines, qualification directe pour cette demi-finale oblige, va mettre l'accent, d'ici dimanche, sur l'explosivité et la vitesse bien conscient que cette saison, chacune des deux équipes s'est imposée sur la pelouse de son adversaire. Mais "les phases finales, c'est autre chose. On efface tout et on repart", explique Kevin Burgaud. Et Spitzer de renchérir : "On est contents d'être là. C'est de toute façon une grosse équipe. Biarritz a fait un gros match samedi avec des joueurs expérimentés excellents."

Sans un grand match, on passe à la trappe. Vannes est outsider.

Biarritz est "une des équipes favorites", pour Saseras. "Nous avons été plus réguliers, mais ils finissent très forts la deuxième partie de saison. C'était écrit depuis quelques semaines que nous allions les rencontrer en demi. Ils sont armés pour la remontée, objectif affiché depuis le début. C'est un gros morceau, on est prévenu. Sans un grand match, on passe à la trappe. Vannes est outsider."

Pro D2 - Lilian Saseras (RC Vannes)
Pro D2 - Lilian Saseras (RC Vannes)

"Jouer Biarritz et son palmarès, c'est alléchant. Vu leur match contre Grenoble, c'est copieux. Ils ont leur style, on a le notre. Une phase finale bascule sur un détail. A nous d'être propres", prévient Burgaud, tandis que son président Olivier Cloarec chasse tout complexe d'infériorité face à une équipe à "respecter et prendre en considération".

Toutefois les Vannetais n'ont pas oublié qu'à leur arrivée en Pro D2, les Biarrots leur promettaient un rapide retour à l'étage fédéral et son anonymat. Et même si le regard des autres clubs sur les performances bretonnes a changé depuis, il n'est plus question du petit club de l'ouest. Et celui-ci "n'a pas besoin de se rappeler ces anicroches des premières saisons de Pro D2 pour être super motivé dimanche."

Notre objectif est de rejouer la semaine prochaine.

Là, "il n'y aura pas d'opposition de style, analyse Spitzer. En phase finale, ce ne sont que des équipes capables de s'adapter et de jouer un rugby multi-facettes en fonction de l'adversaire." Avec des joueurs d'expérience attendus au tournant. "Des gars comme Nick Abendanon, avec je ne sais pas combien de phases finales à son actif, vont apporter", espère Burgaud. Mais lui comme son coach, parlent déjà du match qui va suivre. "On fait des choix, sachant que notre objectif est de rejouer la semaine prochaine", avoue Jean-Noël Spitzer.

Kévin Burgaud prolonge avec Vannes
Kévin Burgaud prolonge avec Vannes

Le club breton est ambitieux et se projette. "On ne va pas donner notre part au chien", confirme Burgaud l'ancien. Après la sérénité et la maitrise affichées tout au long de la saison, ce sont désormais les drapeaux et maillots qui habillent les vitrines des commerces de la ville. Le logo du club est lui projeté sur la façade de la mairie. La cité des vénètes affiche son soutien et les couleurs de circonstance pour jouer son rôle de 16e homme dans cette demi-finale historique.

C'est un match excitant et de gala pour les joueurs !

Un public, qui fera son retour au stade dimanche. Mille personnes. "On espère les entendre", insiste le trois-quart centre. "Tout le monde se dit qu'il peut peut-être se passer quelque chose cette année, que l'équipe est capable d'aller au bout", renchérit Olivier Cloarec, qui a bien essayé de faire porter la jauge du stade à 5 000 spectateurs pour l'occasion, malgré la Covid, mais en vain. Ceux qui n'auront pas le sésame pourront toujours se rabattre sur une fan zone espérée au jardin des remparts de la vieille ville. Leur clameur devrait aisément parvenir aux joueurs à 600 mètres à vol d'oiseau.

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?Détermination et concentration tout au long de notre semaine d'entraînement.

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— RUGBY CLUB VANNES (@RugbyClubVannes) May 23, 2021

Dimanche chacun à Vannes est conscient de l'exploit à réaliser pour passer l'obstacle biarrot. Aussi pas question ici de parler du match le plus important de l'histoire du club. "Non. On a joué des matches de maintien ou encore le match de la montée, tempère Spitzer. Dimanche, c'est un match excitant et de gala pour les joueurs ! La possibilité de jouer une finale, un titre. Les carrières sont courtes ! Le club lui continuera à se développer quel que soit le résultat."

Même référence pour son président, qui évoque la victoire contre Massy comme l'acte fondateur du club. Toutefois, Olivier Cloarec en est convaincu : "Ils ne vont pas nous décevoir dimanche. On va voir une très très belle équipe de Vannes sur le terrain."

Par Laurent Vilboux

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