Nadau : "Notre équipe est capable de se battre jusqu’au bout"

  • Pro D2 - Nicolas Nadau (Biarritz)
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PRO D2 - L’entraîneur principal du Biarritz Olympique est revenu sur la victoire, dans la douleur, de son équipe face à Aurillac (29-26) et s’est penché sur les phases finales qui arrivent.

Nicolas, ça a été compliqué ce soir...

On fait une pauvre entame et nous sommes menés 0-10, on se met trop rapidement à la faute, on ne tient pas le ballon… Il y a beaucoup d’erreurs individuelles et on ne fait pas trop ce qu’on avait évoqué, à savoir travailler en équipe. On sentait qu’on manquait de jus, on essayait de répéter nos systèmes et l’équipe n’était pas trop dans l’initiative. C’est ce qui nous a mis en difficulté jusqu’à la cinquantième.

C’est sûr…

Derrière ça, nous avons fait deux ou trois changements qui ont apporté de la fraîcheur et un autre rythme. Gilles Bosch a fait une très, très bonne entrée. Le fait de basculer Ilian Perraux au poste de centre a beaucoup aidé à pouvoir remettre de la vitesse dans le dos des avants.

Quand on est entraîneur, est-ce qu’on se satisfait de ce genre de prestation ?

Non, mais on sait qu’on passe par des étapes. La semaine dernière, on se fait un peu cabosser, mais on est dans l’apprentissage avec de la rotation. À Perpignan aussi, on doit progresser sur des finitions ou nos entames de deuxième mi-temps. On sort de quatre matchs difficiles. Sur la série précédente, de dix rencontres, nous en avions gagné sept. Là, sur cinq, nous en perdons trois. C’est terrible, mais ce constat est sans doute lié à la place qu’on avait.

Comment ça ?

On avait du mal à chasser les deux devant. Derrière, les autres équipes étaient loin. Sans trop d'objectifs ou de choses à aller chercher, c’était compliqué de tenir tout le monde. Maintenant, l’objectif est clair : que chacun gagne sa place pour le barrage. Sur les trois ou quatre semaines qui arrivent, nous allons le préparer.

Justement, on a senti l’équipe en dessous d’Aurillac en termes de motivation sur l’entame. Pourquoi ?

Nous l’avons aussi senti à l’échauffement. Avec Shaun, nous sommes montés très fortement dans les tours. Au vestiaire, nous sommes à nouveau montés dans les tours parce qu’on sentait que c’était un peu amorphe, que la préparation n’était pas bonne. Tous ces éléments sont à prendre en compte et à retenir pour préparer Angoulême, Rouen et ce barrage.

Le BO a connu une bonne série cet hiver, mais semble en difficulté depuis quelques matchs. Est-ce de nature à vous inquiéter avant les phases finales ?

Non, c’est ce que j’ai essayé d’expliquer aussi sur le côté où il y a ces rotations et des blessures. Des joueurs reviennent de longue blessure et ont besoin d’enchaîner pour trouver un certain rythme. On voit par exemple ce soir que Romain Lonca commence à le retrouver et on a vu des choses très intéressantes sur son poste. Il faut stabiliser tout ça. Les inquiétudes, on n’en a pas plus que ça sur le contenu. On sait ce qu’on a construit pendant trois ou quatre semaines sur les périodes de défaites. On sait vers où on veut aller. Nous souhaitons récupérer le jeu que nous avons eu sur cette période hivernale : construire, poser, structurer. Ce sont des choses qui ont manqué sur les quatre derniers matchs. Regardez, lorsqu’on va à Perpignan et qu’on structure notre jeu, on met l’USAP en difficulté. C’est tout un mix d’une saison sur lequel nous allons travailler pour être prêt le jour J.

Le succès de ce soir confirme que vous avez du mal face aux équipes du bas de tableau…

Aurillac a mis en difficulté pas mal d’équipes à l’extérieur. Ce soir, le Stade Montois embête Oyonnax. Quel match est facile ? Il n’y en a pas un de donné. C’est aussi ça toute la difficulté et c’est là où le Pro D2 a énormément évolué. Ce soir, qu’avait le BO à gagner ? Garder une troisième place. Face à une équipe qui a des crocs pour sauver sa peau comme Aurillac ce soir et qui l’a très bien fait, il y a un petit décalage. C’est comme quand vous êtes à l’entraînement et que vous demandez une intensité à 60 %. Le mec qui ne joue pas est à 100 % et l’autre à 40 %. On est dans cette image sur les situations de matchs.

Votre conquête a encore été en difficulté. C’est un sujet qui devient récurrent cette saison…

Oui, après, Shaun est dans une période où il teste ses leaders de touche. Certains sont blessés ou au repos. D’autres doivent s’affirmer et trouver leur position. C’est aussi ça la construction et le métier d’entraîneur : pouvoir mettre en avant certains leaders, savoir qu’ils vont peut-être être en difficulté. Il faut l’accepter. À Mont de Marsan, des joueurs n’avaient pas de rythme, car ils étaient en manque de temps de jeu. Dans les Landes, on a joué avec six jeunes de 21-22 ans dans le pack. Mais c’est aussi parce que tu as fait tout ça que tu vas grandir et apporter beaucoup plus à l’équipe. C’est aussi ça notre métier et ce que nous sommes en train de faire actuellement.

C’est la première fois que le BO se qualifie aussi tôt pour les phases finales…

Sincèrement, nous sommes très fiers du groupe, de ce que le club nous a donné et de ce qu’on a produit. On n’a pas toujours été bon, ça, c’est clair. Mais la chose qu’on retiendra, c’est ce que vous venez de dire : cette qualification assez tôt. Ce n’est jamais arrivé au BO de se qualifier à cette place-là. Biarritz n’a jamais joué un barrage à domicile. J’ai lu qu’on n’était peut-être pas de bons entraîneurs, mais le constat est simple et évident avec la position qu’on a aujourd’hui. [...] Notre équipe est capable de structurer un jeu, de se battre jusqu’au bout, d’avoir du caractère, d’être dans l’effort, de répondre présent dans tous les matchs…

À deux matchs du barrage, on a l’impression qu’il n’y a pas encore une charnière d’installée ?

C’est une impression parce qu’Ilian Perraux était blessé jusque-là. On l’a récupéré, et même s’il était un peu juste, il a fait 70 minutes. Gilles était blessé la semaine dernière, on a tenté un coup avec Willie Du Plessis pour lui permettre d’avoir du temps de jeu et de se donner une opportunité de pouvoir jouer. On a également redonné une opportunité à Gauthier Doubrère. Des joueurs ont apporté des certitudes et se sont blessés à nouveau comme James Hart. Barnabé Couilloud a vingt ans. Encore une fois, il apprend le métier et il faut accepter que, par moments, il passe à côté. Mais il est capable de faire des bons matchs comme ce soir. Après, dire maintenant qu’il n’y a pas de charnière installée… Il faut regarder les compositions. Sur le nombre, il y en a peut-être une qui se dégage.

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