Popelin : "Le RC Vannes a fait belle figure"

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - RC Vannes - Pierre Popelin
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PRO D2 - Cruelle dans son issue pour les Bretons, la demi-finale d'accession au Top 14 perdue par Vannes face à Biarritz (33-34) dans le temps additionnel laisse le club breton le souffle coupé après une saison qui restera historique. La plus belle de sa jeune histoire avant de manger son pain noir ?

"C'est un match de phase finale. Live or die. Aujourd'hui on est mort. Voilà." Jean-Noël Spitzer, dernier à se présenter au point presse, après la rencontre de dimanche soir ne cachait pas son inquiétude après la cruelle défaite des siens face à Biarritz. "C'est cruel, mais c'est le sport." Ceci étant dit, terminer ainsi une saison débutée il y a quasiment un an jour pour jour va laisser des traces, selon le manager général du RC Vannes. "Il va falloir qu'on digère ensemble, qu'on se remobilise. On a lâché de l'énergie. Il va falloir qu'on remplisse le réservoir. Il est vide."

Vide comme Pierre Popelin, en panne lacrymale après avoir copieusement arrosé la pelouse du stade de La Rabine au coup de sifflet final. Il y jouait son dernier match après trois saisons bretonnes, avant de rejoindre La Rochelle. "Je n'arriverai pas à pleurer, car j'ai déjà versé toutes les larmes que j'avais. Va falloir un peu de temps pour s'en remettre. Ca fout les boules grave quand on est compétiteur. On méritait d'aller plus loin. C'est pas de cul. Je ne sais pas s'ils ont mérité leur victoire, mais c'est eux qui vont à Montpellier. La fin de l'histoire est triste. La finale aurait récompensé le club."

On ne fournit pas les efforts pour le finir

Car ils s'y voyaient déjà les Bretons au regard du scénario de cette demi-finale, qu'ils pensaient tenir. "On s'imaginait déjà gagner ce match. On le perd dans les dix dernières minutes et des approximations qui nous font très mal face à Biarritz très réaliste", reconnaît le deuxième ligne Rémi Picquette. "À quatorze (après le jaune récolté par Darren Barry (71e), c'est effectivement plus compliqué de gérer la fin de match. Je pense qu'on ne fournit pas les efforts pour le finir. On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes."

Plus indulgent avec sa formation, le capitaine Jo Edwards estime avoir "fait le taf pendant 80 minutes . J'ai vu notre saison partir en quelques secondes. Ça fait chier. Mais je suis très fier de notre groupe. On a cru qu'on pouvait gagner, on a montré notre envie, notre engagement. On a peut-être raté des détails qui nous ont coûté cher, mais on était dans le plan du match."

On a rien à envier aux clubs historiques de Pro D2 ou du Top 14

Au diapason, mais très amer, leur demi d'ouverture en partance pour La Rochelle, regrettait également ce final. "Il va falloir faire avec le RCV maintenant. Le club est en devenir. Je suis persuadé qu'il va devenir un grand club. On est à deux demi- finales. On a rien à envier aux clubs historiques de Pro D2 ou du Top 14".

Après voir bataillé toute la rencontre, et mené celle-ci en grande partie en faisant jeu égal avec Biarritz, Vannes a fini par lâcher, alors qu'il tenait son billet pour rejoindre Perpignan à Montpellier depuis la 49e minute (20-15 après l'essai transformé de Sénéca, puis 33-27 à la 76e). "Je ne pense pas qu'on ait loupé notre match. Après ces dernières semaines (impossibilité de s'entrainer collectivement à cause de cas de Covid), je suis fier des gars. Il y a 15 jours on n'avait pas d'équipes", tempérait Spitzer dont le club grandit à la vitesse grand V.

"Il y a deux ans, on s'était fait roulé dessus par Brive (lors de la première demi-finale d'accession du RCV)", se souvient Picquette. "Là on a relevé un peu plus le défi. Personne ne nous attendait là", soulignait le deuxième ligne, lui aussi sous les couleurs du Stade rochelais la saison prochaine.

Il faudra de toute façon un souffle nouveau

Sénéca, Piquette, Popelin... Vannes a brillé cette année. Ses joueurs se sont montrés. Ces trois-là sont déjà partants. "Par expérience, je sais que l'année prochaine sera une saison difficile. On est un club moyen de Pro D2, avec le 8e budget. Après notre saison, nous allons perdre nos meilleurs Jiff. On l'a déjà vécu il y a trois ans. Ca demande du temps de reconstruire", prévient Spitzer, qui s'il n'est pas inquiet pour son club aux "bases (public, partenaires, formation) très saines", rappelle toutefois que " jouer des phases finales ne se décrète pas. Ça se gagne. Je sais les efforts que l'on a produit, joueurs et staff, depuis le 2 juin, et je suis convaincu qu'il n'y a aucun club à avoir fait ce qu'on a fait. Ça ne se fait pas en un claquement de doigt. Il faudra peut-être du temps."

Dimanche, il annonçait déjà devoir "ramasser mon staff à la petite cuillère. Il a beaucoup, beaucoup, donné. Il est ce soir au fond du seau. Il va falloir que je remobilise tout le monde. Il va falloir des vacances. On en a pas eu l'année dernière. Là il en faut. On a programmé la reprise le 14 juillet. C'est tardif, mais il faut qu'on tourne la page. Et il faudra de toute façon un souffle nouveau. En interne, on a utilisé toute les techniques possibles de management, de motivation. On ne pourra pas refaire un copier-coller. Il faut qu'on se remobilise. Il faudra se remotiver, avoir de nouveau envie."

Après un très belle saison, passée à croquer la plupart de ses adversaires, Vannes va devoir retrouver de l'appétit. Au risque de passer la prochaine saison à manger son pain noir. Laurent Vilboux

Par Laurent VILBOUX

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